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Des cendres encore fumantes de l’intouchable Hate Forest a émergé Blood of Kingu. Le boulimique de travail Roman Saenko accompagné de pas mal de ses partenaires, autrement plus connus lorsqu’ils officient chez Drudkh qui, même s’il est parfois inégal, peut se vanter d’avoir mis à jour des productions inestimables, Roman Saenko et ses potes, donc, se sont remis au boulot et ont mis sur pied Blood of Kingu, dont la première livraison De Occulta Philosophia est parue en 2007.
Un grand point d’interrogation quant à la pertinence du projet, la peur d’une redite se dessinait face à cet album dont on pourrait dire qu’il navigue en des eaux troubles. Troubles car à son issue, nous pourrions dire qu’il boxe dans la même catégorie qu’Hate Forest et Drudkh, quelle surprise, avec une complexité mystique en filigrane. Très léger, le filigrane.
Blood of Kingu, sur ce premier jet se cherche encore. Un certain classicisme se fait sentir d’un bout à l’autre de l’album, les spectres Drudkh/Hate Forest planent trop largement au dessus de l’œuvre pour justifier un nouveau projet, qui, majoritairement instrumental, aurait gagné sans doute en cohérence s’il avait vu les choses plus loin. Les riffs, loin d’être dégueulasses, entre racine Black Metal et relents atmosphériques, mais à trop avoir le cul entre deux chaises, l’atmosphère en prend un coup, l’intensité également.
C’est surtout son apparente bancalité qui rend De Occulta Philosophia inégal. Le mix des deux influences est mal dosé, et les vocaux, sans doute le point qui divise sur cet album, ne rendent pas justice à la qualité pourtant indéniable du riffing. La puissance de Hate Forest couplée à la force éthérée de Drudkh ne gagne clairement pas à bénéficier d’un chant psalmodique et renfrogné, qui, bien que très épars, tranche trop vivement dans la production en général pour unifier l’ambiance qui peine à se créer sur la durée, et dont seuls quelques samples et le chant, justement, se portent garant d’un certain mysticisme dans les thèmes abordés.
Car évoquer la mythologie égyptienne et sumérienne c’est une chose, la rendre pertinente, lui donner corps dans sa mise en musique en est une autre et finalement, ce premier opus de Blood of Kingu ressemble davantage a des chutes de studio des deux groupes précités et ne parvient pas à se forger sa propre identité à cause de cela, Blood of Kingu a raté son approche.
Alors il est bien entendu que justement, lorsque l’on aime Hate Forest et Drudkh, c’est un vrai plaisir d’entendre du nouveau Saenko et le plaisir réside avant tout dans cet élément que dans ce que cherche à évoquer ce projet. Le potentiel est bien là, c’est indubitable, le sens du riff, imparable, la cohésion et la pertinence de Blood of Kingu, largement plus discutable. Le groupe aurait dû radicaliser son propos, sortir de ses certitudes et non distiller avec frilosité des bouts de folklore ici et là, comme s'ils avaient été ajoutés pour justifier à tout prix la dimension mythologique de la formation ukrainienne.
Fort heureusement, alors que l’on espérait vaguement que le projet resterait à l’état de one-shot, Blood of Kingu a redressé la barre avec son Sun In The House Of The Scorpion.
De Occulta Philosophia , quant à lui, est à recommander aux plus gros fan du boulot de l'ami Saenko.
1. Incoarika Incognita
2. Your Blood, Nubia! Your Power, Egypt!
3. Mummu Tiamat
4. Stronghold Of Megaliths, Thorns And Human Bones
5. Slaughter Of Shudras
6. Lair Of Night Abzu
7. Black Spectral Wings Of Shaman
8. Vajtarani
9. Chambers Of Inpu-sub