U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Acherontas… Rien que d’entendre ce nom j’en ai des frissons. Que dire d’un groupe dont la discographie est absolument parfaite ? Pas grand-chose à vrai dire. En tant que grande amoureuse de ce groupe, je ne pourrai en faire qu’un éloge.
Acherontas c’est avant tout une grande histoire. C’est un peu comme un Phoenix aussi. En 1996 Acherontass monte un groupe, Worship, le temps d’une démo. D’une TRES bonne démo. Il stoppe le groupe un an plus tard pour former le grand et sombre Stutthof. Projet qui aura duré une dizaine d’années puisqu’en 2007 il décide de reformer le groupe sous un autre nom et dans un black beaucoup moins sombre et malsain : Acherontas. 3 projets, 3 Black différents dont Acherontas se démarque par son côté occulte voir même religieux.
Un mot : Vamachara. Pour votre culture générale, vamachara désigne ce qu’on appelle le Left-Hand-Path du tantrisme (« la science de l'expansion de la conscience et de la libération de l'énergie » pour faire vite), en opposition formel au dakshinachata ou Right-Hand-Path. Le minimum à savoir pour au moins pénétrer dans cet univers. Et 2011 est l’année du Vamachara. Je ne sais pas si l’on doit considérer cet album comme un tournant dans la carrière du groupe ou comme tout simplement une évolution de leur part comme Acherontass (Le musicien pas le groupe on est d’accord ?) l’aime si bien. Comme qu’il en soit, cet album risque de bien marquer leur discographie.
Alors que le groupe a toujours été plus ou moins tourné vers un mysticisme mésopotamien puissant, ici il se tourne davantage vers les figures sombres de l’Orient, vers des idéologies du Bas. Rien de bien étonnant dans le milieu du Black Metal, mais Acherontas arrive à faire ce que d’autres groupes ne parviennent pas forcément : Ne pas perdre l’auditeur au milieu de cet univers mais de l’emmener avec lui dans les méandres de la Destruction.
Musicalement parlant, il n’y a rien de bien original sur cet album mais cependant on n’arrive pas à en décrocher. On se voit instantanément propulsé aux seins de rituels dont Acherontass le grand prêtre préside l’assemblée de par son timbre de voix torturé et posé là où il faut pour faire mal. L’album dans son envoûtement Black Metal, dont tout le monde connait la recette, est ponctué par des sonorités tribales comme l’excellentissime morceau « Ohm Krim Kali » digne d’un très bon morceau de Dark Ritual Ambient, nous plongeant au cœur de l’Inde obscure, ou par des sonorités approchant plus d’un rock occulte à la Coven ou Devil’s Blood qui permettent à l’album de se poser et de lui donner toute sa puissance, et de faire de lui ce qu’il est : un bon album. L’autre invocation à côté de laquelle il ne faut pas passer c'est incontestablement « Drakonian Womb » qui porte l’album à son apogée de la réussite : Violent et ésotérique. Un chant envoûtant, des sonorités tourbillonnantes qui feraient pâlir les plus ""grands noms"" de cette scène.
Cet album est une cérémonie en l’honneur de Mahākālī que les esprits les moins érudits ne pourront pas apprécier.
1. Opening the Eye of the Storm
2. Blood Current Illumination
3. Abraxas
4. Vamachara
5. Ohm Krim Kali
6. Beyond the Mazeways to Ophidian Gnosis
7. Drakonian Womb