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Franchement, les jeux de mots réussis ne sont pas légion, et celui qui compose le titre du deuxième album de Dreaming Dead (nom de groupe un peu moins habile, il faut le reconnaître) est plutôt bon. Alors pourquoi bouder son plaisir et ne pas écouter ce nouveau-venu sous nos latitudes. Même s'ils ont sorti un premier album en 2009 Within One, les Américains sont largement inconnus en Europe. Alors pour marquer les esprits quoi de mieux qu'une pochette réalisée par ..(roulements de tambour)... bien sûr tout le monde a deviné : Travis Smith. Dans le monde des cauchemars tout est gris et on se sent intrigué par cette femme en lévitation en plein sommeil.
Par contre s'il en est bien une qui ne se la joue pas Belle au Bois Dormant, c'est Elizabeth Schall, la chanteuse de Dreaming Dead. Interviewée par Los Angeles Weekly, guitariste et chanteuse, la meneuse du groupe fait tourner son petit monde à la baguette. Et pour leur second album, Midnightmares, ils ont décidé de mettre la barre haute et de jouer un style qui va frapper les esprits. Et pas que les esprits puisque vos oreilles vont aussi saigner. Neuf titres, une quarantaine de minutes et des références aux classiques comme Death pour se vendre. C'est vrai qu'à peu de chose prêt, le chant pourrait faire penser à une version femme du regretté Chuck, mais à part ça il ne faut pas non plus chercher une correspondance plus profonde que ça. On verra bien une petite percée sur In Memoriam et son entrée très progressive et ses guitares qui jouent deux parties différentes mais complémentaires.
Pour une autre partie de l'album, on sent une bonne volonté de rentrer dans la couenne de l'auditeur. Après l'intro de rigueur, mais toujours inutile, Overlord, Exile et Midnightmares mettent la barre du tempo assez haute, et ça tape bien et vite, assez pour vous faire penser aux meilleurs morceaux d'un groupe qui a largement été sous-estimé : Detonation. Vous allez vite reconnaître ce son très acéré et bien agressif des rythmiques proche du death mélodique version musclée. On ne lésine pas sur les soli et quelques parties bien senties à base de riffs tordus et qui vont permettre à votre cerveau, qui venait pourtant de se prendre un gros coup de poing avec la virulence déployée par le groupe, de se redéployer son attention la plus profonde. Car certaines structures sont pour le moins intéressantes dans leurs développements voire leurs vicissitudes. Overlord va briser sa rythmique pour un passage acoustique, Lapse voit sa partie centrale pleine de mesures pas droites qui remettent le groupe dans sa mouvance progressive et un peu expérimentale.
Et pour nous continuer à nous surprendre, Dreaming Dead a gardé quelques atouts dans leurs manches, comme Corpse Mountain, qui s'annonce aussi agressif que du Behemoth avec un blast intensif et un riff aux teintes black mais le titre va s'étendre vers des voies plus mélodiques et progressives au fur et à mesure. Avoir pêché à droite et à gauche quelques saveurs variées permet de sentir que les Américains ont digéré leurs influences death, black et thrash et ont su se les approprier afin de les faire rejaillir à leur sauce (blague salace non fournie avec la chronique). Alors bien évidemment on pourrait ajouter que Dreaming Dead n'apporte pas quelque chose de fondamentalement novateur mais la maîtrise des genres semble un objectif plus pertinent et réaliste face à l'innovation et l'originalité pure laissées à peu de groupes tant les risques sont parfois insensés.
Et pour vous dire au revoir, quoi de mieux qu'une instrumentale mélancolique au tempo bien lent, des arpèges et quelques effets bien sentis. Même si on peut objecter qu'il n'y a pas là de grands efforts au niveau de l'écriture, Dreaming Dead a néanmoins voulu donner un sens à la fin de Midnightmares. Et cela nous permet de prendre un peu de recul après ce moment de pure énergie qu'est cet album. Et en conclusion Midnightmares arrive d'outre Atlantique comme une belle surprise de 2012. On sent que le devenir de cette formation est prometteur car s'ils n'ont pas encore un nom dans le milieu international, ils en méritent un à un bel emplacement pour leur musique à la croisée des extrêmes énergique et jamais ennuyeuse, deux belles qualités en des temps où les copies moyennes sont trop légions. Bref méga soutien !
01. Wake
02. Midnightmares
03. Overlord
04. Corpse Mtn
05. In Memoriam
06. Lapse
07. Into The Abyss
08. Exile
09. Departure
