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Si je vous parle de stoner/doom, tout de suite vous me dites Cathedral, Acid King ou encore les maitres d’Electric Wizard. Des ricains et des rose-beef en somme … Eh bien parlez-moi de stoner/doom, et je vous ferez découvrir Stangala, humble formation venue de … BRETAGNE, ouais, la Bretagne, pas la Grande Bretagne, vous savez celle des druides, des crêpes, de la pluie et du Mont Saint Mich … heu … eh nan c’est Normand ça !! Comme quoi dans l’Hexagone on peut parfois tomber sur des excellents combos !!
Stangala, c’est un groupe que j’ai découvert totalement par hasard en gagnant leur démo de 2008 nommée « Lutun Salvia Delirium » via un concours sur un autre webzine. J’étais alors tombé sous le charme de leurs compositions, mixant habilement le stoner des 70’s avec des influences du folklore breton. Et quand j’ai compris par la suite que l’un de nos chroniqueurs (parti depuis vers de nouvelles perspectives musicales) n’était autre que le batteur de la formation, je vous laisse imaginer ma surprise !
Quoi qu’il en soit, Stangala, du nom de la « vallée encaissée et boisée du petit fleuve Odet en amont de Quimper et faisant limite avec Ergué-Gabéric » (dixit Wikipedia) rend hommage d’une part aux pionniers du genre que sont les groupes cités précédemment mais aussi à leurs racines, que l’on sent profondément ancrées dans les terres bretonnes. Ainsi, on ne sera pas surpris du titre d’ouverture, résumant à lui tout seul le concept : Doom Rock Glazik. Imaginez un peu, vous démarrez l’album, vous entendez un crépitement style vinyl (encore un hommage aux 70’s), ouvrant vers un rythme des plus typiques du stoner/doom. Simple, efficace, qui fait taper du pied. La voix arrive, sans grande surprise le délay est poussé au max, offrant ce côté si psychédélique au genre. Le refrain passe, le break arrive et … CORNEMUSE !! Si sur le papier la mixture semble relativement indigeste, il faut reconnaitre que Stangala a réussi à nous la faire boire avec brio !
Dans le pur style de la musique celtique, nous aurons droit à 3 instrumentales “Kalon An Noz” que l’on avait déjà eu l’occasion d’entendre sur la démo, étant un duo de bombarde (??) , “Langoliers” titre stoner psychédélique avec son solo de basse et son riff black metal malsain, et “Boued Tousek Hag Traou Mat All” (essayez de le prononcer oralement !) à écouter totalement déchirée, alternant des passages langoureux et des questions/réponse du duo basse/batterie typique de la musique bretonne.
Leur musique est pas ailleurs bien possédée, à l’image des bien-nommées « Bigoudened An Diaoul » ou « Sorcerezed ». Cette dernière comporte par ailleurs l’un des riffs les plus gras de l’album, me rappelant par moment l’excellent album de Bongripper chroniqué en début de mois. C’est aussi sur ce titre que la voix sera mise le plus en retrait avec un délay maximum donnant presque l’impression de flotter. La seconde se veut plus mélodique et comporte par ailleurs un break de haute volée casé en plein milieu du morceau.
En bref nos bretons ont réussi le pari de mélanger les genres et d’en faire un résultat non seulement digeste mais en plus brillant !! A croire que l’album a été composé sous Salvia Delirium (le nom de la démo vous donnera un indice !) en plein milieu des bois lors d’une semaine d’été ressemblant. Parce que si Stangala a rencontré des druides lors de leurs voyages astraux provoqués par l’absorbsion de substances plus ou moins légales, ces derniers ont dû leur filer de sacré bons champignons en plus de l’inspiration !! A écouter, le voyage en vaut le détour.
1. Doom Rock Glazik
2. Al Lidou Esoterik An Dolmen Hud
3. Kalon An Noz
4. Sorcerezed
5. Deus Bars An Tan
6. Langoliers
7. Bigoudened An Diaoul
8. Boued Tousek Hag Traou Mat All
9. Izel Eo An Dour
10. Mij Du
