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Quel est, pour vous, le symbole de la virilité ? Cette bonne vieille triplette Schwarzy, Sly et Willis qu'on peut admirer ensemble avec leur trop plein de testostérone dans le dernier Expendables ou alors êtes-vous plutôt du genre à vous assumer avec du slip en cuir façon Manowar à sa grande époque. Pour vous faire une confidence qui n'en est pas vraiment une puisque vous me connaissez trop, je suis un peu entre les deux, me cherchant encore et puis, il faut dire que le cuir, c'est tellement confortable... Mais bon, nous ne sommes pas là pour parler de moi sinon je pourrais vous parler de ma passion pour les objets phalliques mais là n'est pas la question.
Les Allemands d'Earthship ont, quant à eux, facilement choisi leur camps en se prononçant en faveur du muscle, de la sueur et de la testostérone. Si vous ne connaissez pas ce groupe, je dois vous rappeler qu'il était à la base vendu comme étant le projet de Jan Oberg, ancien batteur de The Ocean, et de Robin Staps, actuel tête pensante de... The Ocean. Ce dernier a quitté le navire, si je puis dire par manque de temps à consacrer. D'un quatuor sur son premier album, Exit Eden, la formation est donc passée à un trio pour enregistrer . Durant cette évolution, elle a, également, changé de bassiste : Sabine ayant pris la place laissée vacante par Bastian. Ce changement ne va pas se traduire par une baisse de virilité, bien au contraire.
La première écoute d'Iron Chest peut être assimilée à un tabassage en règle à la batte de baseball. L'oeuvre est appuyée par une production massive et grasse qui fait ressentir toute la puissance de chacun des acteurs. L'introduction d'« Old Widow's Gloom » ? C'est un attentat à l'arme lourde que tu te prends en pleine face alors que tu étais tout joyeux, te promenant sur ta bicyclette un jour de plein soleil. Mais là, justement, se dressait un beau piège pour la formation allemande : Celui de jouer dans la surenchère de testostérone avec des rythmiques toujours plus lourdes à l'instar de 16 ou Black Sheep Wall. Heureusement, Earthship ne se voit pas comme un simple groupe de Sludge. Il dit lui‑même qu'il joue du Metal Progressif, style sur lequel je ne suis pas vraiment d'accord puisqu'on est avant tout dans le Sludge. Néanmoins, c'est vrai que pour le genre, on trouve plus de variétés que pour d'autres groupes et, bien évidemment, il va de soi que la pilule passe mieux. Le groupe apporte beaucoup de changements de rythmes ainsi que quelques lignes de mélodies dans ce pachyderme. Nous aurons même le droit à quelques incursions de chants clairs trafiqués un maximum, non pas pour se la jouer à la mode en foutant de l'auto-tune à donf mais bien pour les rendre les plus psychédéliques possibles comme si les gars chantaient sous acide (Ce qui est surement le cas). Plus on écoute Iron Chest et plus on y voit un espèce de Mastodon période Blood Mountains en plus massif. Il n'a qu'à écouter « Catharsis » pour s'en convaincre. Ça n'en devient que plus frappant quand sur la seconde partie d'album, Earthship ralentit quelque peu le tempo et se laisse aller dans les délires psychés et Bluesy où le groupe n'a jamais aussi bien assumé sa barbe. C'est, d'ailleurs, ce que je préfère sur cet album puisqu'elle lui apporte encore plus de nuance.
Quoique vous pensiez d'Earthship, ne vous laissez pas attendrir par l'appellation de Metal Progressif écrite sur leur Facebook ou sur le site de Pelagic Records, il s'agit bien d'un Sludge pur et dur dans ce qu'il a de mieux. Cela étant-dit, Tout cela est un peu convenu et viril pour me faire grimper aux rideaux. Tout cela manque de rythmes « dansants » et d'émotions pour en faire grand album. Toutefois, Iron Chest fait parti de ces albums hautement recommandables sortis en l'année de grâce (grasse ?) 2012.
01. Old Widow's Gloom
02. Athena
03. Iron Chest
04. Boundless Void
05. Eyes in the Night
06. Brimstone
07. Catharsis
08. Silver Decay
09. Shattered
10. Teal Trail
