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Après avoir brillament franchi le stade fatidique du troisième album avec Breathing the Fire en 2009, le black/thrash de Skeletonwitch revient nous titiller les oreilles avec ce quatrième album en cet automne 2011. Le groupe a récemment recruté Dustin Boltjes au poste de batteur. Peut-être fallait-il s'attendre à quelque chose de plus novateur, de légérement différent de leurs précedents méfaits? Non, que dalle! Les quatres "single" sortis en l'espace d'un an, confirmaient que justement, le groupe n'allait pas lâcher la grappe, et ce, même pour tout l'or du monde. Ce Forever Abomination est donc dans la logique continuité des précédentes sorties des gars d'Athens dans l'Ohio.
Vous prenez une bonne dose de black metal, deux d'un thrash ravageur, imprégnez la mixture d'une efficacité infernale, à défaut d'originalité machiavélique. Vous voilà maintenant devant le dernier album en date de Skeletonwitch! "Forever Abomination" est son petit nom. Comme pour les trois précédents albums, les morceaux forment un tout intense de bout en bout, sans pour autant excèder les quarante minutes (32 minutes et 51 secondes pour être précis). On ressent d'ailleurs toujours autant d'influences diverses et variées au coeur même de leur musique. De la première ère de Bathory jusqu'aux riffs tranchés d'un Gorgoroth, on sent également au loin le napalm aux teintes orangées d'un M-16 de Sodom ou encore pas mal de riffs tueurs à la Exodus, une pointe de heavy, un zeste de rock'n roll, tout ça, tout ça...En bref, un bon gros melting pot assez evil et résolument black & thrash dans l'âme.
La voix de Chance Garnett se rapproche énormément de celle de Howitzer officiant chez les australiens de Gospel of the Horns, à savoir celle d'un gremlins enragé. On aime ou on n'aime pas. C'est d'ailleurs, en règle générale, ici-même que ça passe ou ça casse chez l'auditeur. Bref. Chance appuye aussi certaines parties plus vigoureuses de vocaux gutturaux, rappelant ceux d'un bon vieux John Gallagher de Dying Fetus. Rajoutons à cela des riffs limpides et mélodieux se heurtant avec fracas à une violence domptée à coups de blasts effrénés ("Shredding Sacred Flesh", "Reduced To The Failure Of Prayer"). Les passages plus mélodieux sont sublimés par des solos très harmonieux (cette fin de "Cleaver of Souls" notamment!). Mais n'oublions pas les relents thrash que contiennent le CD car ils sont omniprésents et obligeront son détenteur à hocher la tête en rythme. L'ensemble est assez accrocheur, bien produit et semble, à mon goût, être le bon compromis entre old-school et sonorités modernes.
Outre leur rendement ahurissant et le fait qu'ils soient sur la route assez fréquemment, Skeletonwitch commence à se frayer son propre chemin parmi tant de groupes en manque d'inspiration. En à peine huit années de carrière, Skeletonwitch a su se forger son identité et nous démontre actuellement avec ferveur que le black/thrash a encore de beaux jours devant lui, surtout en ces temps de "revival".
Et Satan dit : "Que Skeletonwitch soit!" Et Skeletonwitch fut!
01. This Horrifying Force (The Desire To Kill)
02. Reduced To The Failure Of Prayer
03. Of Ash And Torment
04. Choke Upon Betrayal
05. Erased And Forgotten
06. The Infernal Resurrection
07. Rejoice In Misery
08. Cleaver Of Souls
09. Shredding Sacred Flesh
10. Sink Beneath Insanity
11. My Skin Of Deceit