Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Barbarossa Umtrunk

Agharti

LabelTwilight Records
styleDark Ambient / Martial / Spoken words
formatAlbum
paysFrance
sortiejanvier 2009
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Obscur projet conduit depuis 2005, mené essentiellement par Le Baron Von S, connu également sous le patronyme de Kwhaja Von Stein, Barbarossa Umtrunk évolue dans une sphère toute particulière de musique dans le son et dans l’idée. Dans le son car depuis ses début, l’entité navigue dans des eaux troubles, entre spoken words, dark-ambient et musique militaire, cette espèce d’OVNI musical semble parcourir sa quête du graal tout seul contre vents et marées, emmenant avec lui ceux qui y trouveront leur compte, laissant loin derrière et dubitatif ceux qui ne veulent pas suivre.Particulier dans l’idée aussi, tout dans ce désormais one man’s band est articulé autour de concepts ésotériques, d’occultisme et de néo-paganisme, conférant une dimension spirituelle très fouillée et terriblement hermétique a sa musique.

Barbarossa Umtrunk, fraichement signé chez Twilight records après pléthore de splits et de side projects, sort en 2010 son Agharti. Superiores Incogniti dévoile les premières cartes sonores, et commence déjà à troubler. Une mélodie caressée au clavier se répète sur 9 minutes, agrémentée de samples plus ou moins bruitistes, alors qu’un indéchiffrable laïus sur ‘La Tradition’ et autres religions est murmurée en français tout le long du titre par un homme, puis une vielle femme. Nous pénétrons ainsi dans un monde constitué d’étrangetés, croisant sur notre parcours des personnages inquiétants aux propos décousus, nous ne savons pas vraiment où l’on va, où nous sommes ni d’où l’on vient.

C’est donc de cette manière que se dérouleront sous nos pas les 12 escales de ce Barbarossa Umtrunk. Car bien au-delà de cette sorte de carnet de route chamanique se trouve une musique millimétrée, qui semble avoir été pensée, pesée et construite de telle sorte à ce que jamais une intervention vocale ou artificielle ne vienne rompre l’équilibre qui se dégage d’Agharti.
De cet équilibre se dégage une atmosphère particulièrement imagée, qui suscite des centaines d’images dans l’esprit de l’auditeur, le fait frissonner puis l’apaise, la composition est cinématographique au possible, la ballade diversifiée et étonnante. Les Exilés d’Agharta et son violon venu du froid continue le voyage près d’un feu abrité qui crépite sous une pluie tombante et un orage grondant. Retentissent alors des sons sinistres de cloches et la musique vous promène au cœur d’une Asie profonde et inquiétante tandis qu’au loin psalmodient des centaines d’enfants, l’angoisse monte crescendo, l’ambiance est cauchemardesque et soudainement s’apaise avec l’atmosphère de bord de mer dévoilée par L’aiguille Creuse. Mais le sentiment onirique du morceau se trouve vite malmené par des tambours militaires, guerriers, des hurlements de cordes ténébreux et des chants masculins au ton grave et solennel.

Et l’échappée continuera de la sorte, entre accalmie, angoisse et découverte, entre légèreté cristalline et profondeur abyssale, autant de douceur (L’île Verte) que de violence contenue (La Race qui nous exterminera). L’écoute se fera en tir tendu, la concentration sera constante et s’adaptera à l’état d’esprit dans lequel vous vous trouverez lorsque vous vous plongerez dans l’œuvre funeste et mystique d’un homme qui anime un monde à lui seul. Ce monde ne vous révèlera pas ses secrets si aisément, ses mystères ancestraux demanderont une implication personnelle de l’auditeur, qui est indubitablement invité à approfondir les thématiques obscures véhiculées par Agharti et à repartir encore et encore dans cette déroutante escapade pour en percer tous les arcanes.
Néanmoins, tous n’auront pas d’atomes crochus avec une œuvre aussi labyrinthique et cet obscurantisme outrancier peut s’avérer un peu lassant mais je les invite, tout comme je l’ai fait, à se laisser simplement porter par cette vision particulière de la musique, qui redonne aussi ses lettres de noblesses à des termes un peu trop galvaudés lorsque l’on baguenaude dans les affres des musiques obscures.


01. Superiores Incogniti
02. Asia Mysteriosa
03. Les Exilés d'Agharttha
04. L'Aiguille creuse
05. Kyffhauser : La Citadelle du Roi du Monde
06. La Montagne du Califat (feat. Schattenspiel)
07. Le Centre Suprême (feat. Schattenspiel)
08. L'Ile verte
09. Au Coeur du Monde
10. La Confrérie Sarmoung (feat. Tamerlan)
11. La Race qui nous exterminera
12. Les Templiers de l'Agarttha

Les autres chroniques