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Le monde est morbide…notre fascination de la violence, de la noirceur et du jeu a fait de notre société un désastre, un immense château de cartes s’écroulant sous sa propre exubérance.
Nous avons échoué…où ? Difficile à dire…peut-être dans la perte de l’espoir…
Et que la lumière fut perpétuelle…
Quatrième album…intitulé métaphorique, biblique…étonnamment lumineux pour un groupe jusqu’ici à l’imagerie très sombre et mélancolique. Quatrième album mais impossible de dire que My Silent Wake est connu de tous, et encore moins qu’ils rameutent les foules…
Néanmoins, c’est un opus très travaillé, noir, glauque et poisseux que nous livrent les anglais en cette fin d’année 2010. Très inspirés par Paradise Lost, My Dying Bride ou autres groupes entre doom, death et gothique, My Silent Wake développe des ambiances sombres et malsaines, notamment grâce à la voix hallucinante de Ian Arkley. Hypnotisant sur les parties claires et horrifique sur les grunts, il apporte toute l’originalité et la noirceur du groupe qui n’hésite pas à parfois partir dans des horizons très progressifs, presque à la Porcupine Tree ("Death Becomes Us").
S’ils savent parfaitement alternés les atmosphères dans un même morceau, à l’instar de "Et Lux Perpetua", le groupe dévoile parfois une sensibilité et une émotion à fleur de peau. Ainsi, un titre comme "Father", bouleversant, s’ouvrant sur de délicats arpèges, prend d’entrée l’auditeur aux tripes (quelle voix…). Volontairement crue et quelque peu dégueulasse, sans perdre de son grain de noirceur, la production contribue à instaurer un climat de peur, de sincérité…les riffs se font plus durs, des déclamations de douleur, des souvenirs douloureux, emplis de souffrances emplissent l’espace sonore…notre esprit se transforme en la matérialisation de nos instants les plus blessants.
Malheureusement, et c’est probablement ce qui peut empêcher le groupe de passer le cap supérieur, le titre antonyme "My Silent Wake" se forme autour d’une mélodie complètement hors de propos, à la old Maiden, sans émotion ni feeling, même si les vocalises de Ian sauve une nouvelle fois le tout. On retrouve le même problème sur la mélodie datée et quelque peu ridicule de "Between Wake and Sleep", à l’inverse d’un "Bleak Endless Winter" beaucoup plus agressif et virulent, moins gothique et plus rock n’roll tout en gardant ce feeling crasseux et noir.
Compact, "IV-Et Lux Perpetua" est un opus uniforme dans lequel il se trouve y avoir pourtant énormément de formes et de couleurs différentes, malheureusement pas toutes mise en valeur, ou mal exploitées. Pourtant, certaines compositions (la première moitié de l’album) sont réellement sublimes et renferment en elle-même une mélancolie, une richesse et une profonde tristesse, une science de la dépression qui font que l’on peut objectivement penser que My Silent Wake peut aller bien plus loin en terme de composition et d’émotion. La lumière ne sera pas encore perpétuelle pour eux…mais ce quatrième effort leur permettra peut-être d’être quelque peu éclairés…à eux de travailler pour rester dans ce mince halo illuminatoire…
1. Et Lux Perpetua 04:24
2. Death Becomes Us 05:24
3. Bleak Endless Winter 06:04
4. Father 07:16
5. Graven Years 06:13
6. My Silent Wake 06:08
7. Between Wake and Sleep 05:03
8. Journey's End 05:33