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Quand on mène une vie bercée par le gaming, et qu’en plus on écoute du metal (décidemment que de vices), un groupe qui s’appelle Game Over, ça interpelle un peu, en dépit de l’immondice de la pochette de son premier album, qui nous permet néanmoins de situer le registre de ce groupe Italien fondé en 2008.
Les couleurs criardes de l’artwork de ce For Humanity rappellent celles d’un Municipal Waste du pauvre, et finalement, la pochette est dégueulasse et on s’en fout, car ouais, Game Over c’est bien du Thrash old-school hyper bien saucissonné.
Moins de quarante minutes suffiront à faire étalage idéal de la putain de fougue de Game Over lorsqu’il s’agit d’avoiner le museau à grand renfort de rythmes effrénés, de riffs ravageurs, de solos frénétiques. Habité par la même énergie qui coulait dans les veines d’un old Megadeth, d’un Exodus, d’un Metallica ou même d’un Slayer (en moins ivol), For Humanityr n’est qu’une succession de décharges thrash, salvatrices, qui te filent la patate, une musique à excès de vitesse si tu l’écoutes trop fort en bagnole, chacune des compos te donne l’envie d’attraper une bière, d’enfiler ta veste à patchs, si t’en as pas, ça te donne envie d’en avoir une, et de sauter furieusement dans un pit bouillonnant. Old-School Thrash que j’vous dis.
Très bien construits autour d’un format certes balisé et comme le veut la convenance, assez courts, les morceaux donnent juste ce qu’il faut de leur potentiel, sans rallonger leur durée de vie, Game Over ne s’encombre pas de développer à outrance ses riffs : il les balance comme une mandale dans la gueule, il joue à s’en faire saigner les phalanges, rideau, on passe à autre chose. Et c’est reparti pour un autre acte. La politique du ‘Droit à l’essentiel’ inhérente au genre est ici respectée à la lettre, voire exacerbée sur les 24 secondes de la furieuse N.S.A., chaque morceau vaut son pesant de houblon et les cervicales en prennent un coup.
On ne va pas, vous l’aurez déjà compris, hurler au génie créatif. Non, bien sûr que non, et on ne sent aucune prétention de révolutionner le genre chez Game Over, tout comme aucun hommage ne transparaît à l’écoute de ce premier jet. Game Over joue du Thrash, avec sincérité et rigueur, arrive à communiquer le plaisir qu’ils ont manifestement pris à le faire, même à travers d’un putain de cd, et si les aînés ont sans nul doute bercé le parcours musical des Italiens, on s’en tamponne tout pareil le coquillard.
On pourrait pérorer pendant des pages pour décrire exactement en quoi consiste For Humanity, mais ce serait une perte de temps. Du putain de Thrash metal à l’ancienne, voilà ce que c’est et c’est tout. Le genre de rondelles qui n’apportent pas de neuf, mais en revanche, et là est toute la nuance, qui sont interprétées par du sang neuf qui arrive à force de conviction à te rebalancer avec la même niaque l’énergie de l’âge d’or du Thrash Metal. Comme si le genre venait d’être inventé.
Une valeur sûre pour tous les amateurs.
Replay.
01. Abyss of a Needle
02. Dawn of the Dead
03. Mountains of Madness
04. War of Nations
05. Overgrill (El Grillador loco)
06. N.S.A.
07. Bleeding Green
08. Another Dose of Thrash
09. Evil Clutch
10. Tupa Tupa or Die