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Ah voilà que Steve Harris est touché par le démon de midi. Après des dizaines d'années de fidélité à la Vierge de Fer, le voici dévoilant son vrai visage de garçon volage. On le pensait comblé au sein d'Iron Maiden mais il lui en fallait plus. Il s'est donc rapproché d'une vieille formation, British Lion - Formation qu'il connaissait bien pour avoir été son mentor durant les années 90 – pour en récupérer le chanteur Richard Taylor ainsi que le guitariste Grahame Leslie afin de réaliser son premier album solo répondant au doux nom de... British Lion.
Et ne nous cachons pas, ce projet est très décevant de la part d'un Steve Harris dont on attend toujours beaucoup. Ce British Lion est une forme d'hommage au Hard Rock depuis ses débuts jusqu'à la première moitié 90's. Disons qu'on peut penser aussi bien à Jane's Addiction, Pearl Jam, Iron Maiden, Tool ou encore The Who selon les morceaux. Ce n'est pas vraiment là où on attendait le bougre. Je ne sais pas, d'ailleurs, où je l'attendais mais certainement pas en train de jouer du Grunge (Metal Alternatif, appelez ça comme vous le souhaitez selon ce que vous y voyez) bas du front comme sur la première partie de l'album à l'image de « This Is My God » aux forts relents du « Mountain Song » de Jane's Addiction, l'explosion en moins. C'est bien fait, ça groove, ça wahwah à tout va comme à la bonne époque mais il n'en ressort absolument rien pour un album souvent trop poli pour rendre l'hommage que le Hard Rock mérite. Les reproches commencent avec cette voix juste mais trop gentillette et manquant clairement de virilité pour le style proposé. Elle est justement à l'image d'un album qui ne démarre jamais entièrement. Tout est convenu et pire encore, ne transpire en aucun cas de passion. Steve Harris ou pas, on ne croit que par bribes à cet opus mou du genou.
Steve Harris, venons-en, si son nom n'était pas inscrit sur la pochette, je ne l'aurais pas remarqué puisque son style est méconnaissable. Loin des cavalcades d'Iron Maiden, il se la joue totalement groovy rappelant par moments le jeu de Paul D'Amour sur les albums de Tool. Bien que mis en avant dans le mixage, Steve Harris a quand même le mérite de ne pas vouloir écraser les autres tant dans le son que dans les compositions (N'attendez pas de solo de basse, vous seriez déçu). Malgré le nom du groupe, il a bien compris qu'il faisait parti d'un collectif même si à lui comme aux autres, on lui reprochera de manquer de folie.
Tout de même si je vous disais que j'ai parcouru cet album en me demandant tout du long quand est-ce qu'il allait commencer, ça serait un mensonge. En effet, sa première partie a beau être assez triste, sa seconde apporte son petit lot de réconfort. Déjà « Us Against The World » amène de la nouveauté dans le son avec son ouverture à la Iron Maiden et possède un refrain sympathique. C'est davantage « The Chosen Ones » qui va surprendre avec son hommage, à peine voilé, au « Baba O'Riley » des Who. J'aurais apprécié un peu plus de subtilité de la part d'un ponte comme Steve Harris. « A World Without Heaven » est le seul titre, du fait de sa longueur, à posséder un vrai pont instrumental digne de ce nom et ressort par rapport au reste. En réalité, un seul titre vaut vraiment le coup sur ce British Lion, c'est « Eyes Of The Young » qui, dans un registre proche de « The Chosen Ones », apporte, par son final, le vent de folie qu'il manquait jusqu'ici. Après, c'est sur qu'il est bien seul mais le titre est suffisamment bon (même très très bon) pour réévaluer légèrement à la hausse la note de cet album.
Alors qu'avait en tête Steve Harris en sortant cet album passable ? Sortir un album banal pour mieux faire ressortir les albums d'Iron Maiden ? Je ne vois que ça tant on est déçu par ce qu'on écoute avec un album qui ne décolle que par parcimonies et rarement vers des sommets très élevés.
1. This Is My God
2. Lost Control
3. Karmakiller
4. Us Against The World
5. The Chosen Ones
6. A World Without Heaven
7. Judas
8. Eyes Of The Young
9. These Are The Hands
10. The Lesson