Death metal et science-fiction : une oreille dans les étoiles, une autre dans les enfers.
Passé loin de pas mal de radars death metal cette année 2022, on va quand même dire quelques mots de ce premier album du quatuor chilien Envenomed. Manifest of the Primordial Essence est sorti le 19 décembre chez Burning Coffin Records.
Dès les premiers riffs, le diagnostic est formel : on est sur un écrin de death thrash extrême. Envenomed a clairement poussé sur les mêmes coteaux que Solstice (les Américains) et Sadus. Sans pourtant rester hermétique aux codes du black metal, en témoignent ces trémolos et le chant guttural écorché de Javier Peralta, a.k.a. Necrowolf, qui quand il est doublé fait presque penser aux grandes heures du war metal. Les descentes de toms et certaines dissonances évoquent Teitanblood voire peut-être Beherit.
Long d’une demi-heure, l’album est jalonné de riffs alambiqués, et au milieu de tout ça on retient quelques fulgurances de composition. Sur « Chaos Dimension » le solo arrive sur un riff mid-tempo tapissé à la double pédale, du miel pour les oreilles. L’avant-dernier riff de « Makiavellian Pact » fait également son petit effet, jeu à deux guitares avec une basse ronflante pour porter le tout.
Seulement, ça ne dure que quelques mesures à chaque fois, et au bout du compte on reste sur un album de metal extrême exécuté avec certes beaucoup de talent, mais qui ne réinvente rien. Amateur de metal extrême que je suis, je passe un bon moment, et j’y retourne même, car Envenomed connaît son registre, étendu et reconnu. Le fruit d’années de travail et de passion, car entre le premier et unique EP du groupe, daté de 2014 (Maleficent Supreme Incarnation, sortie indépendante) et ce premier album, un immense pas a été franchi. Ne manque plus qu’une pointe de créativité supplémentaire, et on tiendra peut-être une sortie référence.
Tracklist :
1. Omnes Vacvs
2. Ignis Fatuus
3. Envenomancer
4. Dead World
5. Chaos Dimension
6. Active Cosmic Putrefaction
7. Makiavellian Pact
8. Perinde Ac Cadaver