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L'argument de vente des Hollandais de Stream Of Passion s'est rapidement organisé autour de deux points : le premier le plus évident est leur chanteuse, la Mexicaine Marcela Bovio, qui allie un certain charisme et une certaine voix. Le deuxième est la présence dans ses rangs de leur compatriote hyperactif Arjen Lucassen. L'investissement de ce dernier s'est limité au premier album et les quelques sorties suivantes (dont un live composé en partie de morceaux d'Ayreon). Vous avez donc saisi que depuis le départ de celui-ci, la focale s'est plutôt dirigée vers la chanteuse et le groupe en a fait, à l'instar de nombreux groupes de ce genre, son fer de lance. C'est donc avec le troisième album de Stream Of Passion, intitulé Darker Days que nous allons passer les minutes suivantes.
Et la premier abord confirme la théorie énoncée plus haut : l'illustration est une femme qui ressemble terriblement à Marcela Bovio, posant avec des effets autour de sa chevelure. Bien mais loin d'être extraordinaire. Malgré tout, on reste dans une lignée construite par les pochettes des albums précédents.
Lorsqu'on recherche des informations sur le groupe, on tombe un certain nombre de fois sur le terme Gothic métal. Appellation dangereuse tant on connait les sous-entendus pas très positifs qu'elle peut porter : en gros c'est du métal commercial pour adolescent(e)s. Alors quand on s'en va poser une oreille dessus, on a déjà fait un gros effort pour outrepasser cette étiquette. Et surtout, on ne rend pas vraiment justice à la musique en l'enfermant dans ce carcan.
Il faut remettre le terme « métal » au centre car la grande majorité des chansons a son lot de riffs qui tape et des mélodies. Collide commence avec une partie qui rentre bien dans l'oreille de l'auditeur, et paraît même surprenant de puissance si on le compare avec le reste de l'album. Mais ne nous emballons pas car les mélodies où la voix de Marcela intervient sont bien plus douces et posées. Pas de grosses démonstrations de puissance de sa part et le groupe sépare assez bien les parties. On pourrait d'ailleurs leur reprocher cet écart car on a presque l'impression que tout s'organise autour du chant qui est bien mis en avant dans le son concocté par les membres du groupe.
On s'envole même souvent avec les effets de clavier, de cordes et autres arrangements symphoniques qui font partie du cahier des charges du genre. Autre passage obligé, les chansons posées comme Spark ou Nadie Lo Ve. L'émotion est mise en avant avec un environnement minimaliste : voix et piano / voix et accordéon. Chacun appréciera à sa juste valeur. Vous remarquerez le titres en espagnol, langue maternelle de Marcela qui en use dans de nombreuses chansons, comme l'éponyme. Les sonorités étant douces, l'effet est assuré. Elles sont à la mesure de sa voix, qui n'est jamais poussée et reste dans un registre qui flatte l'oreille sans jamais l'agresser.
Au rang des passages surprenants et qui assurent la singularité du groupe, on retrouve l'accordéon accompagnant le couplet sur Lost, pas désagréable car bien intégré et rythmé et légèrement nerveux comme on pourrait retrouver dans ce que l'on connait de la musique argentine par exemple. Au rang des surprises, on en restera là, car une bonne partie de l'album se passe selon des règles assez convenues et on n'est aucunement emporté par un morceau auquel on ne s'attendrait pas. Les chansons ne dépassent pas les six minutes et Stream of Passion n'a donc pas privilégié les constructions à rallonge, on reste dans un cadre classique, pas de passages intrumentaux démentiels ou de grosses démonstrations. C'est peut-être ce qu'ils voulaient faire passer avec leur gothic métal : ici on ne va pas vous en mettre plein les yeux, on fait dans le musical presque basique avec beaucoup de mélodies au piano, et des tempi assez égaux.
Certes, ces dernières ne sont pas foncièrement ennuyeuses car elles ont de très petites touches progressives, quelques syncopes histoire de ne pas faire tomber l'auditeur dans une torpeur qui le ferait décrocher. Mais au final, on ne s'emballe pas vraiment pour la fin de l'album. Car si les intéressants et énergiques des morceaux ont été placés au départ, les derniers sont d'une platitude redoutable. The Mirror est une redite de ce qui a été entendu avant. Donc on décroche jusqu'à The World is Ours où là on a envie de jeter l'album par la fenêtre tellement le refrain est pénible.
Et pour conclure, on voit dans Darker Days deux aspects radicalement différents chez Stream of Passion. L'aspect mélodique à grand renfort d'effets de clavier afin de créer un écrin pour la voix de Marcela, l'artiste qui tire son épingle du jeu encore une fois. Le second aspect a lui plus à faire avec un vrai manque de diversité, le côté « tourne en rond » de l'album. On se retrouve quasiment toujours au même point musical, ballades en moins. Pas de moment de bravoure, pas de passage épique, des constructions particulières. Au final, la prise de position de Stream of Passion est loin d'être une prise de risque et du coup, ils vivent sur des acquis qui s'amenuisent. Mais jusqu'à quand ?
01 Lost (5:27)
02 Reborn (3:37)
03 Collide (5:20)
04 The Scarlet Mark (3:41)
05 Spark (2:36)
06 Our Cause (4:43)
07 Darker Days (4:32)
08 Broken (4:47)
09 This Moment (3:55)
10 Closer (4:37)
11 The Mirror (3:34)
12 Nadie Lo ve (3:04)
13 The World Is Ours (3:49)
14 The Hunt (3:49)