Non.
Peut-on dire que Brendan Radigan est l'un des meilleurs chanteurs des scènes heavy metal actuelles ? En tout cas, je ne m'en priverai clairement pas. Ses performances live avec Pagan Altar ont fait l'unanimité (alors que la tâche n'était clairement pas aisée), son apparition pour le deuxième album de Sumerlands en grande partie également et, de mon côté, j'étais déjà conquise depuis dix ans grâce à l'excellent projet Magic Circle.
Autant dire que la partie vocale est en effet l'atout principal de Savage Oath, bien que le groupe ne se résume pas qu'à son chanteur. Par ailleurs, j'avoue n'avoir eu que très peu d'espoir dans ce nouveau projet lorsqu'un EP deux titres est sorti l'an dernier. Peut-être était-il un peu bâclé puisque les aigus de Brendan Radigan étaient souvent... assez faux et maladroits. Ce qui m'étonnait, je dois dire. J'ai malgré tout donné sa chance à Divine Battle et grand bien m'en fasse puisque l'album va filer tout droit dans mon top de l'année 2024.
Première bonne nouvelle : les lignes vocales sont vraiment réussies, sans que je sache si le groupe a pris plus de temps pour bosser la technique et les enregistrements ou si on peut dire merci à la technologie pour avoir gommé les petits écarts qui peuvent exister. Bien sûr, l'album ne s'arrête pas au chant qui le parsème. Il est superbement équilibré, avec notamment des compositions tubesques : j'ai dû relancer « Wings of Vengeance » immédiatement lors de ma première écoute, avant même de laisser couler les titres suivants. Voguant entre uptempo et marches plus pesantes (la superbe « Blood for King »), le groupe garde une veine épique continue. Savage Oath plaira sans doute à tou(te)s les fans de la vague revival épique moderne de ces dernières années, de Visigoth (dont le guitariste officie dans les deux projets) à Megaton Sword, Eternal Champion et consorts. Plus lumineux, grandiloquent et lisse dans sa production que Sumerlands, toutefois !
Les parenthèses plus calmes sont clairement les bienvenues afin de donner un rythme bien dosé à Divine Battle. D'abord l'interlude « Smoke at Dawn », puis la cerise sur le gâteau : ce dernier titre qui vient clore, avec autant de douceur que de force, les 43 minutes d'écoute. Chaque grand groupe a-t-il sa ballade acoustique mémorable ? Nombre d'exemples me viennent en tête à l'écoute de « Divine Battle » et dans des styles variés, allant de « Ring of Gold » de Bathory à « Blackthorne » de Solstice, sans oublier l'hymne « Bard's Song » de Blind Guardian, massivement connu et reconnu. « Divine Battle » fait sourire, donne envie de chanter en chœur de manière solennelle et de danser à la fois. C'est pour moi une sacrée surprise et une véritable réussite. Toujours est-il que la première écoute du premier album de Savage Oath m'a conquise et les dizaines qui ont suivi également.
1. Knight of the Night
2. Winds of Vengeance
3. Blood for King
4. Some at Dawn
5. Madness of the Crowd
6. Savage Oath
7. Divine Battle
