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Dornenreich n'est certainement pas le groupe le plus connu de la scène Black Metal et pourtant il est certainement un des plus atypiques. Premièrement, sa formation est très étrange. Le groupe, en effet, n'est composé que d'un trio : Un chanteur - guitariste - bassiste, un batteur et surtout un violoniste. Deuxièmement parce que de la même manière qu'Ulver à son époque, le groupe a tellement d'influences Folk qu'il s'est permis en 2008 de délivrer un album acoustique 100 % Folk, In Luft Geritzt, qui est une belle réussite si vous voulez mon avis.
Bon voila en un paragraphe, je vous ai peut être déjà dégouté du groupe. Il faut dire qu'en ce moment les sorties Metal affiliés Folk sont légions, on pourrait même dire à la mode. Et quand on a des modes comme celle-ci, on se retrouve de plus en plus face à des sorties fades et on se méfie, c'est bien évident. Mais soyez rassurés chers lecteurs, Dornenreich, s'il fallait sa musique d'un autre groupe aux racines Folk, je le rapprocherai d'un groupe avec qui il a tourné en 2009, les Américains d'Agalloch. C'est tout de suite plus attrayant, vous voyez.
Le nouvel album des Autrichiens, Flammentriebe renoue avec son Black Metal folklorique. Par folk, n'y voyez pas un synonyme de festif. L'essence de Dornenreich est comme celle d'Agalloch, c'est à dire la communion avec une nature, pas forcément tendre mais toujours belle. Le fond tellurique est le même mais la forme est sacrément différente. Dornenreich a une approche beaucoup plus sombre, violente et moins enneigée, décidément très Black, ce qui est pour le moins choquant quand le seul album du groupe qu'on a écouté est In Luft Geritzt. Sur les parties violentes qui sont, guitaristiquement parlant, excellentes et prennent vraiment aux tripes sur TOUS les morceaux, le violon ne fait aucunement tache, il rajoute même un coté dramatique et de l'intensité tout en ne tombant jamais dans le pompeux. Il a également toute sa place sur les parties planantes sur lesquelles, contrairement à Agalloch, vous ne retrouverez pas de chant clair mais tout au plus un flow parlé toujours en Allemand, ce qui n'est pas pour enlever du plaisir. La batterie est aussi très importante apportant un relatif groove à la musique, rendant le tout encore plus agréable. Flammentriebe ensemble est vraiment prenante.
Bien sur, des choses ne vont pas. Par moment, les enchainements entre les passages intenses et les parties plus introspectives sont un peu abruptes mais ces imperfections donnent encore plus de charme à un album qui sonne, dès lors, très humain. Je prends l'exemple de « Wolfpuls » qui au départ à un riff prenant mais peu paraître grossière dans ses enchainements et pourtant au fil des écoutes, on se focalise inconsciemment sur le charme dégagé par des compositions très homogènes en qualité et puis merde quoi, « Erst Deine Träne Löscht Den Brand » quel titre pour conclure. Une instrumentale incroyable, tellement belle que Agalloch ne l'aurait reniée pour rien au monde.
Flammentriebe est une de mes surprises de l'année et un de mes derniers gros coups de coeur. Dornenreich avec cet album dégage vraiment quelque chose de grand, une aura. Je le chronique un peu à chaud et ce même s'il est sorti il y a quelques mois maintenant et je vais essayer de ne pas lui mettre une note trop élevée mais Dieu sait qu'avec un peu plus de recul, je n'hésiterai pas à aller plus haut même si ce disque n'atteint pas la perfection. Enfin si, mais simplement le temps de « Erst Deine Träne Löscht Den Brand » et c'est déjà assez grand comme ça.
1. Flammenmensch
2. Der Wunde Trieb
3. Tief Im Land
4. Wolfpuls
5. Wandel Geschehe
6. Fährte Der Nacht
7. In Allem Weben
8. Erst Deine Träne Löscht Den Brand