U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Pour peu que vous ayez déjà lu mes chroniques, vous savez que mon genre de prédilection se trouve entre le folk/pagan/viking metal et le hard-rock oldies des 80’s. Alors quand un album de grindcore me tombe entre les mains, on range des guerriers du nord et les moule-burnes et on ressort la casquette. Atara, le nom vous est probablement inconnu, mais la formation s’est déjà fait un nom dans le centre-ouest de la France. Faisant partie du collectif Hardpork d’Angoulême, qui regroupe les formations locales du Poitou-Charentes, Atara semble en avoir tiré parti pour se produire ici et là, ce qui a permis de faire circuler leur nom.
J’étais sensé voir en live la formation en décembre 2007 à Angoulême, en première partie de Bawdy Festival, mais s’étant désisté, c’était le groupe d’anarcho-punk O.P.A. qui les avait remplacés à la dernière minute. A l’époque, Atara était estampillé « metal-core ». Quelques années plus tard, je retrouve le groupe lors du Hell’Oween Festival de Saintes, dont U-zine était partenaire. Le changement de genre est tout de suite perceptible : nous avons désormais à faire à du grindcore ! Quelques mots échangés backstage avec les membres et me voilà avec leur tout premier album entre les pognes ! C’est promis les mecs, j’vous rédigerai un truc … seulement voilà … le grind, ce n’est pas le genre de chronique qui constitue mon quotidien ! Lançons-nous quand même !
Rapide tout d’horizon de l’album : 14 titres pour 22 minutes. Pas de doute, c’est bien du grind, on ne m’a pas menti ! L’album commence d’ailleurs sur les chapeaux de roues : un extrait sonore sorti d’un film (lequel ?) et le blast est lancé ! D’ailleurs, loin de n’être qu’un vulgaire groupe tentant vainement de faire le maximum de bruit en le minimum de temps, Atara propose souvent des sonorités intéressantes dans ses compositions. Ainsi le premier titre « Elephant Steak » aura des relents poisseux emprunté au sludge. Ces influences se retrouvent deux titres plus loin (avec « Gangwarguerrilla ») totalement différentes : ici, nous sommes dans un cartel colombien, et ce titre pourrai très bien être la bande son d’un affrontement ultra violent entre narcotrafiquants et forces de l’ordre.
« Massgrave Corpse-bomb » avait presque réussi à nous faire croire qu’Atara se calmais avec une introduction très calme qui ouvrira sur un titre qui fera grand mal en live à grand coup de circle pit, à n’en point douter. « Grindcore Black Art » installera quant à elle une ambiance malsaine, lourde et pesante, presque à la manière de certains groupes de black métal (la voix de corbeau en moins, et le growl en plus !). Les titres suivant sont du genre straight-in-your-face : un véritable condensé de puissance.
Il est cependant à noter que le dernier titre : « No Man’s Land » dénote totalement du reste de l’album. 7 minutes et 40 secondes à lui tout seul ! Le titre parait presque progressif en comparaison au début de l’album. Le groupe a descendu le tempo et prend le temps de planter un univers sombre, lourd et très malsain. L’auditeur ressent de ce fait un sentiment d’oppression très marqué. Le titre (qui est au passage un instrumental), s’achève sur un extrait de film (le même que celui de l’intro, probablement !). Ce titre à lui seul tend à prouver que les groupes de grind peuvent aussi être expérimentaux et se laisser tenter par des expériences en dessous 200 BMP !
En bref, Atara nous offre ici un premier jet intéressant quoi qu’un peu court. Enregistré à la Nef d’Angoulême et masterisé au Studio4 de Ligugé, le son correct pour un premier album et tire vers une sonorité quelque peu crust. Le groupe propose ainsi 13 titres qui vous botterons le cul avant d’achever leur méfait avec un titre de presque 8 minutes qui finira d’installer un climat de tension ! Surprenant, mais redoutablement efficace !
01. Elephant Steak
02. No Revolution Without Violence
03. Gangwarguerrilla
04. Myskull Jackson
05. Massgrave Corpse-bomb
06. Human Balltrap
07. This Is The War You're Fat
08. Grind-core Black Arts
09. Porner Ranger
10. Johnny Hallydead
11. My Life Is A Western
12. Skateboard / Iphone / Deathcore
13. Insects
14. No Man's Land