Après une longue période d’absence, Rotten Sound annonce enfin son retour en 2023 avec son huitième album, Apocalypse, toujours en collaboration chez Season Of Mist (Archspire, Benighted, Misery Index …). Un long format au nom annonciateur qui, avec ses 18 titres d’une durée de 21 minutes, fait l'effet d’une véritable avalanche de brutalité à son auditeur.
Si avec Abuse To Suffer le groupe apportait un certain changement dans sa musique, que ce soit dans une production aux sonorités plus sales voire grasses, avec même des influences sludge par moment, on pourrait croire que les Finlandais allaient continuer dans ce sens. Mais non car dès les premiers teasings de cet album, ce poids lourd du grind décidait de revenir aux sources, faisant un joli clin-d’œil à son passé d’Exit.
Aucune intro n’est présentée, l’enfer commence avec « Pacify », une soufflante typique grindcore où Rotten Sound envoie des implacables blast-beats qui, avec le reste de la partie instrumentale, propose une concentration de haine la plus poussive. C’est un joli placage qui se présente ainsi. Le grain de guitare, bien que toujours boosté au son hm2, sonne ici beaucoup plus rugeux : une sorte d’hommage à Napalm Death des années fin 80, voire pas loin de s’inspirer des premiers disques de Lock Up.
Tout au long de cet opus, le groupe ne fait pas dans la dentelle : ça martèle sans relâche jouant le cliché bête et méchant dont le mot d’ordre est d’envoyer une musique la plus intense en très peu de temps. La prestation vocale de Keijo est à prendre en compte, son chant renoue avec son ancien timbre plus orienté hardcore, ce qui colle parfaitement à cette cacophonie viscérale. Ses beuglements sont par moments accompagnés de la nouvelle recrue à la formation, Marti Rappanna qui se donne à cœur joie de rejoindre Keijo, en plus d’imposer des lignes de basse grassouillette. Le duo se montre plutôt bien efficace surtout sur le titre « Renewables ». Bien que Apocalypse soit totalement orienté grindcore, les vétérans apportent d’autres éléments comme du death metal sur « Sharing » puis crust/d-beat dans « Suburban Bliss ». L’objectif est simple, cela doit faire mal et tous les moyens sont bons à prendre.
Pour ce retour, le groupe a fait les choses en grand, car le son d’Apocalypse est imposant. Un travail réalisé aux Rain City Studio et d’un mastering signé par le célèbre Bras Boatbright (All Pigs Must Die,Full Of Hell …) qui ont su capter ce que le groupe cherchait à faire avec ce nouveau disque (surtout côté batterie qui est la pièce maîtresse, ici).
Inutile d'en dire plus, Rotten Sound sort encore un album dont il a le secret. Certes, pas le disque de l’année, mais suffisamment plaisant pour la catégorie metal extrême, prouvant encore qu’il est un digne représentant du genre avec ses 30 ans d'expérience.
Tracklist :
1. Pacify
2. Equality
3. Sharing
4. Apocalypse
5. Suburban Bliss
6. Renewables
7. Newsflash
8. Digital Bliss
9. True and False
10. Denialist
11. Nothingness
12. Fight Back
13. Patriots
14. Ownership
15. Science
16. Empowered
17. Breach