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Dans la série « je splitte et je laisse derrière moi un gros vide » Tsjuder était un très bon candidat, fort d’un album (Desert Northern Hell) reconnu de tous, d’un dvd tout ce qu’il y’a de plus parfait et d’une réputation à toute épreuve, les norvégiens avaient pourtant décidé de mettre un point final au groupe, et ce l’année même de ses 15 ans. Inutile de dire que l’annonce de leur reformation en toute fin d’année 2010 fut une nouvelle aussi jouissive qu’inattendue.
Et à peine annoncé, le groupe s’empressa de donner un nom au futur bébé qu’ils allaient engendrer : Legion Helvete.
Bon pour ceux qui vivent dans une grotte depuis 15 ans Tsjuder c’est avant tout un line-up qui n’a pas bougé d’un iota ou presque depuis le premier album, un trio qui n’a eu comme unique ambition depuis ses débuts que de propager son amour du malin et sa haine profonde des chrétiens. Alors oui dit comme ça on nage allégrement dans les clichés, mais c’est une partie du pacte que Tsjuder accepte avec plaisir. Alors quid de ce nouvel album ??? Disons que le leitmotiv du groupe « No Keyboards, No Females Voices, No Fucking Compromise » n’aura jamais été aussi vrai. Et ce dès le début de « The Daemon Throne » réponse directe à « The Daemon Gate ». Un début en fanfare pour un groupe qui n’entend en rien se reposer sur ces lauriers.
Donc oui comme prévu aucune surprise ou presque : Ca blast, ca groove comme dans le passé finalement. La patte Tsjuder est bel et bien présente mais que l’on se rassure ce « Legion Helvete » n’est pas un vulgaire copié/collé de DNS. Non il s’inscrit dans un esprit bien plus old school, bien plus proche d’un album tel que « Kill For Satan » et pour cause…l’intégralité des textes de cet album date de la période 93/95, soit les débuts du Tsjuder et accessoirement la période phare durant laquelle toute la scène Norvégienne à du se reconstruire suite aux éléments que tout le monde connaît.
Et là où le groupe frappe un grand coup c’est dans sa capacité à proposer une musique à mi-chemin entre son identité actuelle et celle qui était la sienne 18 ans plutôt.
Un retour aux sources en formes de renaissance, l’idée est certes vue et revue, mais dès lors qu’elle est bien exploité tel qu’ici c’est du tout bon.
Malgré tout cet album connaît un gros défaut : il manque radicalement de morceaux qui se démarquent les uns des autres, puisqu’a l’exception peut être de « Slakt » aucun morceau n’a réussi à me revenir aux oreilles lors des premières écoutes. Non pas que cet album soit fade loin de là, mais il manque peut être un soupçon de folie qui en aurait fait de ce « Legion Helvete » un successeur à la hauteur de l’intouchable « Desert Northern Hell ».
Reste également « Vart Helvete » qui nous offre là un morceau final tout ce qu’il y’a de plus correct bien que là aussi en dessous d’un titre tel que « Morbid Lust ».
Un mot également sur la prod qui est pour le moins particulière. Elle se veut là aussi à mi chemin entre le coté crasseux de « Kill For Satan » et la clarté de « Desert Northern Hell » mais au final on se retrouve avec un mix qui rends certains passages pour le moins brouillon, dommage…
Quoi qu’il en soit ne boudons pas notre plaisir devant le retour en grâce d’un groupe qui tant avec cet album, qu’avec les premières prestations que nous avons pu voir l’été dernier nous prouve encore une fois qu’on peut effectuer un comeback en bonne et due forme sans pour autant prendre ses fans pour des cruches.
1. The Daemon Throne
2. Fra en Råtten Kiste
3. Dauðir
4. Voldsherskeren
5. Slakt
6. Black Shadows of Hell
7. Blod og Aske
8. Vårt Helvete