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Je rentre chez moi, il est 21h15. Je crois voir du courrier dans ma boite aux lettres. Et là surprise, un album de Black Bomb A. D’un coup, mes J.M. Weston se transforment en DC Shoes, mon costume Zegna devient un baggy Carhartt extra-large, t-shirt Quicksilver et veste zippée Etnies. Mais que se passe t-il ? Tel Jeff Goldblum dans La Mouche, je me transforme en collégien boutonneux. Car oui, je n’ai plus écouté le groupe depuis Speech of Freedom, et quand j’entends parler du groupe, je redeviens un kids, et j’ai envie de sortir ma PS one et de jouer à Madden NFL 2001.
Du coup, vous l’aurez compris, j’ai été obligé de me farcir toute la disco du groupe pour pouvoir être relativement objectif sur cet opus. Et si je devais résumer la carrière du groupe en onomatopée je dirais : « Wouhouuu waahh mouais (biiiiiipppppp) hey.. ! ».
Je pourrais terminer là-dessus. Mais j’ai quand même décidé d’expliciter ma pensée. Human Bomb est une tuerie sans nom. J’écoute encore régulièrement des titres comme Everlast ou bien encore My mind is a pussy. Speech of Freedom m’avait un peu déçu mais globalement, cela restait bon. Puis le désert de Gobi… et arrive enfin cet ultime opus qui, contre toute attente, pourrait venir redorer le blason du groupe ou, à tout le moins, apporter l’espoir.
En effet, Poun et Djag sont pour mois les deux meilleurs chanteurs que le groupe ait connu. Ce dernier étant remplacé par Shaun Davidson après un petit jeu de chaises musicales, il y avait nécessairement une petite attente en se disant que le changement opéré aurait permis au groupe de se renouveler.
Et force est de constater que le groupe évolue vers une musique moins basique, moins primaire, parfois plus groovy et en tout cas un peu plus aérée que par le passé. Les ingrédients demeurent les mêmes avec un jeu de double voix aigu/grave, des riffs de guitare aux sonorités tantôt punk, tantôt deathmélo (ça arrive ouioui) et surtout des titres aux styles (un peu plus) variés. Le groupe tente de nouvelles choses (par exemple un titre résolument plus metal sur la bien nommée Pedal to the Metal). Étonnamment, lorsque le groupe évolue dans un style punk on a tendance à plutôt s’ennuyer, et à vouloir se replonger dans les anciens albums plus qu’à faire de ces titres les nouveaux hits de notre playlist. Au contraire, Hell on Earth relativement sombre offre une musique bien différente, à mon sens, de ce que le groupe nous avait proposé auparavant. Là où Take Control et Telling me Lies sonnent un peu réchauffées…
Néanmoins, l’énergie est toujours là et le groupe est prêt à en découdre sur chaque titre. Un bon point. A l’inverse, les lignes vocales m’ont beaucoup posé problème sur cet opus. La voix de Shaun est assez monocorde et n’apporte pas grand-chose aux compositions. Au contraire, elle a tendance à rentre l’écoute sans saveur (Poun envoie toujours autant du lourd par contre). Du coup, ce qui fait tout le charme de ce groupe, à savoir la double voix et l’alternance, tend à s’effacer et à lasser au fil des écoutes. La diminution du nombre de refrain chantés en voix clair aurait pu faire naître une nouvelle dynamique au groupe. Mais non.
Pour résumer, Black Bomb A en a encore sous le coude et certains titres demeurent très bons (notamment Come on Down et Hell on Earth). Et s’il ne révolutionnera ni le genre ni la discographie du groupe, il laisse clairement entrevoir une évolution plus éclectique qui méritera, vu le talent des gonzes, que l’on y jette une oreille attentive. Car l’ancienneté du groupe est à remarquer, dans un genre qui a souvent été décrié comme une musique de « passage » pour les metalleux.
En tout cas, un album bien meilleur que le précédent.
1. Come on down
2. We don't care
3. Fear
4. No way
5. Enemies of the state
6. Destruction
7. Telling me lies
8. Take control
9. Pedal to the metal
10. Hell on earth
11. Outro