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Galactik Cancer Squad. C’est depuis ce patronyme particulièrement surprenant que s’est élancé mon intérêt pour ce projet discret et intriguant, mené depuis le début de l’année par le mystérieux Argwohn.
One man band méconnu et avare en information quant à son état-civil, tout juste savons nous qu’il est basé en Allemagne, Galactik Cancer Squad, en dépit de sa précocité, n’est pas moins titulaire de 3 albums parus en Mars, Mai et, pour celui qui nous concerne aujourd’hui, en Août 2012.
Si les deux premiers full-length, Strange Spheres of Hyperborea et The Gathering témoignaient d’un vrai travail sur la composition, tous deux étant purement instrumentaux, Celestia semble hisser Galactik Cancer Squad sur un échelon supérieur, en termes d’évolution musicale et de quête d’identité.
La musique d’Argwohn a tout d’abord débuté quelque chose de très propre, particulièrement axée sur des guitares techno-death mélodique bien lêchées, montrant un technicien de la guitare confirmé, misant souvent sur un shredding certes de qualité mais manquant un peu de mordant, tandis que The Gathering marquait une avancée vers des considérations légèrement plus mâtinées de black metal, plus sombres, plus atmosphériques. Ainsi deux choses surprennent à l’écoute de ce Celestia. La première étant l’adoption d’une production globale moins explosive, moins ronde. On se trouve ici face à un traitement sonore rêche, plus brut qu’auparavant, soufflant un vent glacial sur des compositions qui s’enracinent davantage encore dans le black metal, toujours en piochant dans de multiples influences affiliées de plus ou moins loin à l’Art Noir.
L’adjonction de chant sur cet opus confirme nettement cette orientation. Les vocaux écorchés d’Argwohn ,narrant des histoires ‘à propos du temps et de l’espace’, n’étant pas les plus habités entendus, mais de bonne facture, et sont placés en arrières du mixage, ils servent la musique et non l’inverse, et au regard de l’ambiance et l’unité globale du disque, le choix est judicieux.
Celestia se contente tout simplement de prendre au black metal, essentiellement dans sa frange mélodique, ses meilleurs aspects, les unit dans des morceaux de bravoure, franchissant pour trois quart d’entre eux la barre des 10 minutes, sous une bannière progressive. Le Black Metal de Galactik Cancer Squad est mélodique, aérien et varié, empreinte les mélodies glacée d’un Dissection (influence manifestement majeure du projet) que ce soit sous ses atours acoustiques captivants ou dans les accents mélancoliques assenés par la distorsion très typée Black Metal mélodique Scandinave, le tout servit par une technique de composition d’une fluidité imparable.
Celestia s’écoute d’un bout à l’autre sans jamais qu’une once d’ennui ou de redite ne se manifeste, Galactik Cancer Squad sait composer des morceaux longs (chacun d’entre eux étant séparés par des interludes instrumentaux de moins de 2 minutes) sans jamais chercher à rallonger artificiellement la durée de vie de l’album.
Si les morceaux s’allongent, tout est ici justifié, et le mix des influences est si vaste qu’il confère à Celestia une dynamique constante. On retrouve des accents de Death mélodique Suèdois, des élements post-Black, un toucher de guitare lorgnant vers le Heavy, d’autres constructions et mélodies quant à elles, ne seraient pas sans évoquer Children of Bodom, Argwohn insérant des touches plus techniques ici et là.
Galactik Cancer Squad livre ici une parfaite carte de visite du Black metal progressif parfois moderne, parfois old-vein, qui, s’il est souvent empreint d’une belle et saisissante mélancolie, ne néglige pas non plus sa dimension épique au détours de riffs plus viking, et de mélodies à te donner l’envie de prendre ta hache histoire de faire un peu de moisson de têtes.
Alors s’il n’est pas non stricto sensu original, faute à des comparaisons trop faciles à établir lorsque l’on connaît ses illustres maîtres à penser, et même si certains riffs sonnent un peu trop 'Fluchtre j'ai déjà entendu ce riff quelque part', il serait fort préjudiciable à votre plaisir de négliger une galette qui vous procure un mélange si homogène de tout ou presque ce qui se, ou s’est fait, de mieux dans la matière.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur Celestia et sur la qualité de ce Galactik Cancer Squad, d’autant plus subjuguant qu’il n’a vu le jour que cette année et qu'il est parvenu a composer en 2 mois un skeud racé et noble que bon nombre de ses ainés mettraient des années à pondre, sans pour autant être certains d'atteindre ce standard de qualité.
Pour couronner le tout, sachez que cette perle noire est en téléchargement gratuit ou pour la somme de votre choix sur le Bandcamp du projet.
En somme : Ecoutez moi ça, c’est ‘ach’ment bien.
1. Omnivore
2. Foreign Day
3. Artificial Life
4. Celestia
5. Kings of Dust and Ice
6. Foreign Night
7. Genesung