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Chasse le Dragon #4 : Paul Di'Anno, Grand Magus, Star Rider, Amethyst, Demon Bitch...

lundi 23 décembre 2024
Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Non, Horns Up ne vous fera pas le déplaisir d'une compil' de "metal de Noël" avant les fêtes. Mais pas question non plus de vous laisser du death ou du black sous le sapin : s'il y a bien une rubrique qui peut égayer votre fin d'année et s'accorder parfaitement à vos sapins et vos boules, c'est bien Chasse le Dragon. Au passage, votre serviteur a récemment découvert le Christmas Carol de Majestica et ne peut que vous le conseiller pour être sûr de passer Noël absolument seul avec votre mauvais goût, à moins que vous ne préfériez le plus mesuré (mais tellement moins drôle) Winter Songs de Papa Halford.

Bref, revenons à nos dragons : voici la dernière sélection heavy et assimilés de 2024, et d'ores et déjà, on ne peut que vous remercier d'avoir suivi cette rubrique pour sa première année. Chasse Le Dragon continuera en 2025, malgré cette sensation parfois, dans un style tout de même peu avant-gardiste, de devoir racler les tiroirs et de se répéter par moments. Pourtant, l'année a été belle, et la sélection de ce dernier trimestre est peut-être, qualitativement, la meilleure de 2024 - malgré un ou deux gros ratés qu'on ne se prive pas de vous évoquer non plus. Joyeux Noël, et rendez-vous en 2025 ! 

Paul Di'Anno'os Warhorse | Grand Magus | Challenger | Midnight Force | Triumpher| White Tower | Demon Bitch | Star Rider| Amethyst | Unto Others

 

Paul Di'Anno's Warhorse –  Paul Di'Anno's Warhorse with Madiraca & Pupi
Heavy metal moderne – Grande-Bretagne/Croatie (Bravewords Records)

Malice : Voilà bien un album dont je ne pensais pas forcément parler, parce qu'on ne peut pas dire que ce Warhorse, le petit dernier des nombreux groupes fondés ou rejoints par Paul Di'Anno dans sa longue et bordélique carrière, m'ait particulièrement accroché l'oreille. Mais voilà : comme le premier Chasse le Dragon qui s'était ouvert sur un hommage au regretté Tony Clarkin de Magnum, le dernier de cette année ne peut pas faire sans évoquer la mémoire du wrathchild. 

Paul Di'Anno nous a quittés le 21 octobre dernier, et on ne peut malheureusement pas dire que la nouvelle ait été une énorme surprise tant le légendaire chanteur des débuts d'Iron Maiden aura brûlé la chandelle par les deux bouts. Mais après des années de vaches maigres et de prestations franchement gênantes, Di'Anno semblait pourtant reprendre un peu de poil de la bête (son concert au Keep It True Rising en 2022 était très correct). En 2024, il aura sorti deux albums : un énième best-of de titres réenregistrés avec, notamment, des duos avec ZP Theart (ex-Dragonforce) sur « Wratchild »  et... Tony Martin (ex-Black Sabbath) sur « Remember Tomorrow », malheureusement complètement ratés. Et donc cet album de Paul Di'Anno's Warhorse, avec des musiciens croates, qui restera la dernière oeuvre originale sur laquelle il aura posé sa voix. Une voix fatiguée par moments mais qui garde ce timbre et cette hargne punk, soutenue par un groupe assez correct ; les plus grands fans de la carrière solo de Di'Anno en retiendront certainement les assez bons « Warhorse », « Here Comes the Night » où Di'Anno retrouve un beau côté mélodique, ou encore « Going Home ». Quoi qu'il en soit, merci pour tout, Paul ; on espère que tu as trouvé la paix qui te faisait tant défaut...

 

 

Grand Magus –  Sunraven
Heavy stonerisant – Suède (Napalm Records)

Malice : Voilà cinq ans maintenant que Grand Magus n'avait rien sorti, après nous avoir laissés franchement déçus par un Wolf God d'une platitude affolante. Le COVID est passé par là et JB Christoffersson a peiné à retrouver la motivation (c'est à lire dans notre interview), ce qui ne m'enlève pas de l'idée que Grand Magus avait peut-être un peu tout dit. J'accueillais donc Sunraven avec peu d'enthousiasme, mais quand même l'espoir que ce groupe redevienne ne serait-ce que la moitié de la machine qui avait sorti Hammer Of The North et Iron Will.

La moitié, on doit à peu près y être, mais guère plus. JB a l'air d'un peu moins s'emmerder que sur Wolf God, mais reste nettement moins inspiré vocalement qu'aux grandes heures. Chaque refrain ou presque tombe à plat (« The Wheel of Pain » est un solide morceau... qui ne décolle jamais), et les 35 minutes de Sunraven défilent sans qu'on se dise jamais que Grand Magus a signé un nouvel hymne à la « I, the Jury », « As the Oar Strikes the Water » ou « Triumph & Power ». On appréciera les très belles ambiances de « The Black Lake » avec ce magnifique travail de guitares, une constante sur cet album aux riffs fort stoner rock et aux soli systématiquement réussis. Pour le reste, dans une scène heavy qui a remis l'épique à la mode ces dernières années, Grand Magus sonne fatigué, voire même rincé. Un groupe qui a d'ores et déjà tout dit et tourne à vide.

 

Challenger –  Force of Nature
Heavy mélodique – Slovénie (Dying Victims Productions)

Circé :Dying Victims est un label plutôt prolifique, et si leur nom est généralement un gage de qualité pour tout ce qui touche au heavy et au speed old school, il peut être difficile de trier entre toutes les sorties. Les Slovènes de Challenger se sont en revanche démarqués en cette fin d'année avec Force of Nature, sorti en octobre dernier. Formé en 2016, ce n'est pourtant que le premier album du groupe et c'est déjà fort solide.

Délivrant un heavy old school à tendance mélodique lorgnant légérement vers le speed, Force of Nature déborde d'harmonies sur les guitares comme sur le chant et de solis, sans jamais tomber dans la surenchère épique du power. Leurs compositions se démarquent un peu de la masse des sorties NWOTHM par un mélange très équilibré entre mélodies à la Iron Maiden et riffs directs et efficaces, morceaux épiques et mélancoliques. Le son du groupe s'enrichit aussi d'une basse très présente qui ne se contente pas de faire le lien entre les sections rythmiques et mélodiques mais développe sa propre place dans les compositions en dialogue avec les guitares.

Mais c'est surtout les vocaux qui m'ont fait rester lors de la première écoute et poussée à y revenir par la suite. Une voix claire chaude, partant dans quelques trémolos par ci par là tout en restant posée et maîtrisée, même dans ses quelques montées suraiguës – elle rappelle un peu celle de Brian Ross. Quelques vocaux harsh apparaissent d'ailleurs ici ou là de manière inattendue – si cela peut paraître anecdotique, ils soutiennent les cleans ou dialoguent avec eux, offrant aussi un peu plus d'originalité à un heavy sinon très propre, loin de la tendance plus agressive du heavy/speed qu'on a un peu plus eu l'habitude de voir associée à ces vocaux dernièrement.

Bref, Challenger frappe déjà fort avec un premier album disposant d'excellentes compositions tentant quelques touches plus personnelles que le simple revival. Le tout est servi par une production très propre et chaleureuse, à la fois claire et loin de la froideur d'un son trop moderne.

 

Midnight Force –  Severan
Heavy metal – Écosse (Dying Victims Productions)

Malice : On reste chez Dying Victims, avec le dernier album des Écossais de Midnight Force. Cinq ans après le franchement extraordinaire Gododdin (qui lui reste supérieur), ce Severan s'est incrusté dans ma tête au fil de refrains imparables balancés par la voix rêche et très personnelle de John Gunn, maîtrisée mais loin d'être mélodique, évoquant presque par moments un Chris Boltendahl (Grave Digger) plus nasillard. Et ce n'est pas le seul point de comparaison possible avec les vétérans allemands. 

En effet, la... force de Midnight Force, ce sont ces thèmes historiques présentés par des textes à la fois efficaces et bien écrits, évoquant à la fois des classiques de l'imagerie metal (Harald Hardrada sur la cavalcade « The Last Raider King », Alexandre le Grand sur le titre introductif) et des pans de l'histoire bien plus méconnus, comme l'ancien royaume du Vietnam (« The Fires of Nanyue») ou les guerres entre le Japon et la Corée du Sud (« Choseon », dont le refrain pourtant initialement presque agaçant ne quitte plus mon cerveau). Une approche sérieuse et premier degré qui plaira aux fatigués du heavy bêbête qui pullule un peu dans le revival actuel, et même à ceux qui regrettent que Sabaton soit devenu si nul à chier (même si je doute que les gars de Midnight Force soient de grands fans, et que le parallèle est plutôt dans l'esprit que la lettre).

Avec énormément de personnalité et un heavy metal racé, musclé mais bien plus fin qu'il en a l'air à la première écoute (le puissant mid-tempo « Sleeping City» et ses choeurs, le final éponyme épique), Midnight Force signe avec Severan l'un de mes coups de coeur de l'année en heavy, qui rôdera en embuscade aux alentours de mon top annuel au fil des écoutes. 

 

Triumpher –  Spirit Invictus 
Manowaropoulos – Grèce (No Remorse Records)

Malice : Si je vous dis « Manowar meets Rotting Christ », vous vous direz probablement qu'il est grand temps d'arrêter de remplir mon Untappd au détriment de ma santé mentale comme physique. Et pourtant, il n'y a tout bonnement pas meilleure description qui me vient à l'esprit au moment d'évoquer ce second album des Grecs de Triumpher. La Grèce s'impose depuis pas mal d'années comme l'un des fers de lance de la nouvelle scène heavy/power (en 2023, Sacred Outcry avait sorti mon album de l'année) et Triumpher en est clairement un des noms les plus « frais ». Grâce à, notamment, des influences assez extrêmes - d'où la référence à Rotting Christ – dans le riffing, les ambiances et même un chant growlé dès « Arrival of the Avenger ».

Ce chant extrême reste heureusement très ponctuel, car il est loin d'être assez maîtrisé pour être l'atout de ce Spirit Invictus pourtant complètement jouissif : Antonis Vailas (aka... Mars Triumph) est par moments un sosie vocal quasi-parfait d'Eric Adams (« Spirit Invictus », le très – TRÈS – Manowaresque « Triumpher » et ses « Fire ! Death ! War ! »), et ce côté « over the top » s'accorde particulièrement bien à l'imagerie mythologique de Triumpher. Le très épique final « Hall of a Thousand Storms » fera même vaguement penser à un Primordial plus heavy que black, avec toujours cet aspect « too much » loin d'être dérangeant tant il est assorti d'un travail fantastique sur les guitares et les mélodies. Spirit Invictus est peut-être un goût acquis, mais vous finirez par y revenir...

 

White Tower –  Night Hunters
Heavy/Speed metal – Grèce (LVST Records)

Malice : Derrière ce nom qu'il faut quand même prononcer sans fourcher pour éviter qu'on vous regarde bizarre, se cache un autre de ces quasi-innombrables jeunes groupes grecs qui montent. Et ce Night Hunters sorti tout récemment pourrait bien se faire une place tardive dans les tops de fin d'année, rien que ça. Aux confins du heavy, du speed et même par moments d'un thrash très mélodique, White Tower envoie trois-quarts d'heure absolument imparables.

Dès « Total Evil » et ses choeurs très thrash, on est soufflé par la production surpuissante, claire, old-school sans sonner datée, qui permet à chaque instrument de briller ; et si les albums « made in NWOTHM » ont souvent tendance à décevoir quand la voix arrive, on peut facilement dire que l'organe de Gago Karapetian est ici l'un des points forts de White Tower. Rèche et agressive, elle reste très juste et puissante dans des aigus rappelant les débuts de Kai Hansen – ce Night Hunters évoque d'ailleurs souvent les moments les plus agressifs des débuts de Gamma Ray ou du Walls Of Jericho de Helloween. Sans hésiter, parfois, à en faire un peu trop avec un plaisir jouissif (« Knife in the *baaaaaaaaaaaaaaaaack* !!! ») qui rappelle presque les outrances d'un Bütcher, pour oser le cocorico belge. Pas un seul moment faible, ça riffe dans tous les sens, ça sait exactement quand ralentir le rythme pour vous découper en morceaux sur l'accélération : White Tower est un immanquable de cette fin d'année pour tous les fans du genre.

 

Demon Bitch –  Master of the Games
Heavy théâtral et occulte – USA (Gates of Hell Records)

Circé :Huit ans après la sortie de leur premier album, nous sommes sûrement beaucoup à avoir oublié l'existence de Demon Bitch. Pourtant, voici les Américains de retour avec Master of the Games, sorti chez les excellents Gates of Hell Records (le sous label de Cruz Del Sur). Amateurs et amatrices d'épique, de voix de tête et de surenchère musicale, bienvenue au paradis. Ici, il vous faudra non seulement apprécier les vocaux à la King Diamond, mais également l'inconsistance d'un chant qui saute constamment d'une octave à une autre dans un sorte de chaos pourtant complètement controllé et ordonné.

Chant extrêmement théâtral et choeurs scandés sont la cerise sur le gateau de compositions halletantes. Harmonies, solos, riffs galopants à la limite entre speed et influences néoclassiques Demon Bitch ne se repose pas une seule seconde, va toujours faire plus rapide, plus épique. On se fait emporter dans un torrent perpétuel de riffs, mais on ne s'y retrouve pour autant pas noyé car le groupe prend aussi le soin de poser des ambiances, d'une part grâce au chant, mais aussi grâce à quelques breaks plus calmes voire acoustiques, qui, couplées aux synthés de l'intro, conférent au disque son ambiance médiévale et occulte.

Plongeant ses racines profondément dans le Heavy/Speed 80's et Mercufyl Fate, Demon Bitch y applique une grosse couche de sa personnalité flamboyante et résolument novatrice. Des vocaux à l'apparence ultra chaotique, mais qui se révèlent parfaitement maîtrisés et en accord avec la musique, des changements de rythmiques soudains, du riffing à la limite du guitar hero, le tout enrôbé d'une DA occulte... On se retrouve avec un album imprévisible, excentrique et jouissif.

 

Star Rider –  Outta Time
Heavy / Speed – France (Indépendant)

Circé :Dans une rubrique nommée d'après un des plus grands hymnes du heavy bien français, il faut bien qu'on y mette de temps en temps une touche de chauvinisme. On vous parle donc ce mois-ci de Outta Time, premier album des Grenoblois de Star Rider, qui vous parlera peut être un peu plus si je vous dit qu'on y retrouve deux des gars d'Electric Shock. Star Rider en partage complètement l'amour du retro et des 80s, du très chouette artwork avec sa moto fonçant dans le cosmos à sa prod vintage en passant par les titres des morceaux et lyrics. 

Les 38 minutes de l'album alternent entre mid-tempo rock'n'roll comme « Rock Muscle » ou  « Deal Breaker » et morceaux plus soutenus à la Enforcer comme « Outta Time » ou « Angle Mort ». Ce sont surtout sur ces morceaux que le groupe arrive à proposer quelque chose de percutant, les morceaux plus posés tombant malheureusement vite dans des compositions basiques au son de déjà vu, à l'exception de « Rings of Saturn » dont le côté plus Hard FM fonctionne à merveille. L'album finit heureusement en grande pompe avec « Hell Breaks Loose », titre le plus agressif et expéditif de tous. On lance la galette pour sa pochette et on y revient pour des morceaux comme celui ci – un fort sympathique premier album qu'on espère n'être que le début. Le heavy français a encore de beaux jours devant lui, et tout ce qui se passe en Auvergne-Rhône-Alpes en est la meilleure preuve.

 

Amethyst –  Throw Down The Gauntlet
Heavy feel good – Suisse (No Remorse Records)

Malice : Assez régulièrement, la scène heavy offre des petits bonbons « retro feel good » bourrés d'énergie positive et de refrains à chanter tous en choeur après quelques bières. On pense bien sûr à High Spirits dont le Another Night a pas mal tourné chez Horns Up, et à toute cette scène qui doit plus à la mélodie de Praying Mantis qu'aux guitares et aux voix acérées de Saxon et Mercyful Fate.

Ce Throwing Down The Gauntlet des Suisses d'Amethyst, qui fait suite à un EP ayant déjà eu son petit succès, est exactement ce dont vous avez besoin si vous aimez votre heavy saupoudré de cet aspect très rock. Certes, le Maiden période Di'Anno n'est pas loin dès « Embers on the Loose » et son combo riff galopant – refrain punkisant, mais ce sera à peu près tout : la voix de Fredrik Ekborg, assez juvénile, enveloppe l'album d'un côté à la fois naïf et mélodieux. Les thèmes sont classiques : l'amour, le rock, le roll.

Mais Amethyst réussit à rendre ses assez longs morceaux (peut-être l'un des défauts de cet album qui n'en a vraiment pas beaucoup) juste assez profonds pour ne pas être « juste » un album feel good (les ambiances du très Thin Lizzyesque « Queen of a Thousand Burning Hearts », les étonnants tiroirs de « Stand Up & Fight » dont le refrain imparable paraît comme tiré d'un autre morceau). Throwing Down The Gauntlet a même son tube prêt à être scandé par chaque festival où, on l'espère, Amethyst se produira pour un bout de temps dans les années à venir (le génial « Rock Knights »). Si vous avez aimé Freeways, présenté lors d'une Chasse précédente, Amethyst est pour vous (et si vous n'avez pas écouté Freeways mais aimez Amethyst, faites le chemin inverse) !

 

Unto Others –  Never, Neverland
Goth rock – USA (Century Media Records)

Malice : Notre rédacteur Varulven, pas connu pour son optimisme, nous avait prévenu : Unto Others allait être, texto, « le groupe d'un album ». Album, pour le coup, sorti sous le nom Idle Hands, et quel album : Mana s'était, in extremis, fait une place dans notre top heavy de la décennie 2000-2010, en très bonne compagnie. Parfois, ce genre d'ajout sent un peu le biais de récence ; mais à chaque réécoute de Mana, je me dis qu'il est tout à fait à sa place et était un véritable bijou, dans un style particulièrement frais.

Le problème, c'est que le copain Varulven commence déjà à nous faire le coup du « je vous l'avais bien dit ». Après un Strength pas forcément horrible mais... désarçonnant, avec son côté beaucoup plus post-punk (d'autant plus surprenant que le gigantesque « Heroin », qui lançait l'album, était le plus agressif de Unto Others), voici Never, Neverland... et on est très, mais alors là très loin d'être convaincus. Ok, les singles « Butterfly » et « Raigeki » retrouvaient un peu le peps et le côté accrocheur des débuts, mais auraient été parmi les titres passe-partout de Mana.

Pour le reste, on est ici plus proche que jamais de Type O Negative et du death rock en frisant par moments l'autoparodie (ces « ugh » et hurlements de loups à la lune, gimmicks déjà épuisés), avec quelques moments popisants étonnamment réussis (« Sunshine », « Angel of the Night ») mais aussi et surtout des textes qui frisent parfois le gênant. « Suicide Today » et son cynisme à la Peter Steele (ou à la Woods Of Ypres, en fait) fait mouche sur le plan musical, mais beaucoup moins sur le plan conceptuel. Quand Unto Others accélère, il le fait avec lourdeur (« Mama Likes the Door Closed »), et pas dans le bon sens du terme. Alors, Mana et puis s'en va ? Pour le moment, ça en prend la direction...

 

Quelques compléments de dracologie...

  • Prendre au vol la carrière d'Antioch est particulièrement fastidieux, puisque VII - Gates Of Obliteration est, comme son nom l'indique, le septième album des Canadiens. Mais ce serait dommage de passer à côté si on aime le heavy/prog alternant pièces de bravoure et refrains de stade, comme sur l'incroyable ouverture « Frozen Highway » au niveau duquel le reste de l'album a un peu de mal à se hisser. Le très haut du panier quand même. 

  • Le premier EP de Writhen Hilt avait été l'un de nos coups de coeur, et sans surprise, leur nouvelle démo deux-titres The Iron Sparrow (déjà entendue en live au KIT Rising) est également impeccable, avec mention spéciale pour le tube « Swords of the East ». Le premier album est prévu pour 2025 et on ne prend pas grand risque en pariant que ce sera l'une des sorties de l'année prochaine. 

  • On triche un peu et donc on le glisse en complément : l'album de Lord Goblin est sorti en mars dernier, mais la sortie physique des vinyles et CDs n'était que pour le mois dernier. Quoi qu'il en soit, courez-y : on tient là une véritable pépite bourrée de personnalité, d'influences extrêmes et occultes, par moments quasi-cinématographiques (ce n'est pas pour rien que le groupe, dont les membres sont italiens, s'appelle Lord... Goblin). Le chant rappelle par moments Bruce Dickinson de manière frappante, les tremolo picking et blast-beat black metal sont enrobés de claviers à la Uriah Heep : c'est l'un des OVNI de l'année. 

  • Dernière Chasse au Dragon de l'année oblige, on ne peut que vous conseiller, si vous êtes friands des styles couverts ici, une palanquée de festivals d'ailleurs et surtout d'ici pour aller vivre tout ça en live. On pense au Anthems Of Steel VII qui se tient du 8 au 10 mai à Chauvigny (Poitou), avec une affiche un peu extrême (Misthyrming, Tankard, les copains de Gravekvlt...) mais aussi dans le thème (Amethyst, Ambush, Herzel) ; au Courts Of Chaos (Plozevet) les 24 et 25 mai avec Crimson Glory, Attacker, Forsaken, Ironsword ou encore Nemedia Chronicles ; au Pyrenean Warriors Open Air le 13 septembre avec deux groupes annoncés seulement, mais quels groupes - Savage Oath, l'un de nos albums heavy de l'année, et Star Rider dont on parle plus haut. Et autant vous dire que Horns Up sera présent à l'ultime édition du Keep It True Rising en octobre prochain, avec Atlantean Kodex, Angel Witch, Blaze Bailey, The Obsessed, Riot City, High Spirits - entre autres. Alors, vivement 2025...