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S'il y a bien un truc qui a toujours fait rire les auditeurs de Pink Cream 69, c'est le nom du groupe. Ça sent le cheesy et le glam à plein nez, la glace dégoulinante sur un cornet mangé sur une plage de Santa Monica qui sent la sueur et la luxure. Pourtant c'est bien un transfuge de Helloween qui est à l'origine du projet, qu'il a depuis quitté. Andi Deris en avait fait son petit à-côté hard rock, loin du super mastodonte du heavy. Et depuis maintenant 1987, ils continuent leur chemin, sans vraiment faire de vagues mais en restant ce groupe dont tout le monde a entendu parler et ne rechigne pas à écouter. Mine de rien Ceremonial est leur onzième album ! Et ce dernier est le premier du petit nouveau de la bande :Chris Schmidt le batteur.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que la pochette est mystérieuse ! On reconnaît le dos du couple qui apparaît sur le tableau American Gothic de Grant Wood et une petite touche d'images à l'américaine version années 60. On sent que l'artiste a fait dans l'obscur pour permettre au groupe de dire : « vous pouvez l'interpréter comme bon vous semble, chacun peut se faire son idée. » sans vraiment savoir ce qu'il a voulu faire au départ ! On pense aux deux facettes de l'Amérique, la puritaine face à Hollywood mais sans être vraiment sûr. Il faut quand préciser que cela n'a absolument aucune incidence sur la suite de l'écoute puisqu'il ne s'agit pas d'un concept. Mais le groupe précise que le mot cérémonial a été choisi pour montrer qu'ils veulent mettre en avant la musique avec laquelle ils ont grandi.
Cela signifierait donc qu'ils ont évolué dans leur style ? Ou qu'ils font un album de reprises ? Mais pas du tout, on constate c'est vrai, que leur son, façonné chez Dennis Ward (le bassiste), a légèrement glissé d'un heavy rock assez puissant à un hard rock tout aussi racé mais pour le reste, on ne change pas vraiment une équipe qui gagne. On sent aussi que le groupe maitrise le bon déroulement d'un album : Land Of Confusion ouvre l'album avec une touche de lourdeur et de mélodies, puis Wasted Years accélère le pas et apporte forcément de la légèreté. On sent qu'ils se lancent et l'auditeur avec, ce qui leur permet de dérouler avec des titres rock comme Special dont le refrain repris en choeur nous fait sentir qu'on a là un bon titre live en perspective. Et tout retombe sur Find Your Soul, plutôt groove de batterie, chanteur qui se lâche, arpèges, on fait retomber la pression.
Et c'est au moment où on ne s'attend plus au retour du gros son que Big Machine explose ! Vous voyez donc que sur Ceremonial, Pink Cream 69 nous fait une démonstration de savoir-faire, surtout dans les sinusoïdes d'énergie, entre temps calme et plus dense et temps plus emportés. D'ailleurs le classique balade / chanson qui envoie est respecté (Passage Of Time / I Came To Rock). On peut rajouter que vous n'aurez aucun mal à lire dans leur jeu puisque les titres sont tellement transparents que vous pourrez facilement vous diriger vers ce que votre humeur vous dicte. Quand le groupe déclare qu'il a voulu rendre hommage aux grands classiques, on se rend compte qu'ils débordent même vers un rock folk qui élargit leur champ d'action, mais qui risque de dérouter certains fans, comme sur King For A Day, titre radiophonique à souhait, qui passe comme une lettre à la poste sans avoir une seule qualité particulière. Ça sent presque le Bon Jovi, c'est pour dire si on va loin.
Même s'ils s'en défendent, on ne peut pas dire que Ceremonial va révolutionner le groupe ou le genre. Ils tapent large, mais restent sur des sentiers balisés depuis belle lurette. Vous pouvez trouver un véritable intérêt dans cet album dans sa variété, sa simplicité d'accès. Mais du coup, l'aspect relativement lisse ne nous retient pas vraiment. D'ailleurs, il ne retient pas les reproches non plus, puisque sur le fond, il n'y a rien à dire. Les codes sont respectés, les soli sont là, les chœurs bien présents et les musiciens sont toujours aussi convaincants.
Alors cela dépendra de ce que vous venez chercher : vous pouvez vous appuyer sur un groupe solide qui vous servira un heavy rock puissant et bien senti avec des morceaux bien composés qui sentent bon le cuir et la testostérone. Et d'un autre côté, on ressort les mêmes artifices, simplement dans un emballage différent. Personnellement j'ai pris un grand plaisir à écouter Ceremonial, même s'il ne fera pas partie de mon top de l'année, il fera surement partie de la bande son de mes soirées ou d'un voyage coude sur le rebord de la fenêtre de ma caisse !
D'ailleurs en conclusion, je voudrais faire un appel aux personnes qui auront écoutées cet album : la rythmique de Superman, vous l'avez trouvée comment ? Elle est très surprenante, on a presque l'impression que tout est décalé, et pourtant ça rentre petit à petit. Étrange sensation, qui prouve que les Pink Cream 69 peuvent nous surprendre au moment où on s'y attend le moins !
1. Land Of Confusion
2. Wasted Years
3. Special
4. Find Your Soul
5. The Tide
6. Big Machine
7. Let The Thunder Roll
8. Right From Wrong
9. Passage Of Time
10. I Came To Rock
11. King For One Day
12. Superman