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« Portés par l’écho brûlant, au creux d’une nuit d’été baignée de la terne lumière stellaire aux accents hâlés de la poussière étouffante du sol d’Alabama, nous viennent les brisures d’une antique rumeur. Il est dit que leur sang et l’infâme magma brun dans lequel ils sont venus au monde sont de même nature. Il est dit aussi que de leurs yeux coulent des larmes d’une bière opaline lorsque leurs âmes les portent vers les souvenirs de l’Alabama, berceau des sons qui baignent leurs cœurs. Il est dit enfin qu’ils vinrent tous au monde le même jour, de la même mère, mais de pères différents, comme cinq vertigineux défis aux lois de la nature.
Sous l’influence de Phil Anselmo, Ruyter Suys, Neil Fallon et James Hetfield, Ol prit un jour sa guitare entraînant Seb et sa batterie, Burt et sa basse, Tuco et sa guitare et Mitch et ses cris sur les routes d’un impossible retour aux sources vers les lointaines Amériques. Après que les imprévisibles reliefs du destin eurent entraîné Burt vers des contrées moins mythiques et plus froides, les impénétrables voies de la génétique offraient miraculeusement à la tribu un nouveau frère nommé oncle Phil. Il est dit qu’ils se trompent et que la route sinueuse qu’ils recherchent leur est fermée à jamais. Mais vous pouvez leur faire confiance, ils continueront de porter la bonne parole du rock boueux aux accents stoner qui les a vu naître et grandir. IYEHAW !!! »
Alors que je suis en général peu enclin à faire du simple copié collé lors de chronique d’album, je pouvais difficilement occulter, ni même rivaliser, avec le style impeccable de la présentation officielle du groupe. Cette dernière était si poétique que je n’ai pu faire autrement que la partager avec vous. Car si le quintet montpelliérain n’est pas encore connu dans le milieu du southern métal comme l’était God Damn il y a quelques années seulement, ce n’est qu’une question de temps vu l’immense potentiel que laisse deviner ce premier album de haut vol.
Faites péter le Dixie sudiste car ces 5 bâtards perdus de l’Alabama nous offrent par le biais de ces 8 titres un véritable voyage en tracteur dans les champs du Mid-west, en plein territoire des bouseux de redneck. C’est ainsi donc, le cul posé entre le rocking-chair sous le porche et la cahute au fond du jardin qui fait office de chiotte, que j’étais là, à découvrir The Mistaken Sons of Alabama. Autant vous dire que j’me suis chié dessus bien avant d’arriver à la cahute.
Même si la musique sonne un poil cliché par-ci par-là, le son ultra groovy de leur stoner vous fera immédiatement taper du pied. La voix rocailleuse de Mitch fleure bon le bourbon et chaque titre est un ode aux grands espaces et à la liberté. "Silk and Cotton on a long time Bachelor's Bed" aura à ce titre un gros coté Lynyrd Skynyrd sur l’intro, aidé à grand renfort de slide et de bottleneck. Dans le même registre au son aussi gonflé que le moteur d’une Mustang, Crows tient la ligne et mettra à mal vos cervicales en alternant entre mid-tempo et passages un peu plus speed.
A l’image de leur packaging (une caravane des années 40), The Mistaken Sons Of Alabama cultivent un univers rétro-bouseux totalement assumé, allant même jusqu’à se produire sur scène affublé de salopettes. Vous l’aurez compris, c’est le genre de musique que l’on écoute aussi bien dans une décapotable lancée à vive allure sur les routes droites du Mid-west américain que dans un tracteur au fin fond de l'Hérault. Un ode de la terre par la terre aux profonds relents de whisky frelatés distillés par ces 5 culs-terreux. Un groupe a surveiller de très près car avec une telle galette (et surtout un son aussi propre), je serais prêt à parier mon banjo qu’il va décoller sans tarder !! Dommage que ce premier opus ne dure pas plus de 33 minutes !! IYEHAW !!
Mud For Starters
Crows
Cowbell Dusk
The Will To Forget
Simple and Plain
Silk and Cotton on a long time Bachelor's Bed
Smell Like Manure Spirit
Down Ol' Mullet Road