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40 Watt Sun, ça en fait beaucoup Sherlock.
Hum hum...
Plus sérieusement, 40 Watt Sun est le groupe né du split de Warning qui tapait dans le Doom. Le guitariste-chanteur Patrick Walker et le batteur Christian Leitch ne voulant pas se quitter, ils ont, dès 2009, remonté un trio (comme Warning tiens...) avec le bassiste Marcus Hatfield. Deux ans plus tard, voyait le jour ce qui est leur premier album, The Inside Room, chez Cyclone Empire.
J'ai cru entendre au vu de mes virées incessantes sur le net que 40 Watt Sun avait été très décevant lors du dernier Roadburn. Et pour cause, avec un album comme The Inside Room, qui a pourtant eu des échos très élogieux, il ne pouvait en être autrement. Qu'est-ce que j'entends pas là ? Simplement qu'il est difficile de faire un album plus monotone que celui-ci. J'ai beau essayé d'écouter et réécouter l'album, j'ai cette dérangeante impression que tout se ressemble au point de me demander comment le groupe arrive à se repérer en live pour savoir quelle chanson correspond à quel air alors que pourtant la pâte du groupe est très reconnaissable. Simplement, la bonne surprise ne dure que le temps du premier morceau, « Restless » avant que le plaisir ne laisse place à l'ennui.
Si le groupe est si reconnaissable, c'est grâce à l'aura de la voix de Patrick Walker. Dans la plus grande tradition britannique, elle est plaintive et possède quelque chose de déprimant comme si elle était déjà détachée de son propre corps qui souffre. Pour le reste, on est dans le connu et le conquis. Non pas que ça me dérange d'écouter des choses qui n'inventent rien mais pour exister par rapport au reste, il faut bien avoir au moins quelque chose dans le son qui puisse permettre d'exister. La voix ne fait pas tout à elle seule, il faut qu'elle soit un minimum mise en valeur par une musique moins conventionnelle ou ayant, au moins, une identité. Le mot qui me vient à l'esprit, c'est « regret » car la voix de Patrick Walker mériterait un tout autre dessein que de rester dans un groupe qui ne fait que répéter inlassablement les mêmes gimmicks avec pour caricaturer grossièrement, un riff qui tourne en boucle pendant cinquante minutes et trahit un manque de travail sur les compositions. Certains groupes peuvent se le permettre mais sont dans une volonté d'agression auditive qui se traduit dans le son alors 40 Watt Sun est trop propre sur lui pour vouloir sciemment jouer à ce petit jeu comme un Sunn O))) pour citer un groupe de Drone qui me vient à l'esprit. En fait, pour les que les titres comme « Between Times» et « Carry Me Home » montrent leurs potentiels, il faut les écouter à part et pas dans le contexte d'un album entier. Sur dix minutes, on peut se laisser charmer, pas sur cinquante et comme on me demande de chroniquer un album et pas des chansons, je me dois d'être sévère.
Donc si vous êtes un fan de Doom Metal, vous trouverez largement mieux et par paquet de douze dans les sorties de ces deux dernières années entre Ataraxie, My Dying Bride, Tort, Lurk, Mournful Congregation ou Anguish - pour taper large - que cet album qui suinte la monotonie de partout et qui est tout juste bon à mettre à coté d'un Mythological Cold Towers pour prendre la poussière.
1. Restless
2. Open My Eyes
3. Between Times
4. Carry Me Home
5. This Alone