REVUE D'ACTU #65 : Hellripper, Breakdown of Sanity, Periphery, Grave Pleasures, Unscene - Casablanca, Haken
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Entre les premières sorties d'album de 2023 et les annonces de ceux à venir : cette nouvelle année ne semble avoir rien à envier aux précédentes. Du post-punk au djent, du death mélo au speed black, et même un nouveau documentaire à découvrir très bientôt, voilà le programme de la Revue d'actu de ce jour.
Hellripper | Periphery | Breakdown of Sanity | In Flames | Treponem Pal | Grave Pleasures | Unscene - Casablanca | Haken
Hellripper
Circé : Hellripper ne cesse décidément pas de nous mettre des claques : des sorties devenues quasi annuelles et toujours aussi qualitatives, une belle tournée l'an dernier avec Spectral Wound... Le projet écossais s'impose comme la nouvelle valeur sûre du black/speed à la Venom. Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Le prochain album du projet écosssais, Warlocks Grim & Withered Hags, prévu pour février, continue de se dévoiler avec un nouveau single long de ni plus ni moins que sept minutes. Hellripper délaisse la frénésie punk qu'on lui connaissait si bien pour partir sur des terrains plus mid-tempo avec une prod claire et puissante, bien loin d'un « Total Mayhem ». Si on en perd peut-être en efficacité, ce Warlocks Grim & Withered Hags a tout de même ses moments fédérateurs, refrain à scander et solos bien sentis. Morceaux plus longs, moins rock'n'roll, plus mélodiques, c'est donc la direction que semble prendre ce prochain album.
Periphery
ZSK : Cinquième album pour Periphery à prévoir le 10 mars via le mystérieux label 3DOT Recordings (leur propre label vu que leur logo a 3 points… ?). Cinquième… ? Plutôt sixième, car il faut compter Juggernaut (2015). Ou même septième, vu que ledit Juggernaut était divisé en deux parties, Alpha et Omega. Enfin bref. Nouvel album pour le grand artisan historique du djent, qui s’en amuse même que ce V est sous-titré Djent Is Not A Genre. Vraiment ? Il y a une révolution à attendre alors ? Pas vraiment, car avec ces deux singles dévoilés d’un coup, Periphery ne réinvente pas l’eau chaude qu’il a lui-même fait chauffer depuis le début des années 2010. « Wildfire » aligne des compos assez agressives dans la lignée des morceaux les plus lourds de Periphery IV : Hail Stan, contrastées par les refrains en chant clair. La recette est à peu près la même pour « Zagreus », mais Periphery se lâche un petit peu plus avec des compos légèrement plus chaotiques et même quelques growls (!). Ça fait le taf pour les fans, difficile de reprocher quoi que ce soit sur la forme, mais tout ceci tourne un peu en rond au sein d’un genre qui est en train de décéder. Mais comme le « djent n’est pas un genre »… tout va bien alors ?
Breakdown of Sanity
Michaël : Il y a des groupes qui ne déçoivent jamais dans le metal/deathcore. Des groupes qui, sans rien révolutionner, parviennent toujours à nous régaler d'albums en albums. Il y a Unearth, dont je parle souvent, mais il n'est pas obligatoire de traverser l'Atlantique puisque nos amis helvètes de Breakdown of Sanity sont souvent là pour nous mettre sur la gueule. Après un hiatus de 4 ans, le groupe s'est reformé en 2020 avec deux singles sortis en 2020 et 2021. On ne peut pas dire que le groupe soit particulièrement productif, mais dès qu'un titre sort il est remarqué et remarquable. « Collapse », sorti il y a quelques jours, n'échappe à cette règle avec de l'intensité, de la mélodie et une efficacité folle. On en redemande.
In Flames
Michaël : Le prochain album d'In Flames, initutlé Foregone, sortira le 10 février prochain chez Nuclear Blast Records. Comme le veut désormais la pratique, le groupe aura égréné ces derniers mois des clips et autres lyrics videos de ses meilleurs titres. C'est au tour de la très mélodique mais non moins excellente « Meet Your Maker » d'avoir le droit à sa vidéo. Rien de révolutionnaire côté réalisation, mais la confirmation musicale que le groupe continue de piocher des éléments du côté de Come Clarity et autres joyeusetés des années 2000. Pour une chronique de l'album en vidéo, c'est par ici ! Pour rappel, vous pouvez aussi retrouver dans nos pages une interview d'Anders effectuée en novembre dernier ainsi que le live report de leur date au Bataclan.
Treponem Pal
ZSK : Existant depuis 37 (!) ans, Treponem Pal n’est pas décidé à prendre sa retraite de sitôt. Le groupe parisien s’apprête à ajouter une huitième unité à sa discographie, Screamers, le 10 mars prochain. Cet album succèdera à l’excellent Survival Sounds (2012) puis au plus mitigé Rockers’ Vibes (2017). Que doit-on attendre ? Du pur Treponem Pal à l’écoute ce single-titre, un metal indus soutenu mais non moins efficace, et surtout lourd comme il faut. On y retrouve les vibes Killing Joke des deux précédents albums, mais pas que et toujours avec cette aura assez sombre et pesante. Un style sans surprise aucune qui ne parlera certes qu’aux convertis, et si ses meilleurs œuvres sont derrière lui, Treponem Pal est toujours là et reste une des références du rock/metal indus français.
Grave Pleasures
Dolorès : On aurait pu croire que Grave Pleasures serait tué dans l’œuf dès le changement de line-up et de nom (ex-Beastmilk, pour rappel). Après Dreamcrash (2015) oublié de littéralement tout le monde, Motherblood (2017) avait replacé la barre bien haut en offrant un album mémorable. Plagueboys, qui sortira le 21 avril prochain chez Century Media, semble également avoir des atouts en stock.
« Society of Spectres » met les pieds dans le plat avec un tube qui mêle de nouvelles sonorités (ces quelques notes qui résonnent en intro restent sacrément bien en tête) à ce que Grave Pleasures fait de mieux : un post-punk dansant, macabre et moderne. Il apporte également toute une esthétique incroyable grâce à un clip mettant en scène des images de Tekla Vály, artiste visuelle protéiforme qui remplit à merveille son rôle de silhouette gothique et mystérieuse, à la fois muse et Pythie. Si le reste de l'album est dans la même veine, Plagueboys pourrait détrôner Motherblood.
Unscene - Casablanca, du metal au Maroc
Dolorès : Le 2 février sortira le documentaire Unscene, un nouveau format de 50 minutes permettant de traverser le paysage casablancais des musiques extrêmes. Proposé par Jérémy Jouaud, Rémy Gayda et Marc Le Bouler, il est l'occasion de suivre le groupe français Psykup au festival L'Boulevard, pour découvrir les spécificités d'une scène locale dont le développement n'a pas toujours été facile. Du point de départ dans les années 90, en passant par les arrestations pour « satanisme » en 2003, jusqu'à un état des lieux actuel qui s'ouvre vers l'avenir : l'histoire d'une scène est ainsi racontée par ses plus fervents acteurs. La mention de la ville, dans le titre, laisse également penser que le format pourrait s'exporter sur d'autres territoires, mettant en lumière des scènes étrangères méconnues par chez nous.
Unscene – Casablanca, du metal au Maroc sera à visionner sur The Pit, en accès gratuit la première semaine ! Teaser par ici.
Haken
Storyteller : la sortie de l’album Fauna se rapprochant à grands pas, Haken peaufine sa promo avec un nouveau single, « Taurus ». Cette fois-ci, du pur metal progressif, dont les finesses de construction rappellent que le groupe fait maintenant partie des patrons du genre. Pas de parti pris dans ce clip, simplement des lumières stroboscopiques et des plans sur les musiciens dont on peine à distingue le visage, comme s’ils étaient dans un flou qui met en avant la musique. Moins de cinq minutes, des passages qui sont marqués par l’identité du groupe ; construite notamment autour de son œuvre sur le roi cafard, disséminé sur plusieurs albums dont le dernier Virus. On a là une chanson bien catchy qui prépare l’album en faisant monter la pression chez les fans. Un joli coup en somme