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Après d’énormes interrogations et au final très peu de communication, Down IV sera bien présent dans nos bacs à la mi-septembre. Sous quelle forme ? Il fut question de 4 EP puis ensuite d’un simple album. Comme me l’avait confirmé Kirk Windstein lors de notre rencontre au Hellfest 2011, la première option est celle retenue. L’homme ne m’avait en rien caché l’aspect commercial de la chose qui a pour but de faire face à l’énorme crise qui sévit dans l’industrie de la musique. Une démarche qui donnera certainement l’occasion aux râleurs de l’ouvrir, d’autres (comme moi) resteront à l’affût des prochaines sorties, car oui qu’on se le dise : DOWN IS FUCKING BACK.
Le quintette originaire de la Nouvelle-Orléans est resté très mystérieux quant à cette longue série d’EP et son contenu, même si diverses informations ont pu filtrer ici et là. Ces 4 disques qui composeront le Down IV devraient plus ou moins officier dans un style différent des uns et des autres. Il est notamment question d’un EP avec des titres dans la pure lignée de « NOLA », un autre acoustique se rapprochant de tous les titres bluesy à la « Learn From This Mistakes ». Bien que ces informations sont pour le moment à prendre au conditionnel, une chose devrait être pour le moins sûr ce « Part I : The Purple EP » pourrait être à coup sûr le plus surprenant de la série. Phil Anselmo nous l’avait promis : « it will be a pure doom metal record » et il n’y a pas tromperie sur la marchandise.
Une évolution ou une prise de risque ? Oui et non. Personne ne s’en cachera ni même Phil Anselmo et sa bande, les maîtres du Heavy Doom à savoir Black Sabbath ont largement contribué à l’éclosion du stoner et affiliés. « Bust up, tune down, Sabb off » est d’ailleurs la devise du groupe. De plus souvenez vous que « III : Over The Under » empruntait déjà cette voix sur certains titres notamment l’excellente bonus track « Invest In Fear ». Cette « évolution » au son bien plus old school s’inscrit dans la continuité des choses, bien qu’elle devrait en surprendre certains les aficionados du genre s’y retrouveront à coup sûr très vite.
C’est un premier riff pachydermique aux gros accents sludge qui lance un « Levitation » très plaisant où le chant n’arrive qu’après une bonne moitié du titre. C’est après le traditionnel « one, two, three, go » d’Anselmo que ce premier titre est réellement lancé évoluant presque sur un faux rythme oscillant aussi bien sur des parties mid-tempo que d’autres un peu plus rythmées. Pepper et Kirk se donnent la réplique avec de nombreux leads qui prennent une place assez importante sur ce premier titre. Le timbre vocal de Phil Anselmo semble s’être encore un peu plus affiné laissant place à des lignes exclusivement chantées suppléées par ses fidèles gimmicks tels que les phrases qu’il reprend de sa voix roque.
« Witchtripper » est sans aucun doute l’un des titres phares de ce premier EP et viendra s’installer tranquillement dans les setlists du groupe. Véritable hommage à Black Sabbath, « Witchtripper » est assurément le titre le plus chaleureux de tous mais aussi un des plus dynamiques avec « Misfortune Teller ». A l’image du Sabbath, nous pouvons se rendre compte à quel point la nouvelle section rythmique fait des merveilles, Patrick Bruders (Crowbar) remplace à merveille Rex Brown (Kill Devil Hill, Pantera) et pourtant la tâche n’était pas aisée. Vient ensuite l’excellent « Open Coffins », mid-tempo très prenant et affreusement mélancolique où Anselmo chante à merveille dans un registre qui lui va à ravir (un peu à la manière d’un « Never Try » avec cet aspect décadent). Une première moitié de qualité qui laisse entrevoir une deuxième partie des plus ambitieuses qui démarre tout aussi bien avec un « The Curse Is A Lie » dont l’ambiance poisseuse est prenante tout comme son refrain qui rappelle encore une fois le Sabbath d’Ozzy.
« This Work Is Timeless », avant dernier titre mais aussi morceau le plus court, entachera un peu ce « Purple EP » de part sa qualité inférieure par rapport aux cinq autres pistes. Un titre assez facile et pas franchement mémorable qui sera vite expédié et laissera place au TUBE qui clôt ce premier chapitre. « Misfortune Teller » (qui fut d’ailleurs choisi pour le tournage d’un clip) est clairement un des futurs classiques du groupe. Le riff principal prendra à coup sûrs plusieurs jours à sortir de vos esprits tant il est entrainant et facilement mémorisable. « Misfortune Teller » nous apporte ce qui commençait à clairement nous manquer : un peu de cadence ! Ce titre très rythmé est une véritable invitation à vous briser la nuque. Son refrain au riff étouffant ne manquera lui non plus de vous faire chanter et promet d’excellents moments en live. Ce « Purple EP » se conclu sur le dernier qui est joué et rejoué à la manière d’un « Bury Me In Smoke » et vous tient en haleine jusqu’aux dernières secondes.
A l’heure du bilan, ce « Purple EP » est clairement séduisant et montre un nouveau visage d’un Down résolument old school. Cette première partie ne déçoit pas et s’inscrit dans le « label qualité » dont toute la discographie de Down jouit, cependant à trop vouloir pousser l’étiquette old school on a l’impression qu’Anselmo et les siens se cherchent un peu à l’image de « This Work Is Timeless » qui restera en deçà du reste. Une ghost track de 25 secondes où l’on peut entendre un extrait d’un nouveau titre qui pourrait être présent sur le second EP qui serait prévu pour l’année prochaine, de quoi tenir l’auditeur en haleine ! Un retour sous les projecteurs réussi et qui présage de belles choses, l’attente va se faire longue, très longue, entre chaque sortie mais je vous donne rendez-vous au Bataclan le 24 octobre prochain !
1. Levitation
2. Witchtripper
3. Open Coffins
4. The Curse Is A Lie
5. This Work Is Timeless
6. Misfortune Teller