Falling in Reverse @ Paris
Accor Hotel Arena - Paris
Chroniqueur musiques du monde. Parfois Brutal Death / Black / Grind mais rien au dessous de 300BPM sinon c'est trop mou et je m'endors.
Ce dimanche 1er décembre voyait la venue de Falling in Reverse, six ans après leur dernier passage à La Machine du Moulin Rouge, où dixit le frontman Ronnie Radke ce soir même, il avait joué devant 400 personnes. Aujourd'hui c'est un Accor Hotel Arena quasi complet qui accueille son groupe, originellement prévu au Zénith de la Villette. Sold out instantanément, Veryshow a bougé le concert dans un autre lieu, au plus grand bonheur de toutes celles et ceux qui n'avaient pas réussi à avoir une place pour le Zénith.
Falling in Reverse est vraiment un phénomène récent de la scène, le groupe datant de 2008 mais ayant vraiment explosé ces deux dernières années. J'avoue être de ceux qui ont « re-découvert » le groupe récemment. En effet, le sulfureux chanteur, frontman et seul membre fondateur de Falling in Reverse, était l'ancien chanteur de Escape the Fate. A l'époque Attack Attack! et consort, je conchiais cette scène metalcore de merde et Escape the Fate faisait parti des groupes trolls que je foutais en soirée pour gâcher l'ambiance, c'était dans mon top 3 cringe. Forcément, j'étais pas le plus ouvert au retour post case prison de Ronnie et son Falling in Reverse... mais !
Mais il n'y a que les cons, Macron et Pikachu qui ne changent pas d'avis, le retour complètement pété de Falling in Reverse m'a totalement conquis. Il m'a conquis pour quatre raisons, la première c'est les clips totalement neuneus du Ronnieverse qui me font assez rigoler j'avoue. C'est kitsch à l'extrême et je les ai tellement montrés aux copains pour rigoler que les morceaux ont fini par me rentrer dans le crâne. Ensuite, le fait de ne plus respecter aucun style me plaît beaucoup aussi. Falling in Reverse c'est quoi finalement ? C'est pas vraiment du metalcore, c'est pas vraiment du metal du tout en fait, c'est pas du hiphop même si la moitié des morceaux c'est plus que ça, c'est pas de la pop, c'est pas de l'hyperpop, c'est pas du punk rock ou de l'emo, c'est un peu tout ça en même temps. Manque un peu d'EBM et le groupe toucherait quasi la perfection. De plus, je suis obligé d'admettre que Ronnie Radke est très talentueux. Il sait tout faire, le mec platine la musique. Il peut te faire un chopper et un growl puis un chant clair derrière tout en jouant au piano et se taper un délire reprise emo de Papa Roach. Je respecte le talent. Enfin, le personnage est sans doute la pire raclure des réseaux sociaux ces derniers temps dans la scène et ça me fait mourir de rire. Rarement on a un vu un connard plus antiwoke, débile, sexiste et tout ce que tu veux de négatif sur la toile, et j'avoue prendre un plaisir malsain à suivre ses frasques qui doivent arracher les cheveux de son manager. Il fait conneries sur conneries et il s'en fout complètement. La dernière en date ? Il vient d'annoncer dans un commentaire lambda qu'il serait au Hellfest. Ça doit pas trop plaire au service communication du festival... Ses insultes récentes du peuple autrichien qu'il traite de « Vienna Sausage » n'est pas non plus du meilleur goût, et là je vous parle que de ce qui s'est passé ces trois derniers jours. Bref, vous aurez compris c'est un asshole comme il aime bien s'autocomplimenter et il joue énormément là-dessus. Revenons au concert maintenant.
Le concert est annoncé 19h à l'Accor Hotel Arena, avec comme ouverture Hollywood Undead. Vous savez, ce groupe de pop punk hiphop qui n'a jamais réussi qu'à ouvrir pour des groupes bien meilleurs qu'eux, le truc qu'écoutaient les emo millennials sur la fin de leur adolescence. Je suis ouvert mais j'ai mes limites, hors de question que je vienne m'infliger cette truandrie en attendant la star, donc je n'aurai rien à dire sur ce groupe d'ouverture. Je boycotte et assume volontiers mon choix.
21h et une belle gifle de 17 euros pour deux despé plus tard (merci l'enculerie Heineken/Accor Hotel pour vos prix toujours plus abusés), Falling in Reverse arrive parfaitement à l'heure sur scène et de manière plutôt... Friendly !
Le groupe se fait filmer backstage sur fond d'AC/DC jusqu'à arriver sur scène. Ils sont souriants, tous, même Ronnie, ils font des blagues à la caméra jusqu'à arriver sur scène. Le concert commence bien évidement par le morceau Prequel, mais personne ne s'attendait à autre chose. Le ton monte et le clip diffusé en fond retient malheureusement un peu trop l'attention sur ce qui se passe vraiment sur scène. C'est d'ailleurs un reproche quasi récurrent que je pourrais faire à ce concert. On doit faire un effort pour plus regarder la scène que se faire happer par les clips qu'on connaît par cœur qui seront diffusés sur l'écran central tout le long du concert qui a duré un peu plus d'une heure quinze. Le show s'enchaîne avec Zombified et les effets pyrotechniques sont encore plus impressionnants que sur l'ouverture, laissant penser à un show qui sera très chaud justement. Le public répond bien, même très bien, les téléphones se lèvent, les paroles sont reprises en chœur.
Le show prend une autre direction avec le morceau I'm Not a Vampire, qui présente la version old school de Falling in Reverse. Pour la culture j'ai bien entendu écouté tout ce que fait le groupe, mais cette partie n'est pas pour moi. Le public par contre semble bien à fond, tant mieux s'ils kiffent. S'en suit Fuck you and all your friends, chuis toujours en dehors de ma zone de confort mais je regarde les clips, c'est bien pourri comme j'aime pas mais les emo de 30 ans autour de moi kiffent, alors tout va bien.
Retour à plus récent avec Bad Guy, et son asshole vidéo de meilleur goût où le public est filmé, le message est clair, nous sommes toutes et tous des mauvaises personnes et on s'en fout. En tout cas ça traumatise pas Ronnie de nous faire quelques doigts, mais toujours avec bienveillance. Le ton se rehausse avec Losing My Mind, époque sortie de prison, où on sent la détresse du garçon. On change à nouveau de voie avec The Drug In Me Is You, donc re période emo pop punk et carrément une cover de Escape The Fate avec le morceau Situations et Just Like You, qui doit être le morceau le plus chanté de la soirée jusqu'ici. Ma copine connaît les paroles par cœur, ça devait être un tube de l'époque. Le refrain est en tout cas bien repris par l'assemblée, encore une bonne note pour le groupe qui malgré sa réputation sulfureuse assure son concert comme une brute, avec même un peu trop de smile à mon goût. C'est vrai que j'attendais honteusement un peu de drama et à part des « merci », « chuis trop content d'être là », « vous êtes géniaux » et « je vous aime », y'avait pas grand chose de sulfureux. Non, juste deux entités qui kiffaient leur moment, le groupe et le public, les deux en osmose.
Le groupe s'en va de scène mais on n'est pas dupe, il reste encore plein de tubes, et on s'attend pas une seconde à ce qu'ils passent à la trappe. Ceci dit leur départ de scène est filmé, comme à l'arrivée et très drôle. Ronnie se fait braquer par un mime français avec béret baguette (il relève quand même le caractère raciste de la blague) et repart sur scène non sans emprunter un chapeau de cowboy, on sait bien pourquoi. All My Life arrive donc enfin, soit le tube ultime de country / metal moderne avec Jelly Roll en guest (pas présent ce soir). Jelly Roll qui a d'ailleurs bien trollé son monde en faisant un guest avec Machine Gun Kelly deux jours après, alors qu'ils se détestent avec Ronnie (ceci dit, il aime qui en vrai ce psycho ?).
Encore une presta au poil et on enchaîne sur un autre ultra tube Popular Monster et sa lyrics video en fond qui n'a pas manqué de faire chanter absolument tout le monde (moi y compris). La pyrotechnie prend encore un level et c'est limite si on sent pas les flammes nous caresser le visage et l'odeur de l'essence brûler nos parois nasales. La scène s'enflamme et le public s'enflamme, le temps passe, on sait qu'on va juste enchaîner tous les tubes récents qui restent jusqu'à la fin du show. Ça ne manque pas puisque se lance Voices In My Head. S'ils y avaient encore des gens qui doutaient, Ronnie sait tout autant chanter que rapper, et il ne fait pas de fautes de frappe. C'est un vrai génie de la musique et il va encore plus le prouver sur le morceau suivant que j'attendais tout particulièrement : Ronald. Je dois avouer que ce que j'aime le plus dans Falling In Reverse, c'est le hiphop et les parts chopper qui explosent sur un gros drop ; Ronald a poussé ce concept à son paroxysme avec le feat. de ce monstre qu'est Tech N9ne qui va t'enchaîner le phrasé comme jamais et le gorille Alex Terrible aux growls de l'enfer. Même si ses deux copains sont sur piste, Ronnie n'est pas en reste et assure toutes ses parts avec backing du bassiste / guitariste. Petite, grosse pause, Ronnie nous loue son amour mais on attend toutes et tous LE TUBE ULTIME, et y'aura pas moyen de rentrer se coucher sans. Watch The World Burn commence et déclenche une furie dans l'assemblée. Ça fait plus d'une heure qu'ils sont là, on a tous grillé que c'était le dernier morceau et il faut tout donner. D'ailleurs tout le monde va tout donner. C'est tellement l'explosion sur la fin du morceau à partir du drop que le groupe nous le fera trois fois de rang ! On est tous brûlés au quatorzième degré mais comblés par la soirée et Ronnie nous fait une seconde fois allumer tous les portables pour prendre une grosse photo de famille. C'est mignon. Le groupe s'en va sur We Are The Champions de Queen, caméra au poing, on les voit repartir en backstage, non sans un gros smile permanent et la putain d'énergie goodvibes.
Il va s'en dire que le concert était très bon dans son ensemble malgré quelques larsens au départ et le son trop compressé difficile à rendre correctement en live. On aurait sans doute voulu une plus grosse scéno et plus de folies. Personnellement une attitude plus dépravée et punk m'aurait pas dérangé mais ça fait plaisir de voir que finalement Ronnie est un humain normal, qu'il a grossi et qu'il prend son pied à jouer à l'Arena de Paris, et ça se voyait qu'il a vraiment kiffé sa soirée, autant que nous. Nextstep, Hellfest 2025.
Setlist :
Prequel
Zombified
I'm Not a Vampire
Fuck You and All Your Friends
Bad Guy
Losing My Mind
The Drug in Me Is You
Situations (Escape The Fate cover)
Just Like You
All My Life
Popular Monster
Voices in My Head
Ronald
Watch the World Burn
Merci à Eléonore d'avoir noté en live la setlist à ma place !