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Dans la série « il n'y a pas que le Metal dans la vie », aujourd'hui nous étudierons l'un des grands groupes britanniques de la première moitié des seventies. Yes, ce n'est pourtant pas le premier groupe auquel on songe quand on parle de ces années glorieuses. On pense davantage aux Genesis, Pink Floyd voire King Crimson et ce groupe est injustement oublié. Bien heureusement, il y a des gens altruistes comme moi qui pense avant tout à vous procurer du plaisir soit en faisant découvrir ce groupe culte pour beaucoup, soit en vous rappelant son existence et ses nombreux bienfaits.
L'une de ses plus belles réalisations reste ce Close To The Edge sorti en 1972 et qui est resté gravé au même titre qu'un Fragile dans le cœur des derniers Progressistes de l'époque. On ne peut pas dire que le cd soit passé inaperçu à sa sortie mais on ne peut pas dire non plus que quand on pense au Progressif de cette époque (du moins en France) on pense tout de suite à parler de cet album. On présente plus facilement les Foxtrot et Nursery Crime de Genesis ou bien sur, The Dark Side Of The Moon par David Gilmour et ses Pink Floyd.
Aujourd'hui, osez penser qu'un album contenant seulement trois morceaux pour trente sept minutes de musique pourrait squatter le haut des charts mondiaux. C'est totalement impensable, pourtant à l'époque, c'était bien le cas. Un autre temps.
Close To The Edge est bien fait et chacun des trois morceaux montre un caractère totalement différent de Yes.
« Close To The Edge » est le cœur de l'album. C'est un titre de plus de dix huit minutes, ce qui à cette époque fait de lui le plus long titre de Yes . Le record sera battu plus tard sur le soporifique Tales From Topographic Oceans (quatre morceaux = une heure vingt de musique. Faites la division). « Close To The Edge » du morceau à tiroir dans lequel on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Une avalanche de mélodies psychédéliques (une ambiance digne d'un bar à chicha), des couplets et des refrains changeant régulièrement de forme, un break atmosphérique qui monte en puissance de superbe manière avec en final un splendide solo de clavier aboutissant sur la reprise des couplet et refrain pour l'envolée finale (« I Get Up, I Get Down »).
On sent une recherche de spiritualité propre au chanteur Jon Anderson qui sera encore bien présente sur le deuxième chapitre de l'album.
« And You And I », c'est une autre facette des Yes. Une longue ballade spirituelle profondément émouvante avec cette voix de Jon tellement singulière qui renforce le coté mystique des compositions. Ce morceau est, aussi, l'exemple criant d'un groupe qui ne joue pas que de sa technique pour impressionner (comme le début de « Close To The Edge » pouvait le faire penser) mais sait créer des ambiances sincères avec assez peu de choses au final.
« Siberian Khatru », c'est un peu l'intrus de l'album. Le morceau sur lequel Yes se lâche complètement. Cela part un peu dans tous les sens même si la ligne directrice du titre est suivie de manière précise. La quête de la spiritualité est bien loin et Yes se la joue barré et terriblement entrainant. Le moment où le riff de départ revient vers le milieu du morceau est à tomber et que dire de ce solo final qui n'est pas sans rappeler celui de « Starship Trooper » sur The Yes Album. Amour.
Je ne vous ai pas parlé du line up qui est à peu de chose près le line up le plus connu du groupe avec la quatuor Wakeman, Howe, Squire, Anderson avec le petit Bill Bruford qui partira juste après l'enregistrement de cet album chez l'« ennemi » King Crimson avant de même faire une pige pour Genesis. Non mais quelle prostituée celui là! Mais on l'excuse tant il est adroit, tant il est précis, tant il groove.
Changeant sa formule avec Close To The Edge en proposant des morceaux plus longs, Yes a pris des risques comme celui d'être moins passé en radio. Grand bien lui en a pris car avec cet album, le groupe britannique obtient son plus grand succès commercial et critique (pas loin devant Fragile pour ce dernier). Et pour une fois, je ne vais pas contredire l'opinion populaire car cet album fait parti des plus grands pilliers du Rock Progressif et de l'histoire de la Musique, ni plus, ni moins. Un album à écouter au moins une fois dans sa vie... Pour décoller et rêver.
1. Close To The Edge
2. And You And I
3. Siberian Khatru