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Question du jour : peut-on être finlandais, jouer une musique qui se rapproche dangereusement du Doom Death et ne pas être influencé par Swallow The Sun ou Draconian ? Je sais, je suis lourd avec cette remarque mais on a vraiment l’impression aujourd’hui qu’ils ont inventé le Doom Death et qu’il fait bon les copier à tout va et donc dès lors qu’on est un groupe finlandais, on a encore plus de (mal)chance que les autres de tomber petit dans cette potion magique. Pourtant Lurk, groupe finlandais cherche à se démarquer de cette scène et c’est surement pour cela qu’il est signé chez un des labels underground extrêmes les plus reconnus aujourd’hui, Total Rust. Autrement dit, quand on est dans cette écurie, c’est parce qu’on est différent et qu’on est de qualité. Vu qu’en plus, ce premier album éponyme est acclamé un peu partout y compris par le site du Roadburn, ce qui, à mon sens, veut beaucoup dire, on en attend forcément beaucoup.
Bon, c’est vrai que ce quatuor n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler du Doom Death pur et dur. Il faut également aller chercher les influences du coté de l’intarissable scène Sludge. Ce qui est sur c’est que le groupe se veut totalement Old School et qu’il ne faudra pas essayer d’y chercher une quelconque mélodie ou un solo. Non le but premier de Lurk est de vous faire entrer dans un état de claustrophobie funeste comme un Neurosis se plairait à le faire à la différence près que Lurk a un son totalement old school qui en fout plein la gueule. A la fois puissant, lourd, poisseux, psyché et suffoquant, ce son est à mon avis, la principale trouvaille de cet album et qui lui confère cette ambiance malfaisante, fataliste et martiale. Le son de la basse est assez prodigieux tellement il est puissant et clair.
Le chanteur K. Koskinen fait également parti des éléments importants avec cet album car son chant est bien plus varié qu’il n’y parait. Il utilise la plupart du temps son chant Death mais il lui arrive de recourir à un chant suraigüe made in Disembowelment pour nous glacer le sang. Peut être pas au niveau de Jonathan Théry (Ataraxie, Funeralium) ou Nattramm (Silencer) mais il se passe quand même quelque chose.
Tant de bonnes choses alors que pourtant, j’ai mis du temps avant d’apprécier cet album éponyme. Il faut bien prendre son temps et lui consacrer l’attention qu’il mérite pour pouvoir le digérer. En effet, hormis le riff bien Rock sur « Deliverance », ce Lurk de… Lurk est un album qui peut sembler monotone, sans variation mais qui possède un truc que j’ai ressenti assez vite et qui m’a poussé à aller plus loin dans ma démarche de découverte. On assiste donc à l’éclosion d'un groupe très prometteur et qui s’il tire un peu plus sur ses racines et se donne les moyens d’aller plus loin dans son trip old school a la possibilité de nous offrir un chef d’œuvre dans les années à venir. Un nom à retenir si vous aimez vous sentir écraser de la manière dont le ferait Neurosis.
1. Soar
2. Unfinished
3. Codec Of Becoming God
4. Fire The Blood Sky
5. Pitch Beneath Eternity
6. Deliverance