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Trois ans se sont écoulés depuis le très prometteur Skull Of The Weak, qui avait sonné pour les bordelais de Withdrawn un début remarqué et salué par la critique. Après les démos de 2005 et 2006, cet album avait marqué une direction lourde et brutale, sur un genre se rapprochant de la scène polonaise (des grosses influences Behemoth / Vader sur certains riffs). Début 2012, revoilà Withdrawn, totalement métamorphosé : nouveau label, nouveau logo et nouveau lineup avec désormais deux guitaristes (Michel Hoareau et J. Guellerin) tout en gardant la base basse/batterie assurés par les frères Helwin.
Les frangins dessinent ici une nouvelle page du groupe avec un son clairement plus death qu’auparavant (le coté blackisant est amoindri) où cassure de rythmes sont légion. Contrairement à leur style des débuts, l'évolution s'est faite plus dans la sauvagerie et dans l'aspect rouleau compresseur que dans la finesse. Le travail sur The Strongest Will porte le sceau d'un death fait pour impacter au plus vite le public.
En effet, dès le premier titre, « Thy Decimator » se charge de nous faire comprendre que le groupe officie dans un genre directe et commence directement à te rentrer dans le lard sans intro ou fioriture. Entre blasts ravageurs et gros riffs, l’auditeur en prend pour son grade. On reconnait assez rapidement la touche Withdrawn, notamment au niveau du mix et par le style instrumental distillé autant par Thyr à la batterie que Chris au chant, dont la tonalité sonne plus arraché/écorché que par le passé.
La bonne touche au niveau composition permet au combo bordelais de ne pas tomber dans la monotonie. Ainsi, le rythme et l’ambiance de l’album changent par le biais de breaks parfois plus posés que les rythmiques principales, des mid-tempo alternant avec du blast et des plans percutant (Kingdom Nothing et son intro dans la veine de Behemoth). Du blast initial de Thy Decimator à la rythmique binaire de Flesh Made Weapon, Withdrawn diversifie au possible son champ d’action et ne tombe pas dans le piège de la noyade auditive. Un bon point !
Enregistré à l’Echoes Studio (d’où est sorti entre autre quelques albums d’Otargos ou d’Offending) et mixé au Drudenhaus Studio, l’album est doté d’un mix de qualité et qui retranscrit à la perfection l’ambiance lourde et pesante de leur black/death, à l’image de Dusk of the Cursed ou Oblivion. A croire que tout groupe bordelais passe forcément par le combo Echoes/Drudenhaus et ressort avec une galette de qualité !!
Quoi qu’il en soit, Withdrawn nous offre ici un second opus qui est probablement l’album de la maturité. L’identité et sa personnalité musical s’est renforcée, affirmée par un mix et une composition révèlant une brutalité tempérée par quelques passages mélodico-sombres. Le groupe a tout intérêt à continuer dans cette voix mais aurait tout à gagner à ajouter quelques lignes plus mélodiques (lignes lead et solos) comme sur leur premier opus afin d’optimiser son style. Néanmoins, The Strongest Will confirme le potentiel déjà apperçu avec Skulls Of The Weak. L’avenir semble donc tout tracé pour les frangins Helwin. Une fois de plus, cet album nous prouve la bonne santé de la scène metal bordelaise !!
01. Thy Decimator
02. Hunt To Slaughter
03. Dusk Of The Cursed
04. Giant In Shadow
05. Kingdom Nothing
06. Ignominious Shell
07. Flesh Made Weapon
08. Tombwomb
09. Oblivion
10. Anthem