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Formé en 2005 dans le froid des terres Polonaises, Empatic, après une première démo parue en 2007 nous livre son premier effort, Gos of thousand souls 3 ans plus tard, en 2010 donc.
Alors Pologne, démo, Gods of thousand souls, tout ça, ça sent forcément le Death Metal à plein nez, reste à savoir de quel côté la force bascule le groupe. Et à vrai dire, même à l’issue de l’écoute, on n’en sait pas toujours plus.
Si Empatic construit sa musique autour une base Death metal somme toute assez classique, ce sont surtout ses multiples emprunts à la scène extrême qui sèment le doute, de telle sorte qu’on ne parvient pas vraiment à les rapprocher d’un style en particulier. Effectivement, sur Gods of thousand souls, il y a clairement à boire et à manger, et l’ensemble de la galette témoigne d’une véritable envie de bien faire, de chercher un peu d’innovation, de dépoussiérer un peu les clichés de la scène extrême Polonaise, en proposant une approche résolument moderne du style.
Par delà les growls, la prod explosive, les guitares grasses mais pas baveuses pour autant, on entend au cours de cet album des éléments de Death Mélodique, assez souvent, des rythmiques et riffings thrash, des éléments hardcore. En somme, c’est un peu fourre-tout.
Ne misant absolument pas sur le blast mais davantage sur le mid-tempo, Gods of thousand souls est un album qui fait sauter autant qu’il fait headbanger, est très abordable, propose parfois des éléments qui ne manquent pas de mordant mais ce mélange un peu outrancier des styles dessert l’unité de l’album à tel point qu’on n’en retient pas grand-chose.
Et au bordel de registres musicaux s’ajoutent aussi des lignes de chant pas forcément très bien trouvées, se voulant parfois trop mélodiques, des montées en puissance qui tombent à plat et des solis pas toujours très heureux. Et pourtant, tout n’est pas à jeter dans cet album. Empatic a du potentiel, ce sont clairement de bons musiciens et de bonnes idées émergent du lot et sortent l’auditeur de sa routine (Fulfilled Dreams, G.O.T.S.), et c’est souvent quand il se fâche un peu que le groupe se veut plus convaincant.
En fait l’album est à l’image de sa reprise finale : J’ai nommé Le-morceau-que-tout-le-monde-croit-que-c’est-les-Cure-mais-qu’en-fait-c’est-OMD-qui-l’a-écrite, j’ai nommé le titre quE vous connaissez tous évidemment, Enola Gay. Si le titre ne vous dit rien, faites une recherche histoire de vous rafraîchir la mémoire. Et cette cover, aussi audacieuse soit-elle (reprendre de la new wave à la sauce death, on voit pas ça souvent), est le cul entre deux chaise : réussie, et ratée en même temps.
Réussie en ce qu’elle est suffisamment proche de l’originale pour prêter à sourire et saluer l’originalité, ratée dans son traitement, car justement trop identique au morceau d’origine, tant et si bien qu’on en retournera vite au morceau de 1980.
A l’image de l’album quoi, le cul entre deux chaise, on ne sait pas si on aime ou non, on ne sait pas trop où voulait en venir Empatic avec ce Gods of thousand souls, qui pioche ici et là des éléments connus mais pas toujours maîtrisés, dans des morceaux parfois chiants, parfois plus intéressants.
Un gros ‘peut mieux faire’, et on ne doute pas que ces mecs en soient capables.
1. Green Mile
2. G.O.T.S.
3. False Friend
4. The Game
5. Tomorrowland
6. VS
7. So What?
8. Dreamer
9. Fulfilled Dreams
10. Empatic
11. Enola Gay (cover OMD)