Série Noire #1 - Belore, Cradle of Filth, Mystras, Korsakov, Stormkeep...
samedi 4 décembre 2021Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Cela faisait longtemps que ce constat s'imposait, au sein de l'équipe Horns Up : on manquait d'une rubrique régulière consacrée au Black Metal, et d'autant plus cruellement que, s'il y a bien un style qui nous réunit tous, tout en nous permettant de nous écharper régulièrement, c'est bien celui-là. Et puis le site a proposé par le passé plusieurs rendez-vous de ce genre, à commencer par La Grotte de S. et sa compilation régulière de sorties du genre, tenue par un véritable passionné qui a depuis quitté nos rangs, et dont on espère reprendre, si pas le flambeau, au moins une jolie braise. On peut citer aussi notre rubrique Les trésors cachés du Black Metal, qui se consacrait à chaque fois à un unique pays, et qui pourrait – peut-être – reprendre un jour ses excavations.
Voici donc les premières pages d'un nouveau chapitre pour Horns Up : Série noire, notre nouvelle rubrique bimestrielle consacrée aux sorties du Black Metal, qui proposera un équilibre plus ou moins précaire entre les grands noms du genre et les perles méconnues à découvrir. Un nouveau rendez-vous régulier consacré à un genre en particulier avec ses nombreuses ramifications, comme le font déjà Raton et la bagarre pour tout ce qui a trait au Hardcore, et la Rubrique nécro' au rayon boucherie & Death Metal. En espérant que ça vous plaise, bonne lecture !
Stormkeep – Tales of Othertime
Black mélodique – USA (Van Records)
Varulven : Ces derniers temps, c’est la ville de Denver, capitale du Colorado, qui semble être devenue le nouvel épicentre du Metal extrême de la fin des années 2010’s. Cela grâce à un cercle de musiciens allant et venant au sein d’une multitude de projets aux influences très marquées, mais à la personnalité pourtant indéniable. Si le Death Metal semblait mener le jeu avec Blood Incantation ou BlackCurse, le Black Metal fait désormais partie des préoccupations de la bande. Trois des membres de Wayfarer délaissent donc le Black atmo et les ambiances Western à la Ennio Morricone pour chasser les dragons dans les ruines d’un château abandonné.
Stormkeep explore en effet les courants du Black mélodique des 90’s. Celui qui faisait voyager l’auditeur dans un décor fait de forêts mystérieuses et d’artefacts médiévaux fantastiques, tout en gardant un background assez obscur. La sauce avait déjà bien pris sur Galdrum, premier EP sorti l’an passé, se plaçant entre le Black mélo le plus belliqueux et les plages ambiantes d’un bon vieux projet Dungeon Synth. Un année plus tard, on prend les mêmes et on recommence. Tales of Othertime reprend les éléments musicaux de l’EP, mais les accentue pour un résultat plus grandiose et moins viscéral. Les trémolos typiquement BM se font plus mélodiques que jamais, nous renvoyant à Sacramentum. Les nappes de claviers, quand à elles, renforcent l’installation d’un climat onirique proche de celui des premiers Dimmu Borgir. Puis, l’apport de quelques voix claires haut perchées, proches d'un ICS Vortex justement, en plus d'alimenter le capital majesté du cortège, offre une petite bouffée d'air frais dans un ensemble certes très harmonieux, mais d'une abscence de nouveauté qui rebutera les plus rabat-joie. Peut-être une piste à approfondir pour la suite ? A moins que ce ne soit un indice pour annoncer un futur projet dans la veine d'Arcturus...
Korsakov – погружать
Post-Black Metal – France (Source Atone Records)
S.A.D.E : Décrit par Sergueï Korsakov, le syndrome qui porte le nom de ce neuropsychiatre russe de la fin du XIXe siècle se caractérise par une amnésie correlée à une tendance à l'affabulation. Ce trouble neurologique est également le terrain de recherches (musicales, bien entendu) et d'inspiration du duo lillois dont il est question ici.
Korsakov (le groupe donc) s'engouffre avec ce premier album dans le post Black Metal et le fait avec un talent indéniable. A la fois très agressif et parsemé d'accalmie aux accointances shoegaze, погружать offre sur la durée une musique de qualité, bien composée et bien produite. Le chant est particulièrement impressionnant : amère et bourrée d'émotions négatives, la voix de E. marque dès les premières interventions. Côté musique, post Black Metal oblige, il y a une certaine monotonie dans le riffing, les titres plutôt long donnant la part belle aux boucles lascinantes. Le travail sur les arrangements et les interludes non saturés permet néanmoins de ne pas sombrer dans les longueurs rébarbatives dans lequel bon nombre de groupes s'égarent. IV, avec ses sonorités électroniques et sa mélodie au piano à milieu desquelles émerge un chant lointain, offre se genre de respiration bienvenue.
погружать est un album solide, intelligent et produit avec soin ; l'effort est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'une première sortie. Le duo sait déjà où il va et ce qu'il veut, et c'est bien volontiers qu'on le suit dans ces territoires hantés par des souvenirs aux contours incertains.
Belore – Artefacts
Black épique – France (Northern Silence Productions)
Dolorès : Il y a toujours un chevalier, des terres et des villes laissées à la misère des hommes, un voyage qui ne fait que débuter, des combats et des sorts entremêlés... Belore ne fait pas exception à la règle, car qui dit black metal teinté d'influences folk, atmosphériques et épiques, dit tableau de fantasy médiévale où tous ces éléments sont systématiquement présents. Aleevok (que vous connaissez peut-être comme bassiste de Darkenhöld) revient avec plus d'une histoire dans son sac pour Artefacts, un an seulement après son premier album. Le logo a un peu évolué, la pochette assume son appartenance aux illustrations très colorées et merveilleuses, à mi-chemin entre BD fantasy et le jeu Ori and the Blind Forest. Autant dire que l'aventure est tentante.
Bien sûr, les références black épique sont bien marquées et reconnaissables à la première oreille posée sur l'opus (Caladan Brood, Summoning ou encore Lustre), mais aussi une imprégnation des OST de jeux vidéo. Le projet, toujours signé chez Northern Silence, n'invente rien mais apporte sa pierre à l'édifice. L'album est si fluide qu'il semble couler entre nos doigts et les choix effectués dans le son, riche et pur, donnent une aura rassurante et cotonneuse aux six titres. Les plages sonores s'ajoutent les unes aux autres, racines grandissantes qui s'entremêlent, qu'il s'agisse de riffs, de rythmiques, de chœurs, de synthés ou de hurlements. On plonge dans ce monde féerique, pourtant marqué par la violence et les péripéties, comme dans un conte qui nous propulserait ailleurs. C'est ce feeling doux, sans être kitsch, qui a produit chez moi cet effet coup de cœur alors que sonne l'heure d'un hiver imminent.
Der Weg einer Freiheit – Noktvrn
Post-black metal – Allemagne (Season of Mist)
Raton : Der Weg einer Freiheit fait partie de mes groupes de black metal récents préférés car il conjugue la fureur et l'agressivité du black avec la majesté et la puissance des longs crescendos du post-rock. C'est un de ces rares groupes dans sa scène qui prend le temps de longues plages atmosphériques ou ambiantes, avec de lentes montées en puissance tout en tension (3min50 pour "Monument").
"Stellar" et "Finisterre" étaient déjà extrêmement aboutis dans cette démarche, même si le second perfectionnait la recette du premier. "Noktvrn", 4 ans après, vient prolonger cette même approche tout en la diversifiant de façon inédite. Impossible de ne pas nommer le morceau "Immortal" qui apporte pour la première fois de la voix claire dans un style que Valentine qualifiait parfaitement de "crooner post-punk". Si cette innovation perturbe à la première écoute, tout comme le chant angélique (?) sur "Haven", ce sont finalement des éléments qui intègrent parfaitement la mythologie du projet.
Car il y a quelque chose de très démonstratif et de quasiment émotif dans le black des Allemands et leurs riffs éclatants qui contemplent les étoiles. Même le tremolo picking glacial et très norvégien de "Morgen" ou l'introduction splendide qui court sur les deux premiers morceaux complètent un tableau d'une vivacité et d'une clarté surprenante. En somme, "Noktrvn" poursuit le sans faute en s'affirmant comme le disque le plus complet et pluriel du groupe à ce jour.
Mystras – Empires Vanquished and Dismantled
Raw Black atmosphérique – Grèce (I, Voidhangers Records)
Matthias : Un an déjà depuis Castles Conquered and Reclaimed, premier album du projet Mystras avec Ayloss (Spectral Lore) à la barre, venu nous proposer un Black Metal à la fois très rugueux et teinté de sonorités médiévales. L'album, qui se targuait de présenter un autre son de cloche que les habituelles interprétations fort aristocratiques, voulait nous conter un Moyen-Âge certes âpre, mais surtout traversé de luttes sociales, de combats des humbles contre les puissants, et de révoltes contre divers oppresseurs. Un agenda chargé, qui fut fort bien accueilli part une certaine franche du public, et qui m'avait laissé curieux de la suite, même si peut-être pas aussi convaincu que je ne l'espérais moi-même.
Suite que voici et que, soyons honnêtes, je n'ai pas trouvé facile à appréhender de prime abord, tant cet Empires Vanquished and Dismantled passait brutalement d'un sentiment à l'autre. Mais l'on finit par se faire à ces transitions entre plages orientalisantes et morceaux-fleuves aux sonorités épiques accompagnés d'une voix aussi éraillée que les luttes qu'elle décrit. Après une certaine adaptation mentale, on finit par comprendre les codes de cet autre Moyen-Âge que nous compte Ayloss avec une fureur toute héllenique quand il s'agit de hauts faits ou de tragédies, et qui n'est pas sans rappeler Macabre Omen, sur le riffing de"The Fall Of The Kingdom Of Jerusalem" en particulier. Certains choix peuvent paraître étranges, comme ces chœurs sur "To the Builders !" ou ces passages instrumentaux auxquels rien ne prépare comme "Ah Ya Zein". Mais pour qui arrive à entrer dans l'univers tour à tour furieux et contemplatif de Mystras, ce second album vaut bien le détour. Quant à moi, j'en profiterai pour redécouvrir le précédent avec une oreille neuve.
Białywilk – Próżnia
Black Metal atmosphérique – USA (Vendetta Records)
ZSK : Białywilk, avec le ł si cher à Mgła, est, comme son nom ne l’indique pas, un projet… américain. Toutefois tenu par Marek Cimochowicz, musicien polonais, mais qui réside à Chicago avec son groupe principal qu’est Vukari. Vukari qui a su se faire un petit nom dans la scène atmosphérique américaine, notamment avec l’excellent Aevum (2019), et qui reste sur un EP tout aussi délicieux sorti fin octobre, Omnes Nihil. Mais Marek, guitariste/chanteur/claviériste de Vukari, va donc s’autoriser un side-project avec Białywilk, qui avait sorti un EP en 2020 (Temporary: Collection I) et s’aventure maintenant sur le chemin d’un premier full-length, Próżnia.
Sans surprise, heureusement ou malheureusement, on va se retrouver dans un paysage similaire à celui de Vukari. Un Black-Metal « atmosphérique » dans le sens où il multiplie les trémolos pour s’offrir un souffle épique presque constant. Typique de la scène américaine finalement, jusque dans la production organique mais claire, et le chant éraillé et rocailleux qui n’en fait pas des tonnes et se présente d’ailleurs un peu en retrait dans le mix. Par rapport à Vukari, Białywilk appuie encore peut-être un peu plus sur le curseur du mélodique et de l’épique. Cela commence déjà bien avec "Lachesis" et l’on atteint déjà le paroxysme de la chose sur "Our Shared Fear", qui multiplie les envolées de trémolos prenantes et monumentales. Bien que tout seul dans ce projet, Marek se montre particulièrement inspiré et mettra déjà dans sa poche tous les amateurs de Black atmosphérique d’outre-Atlantique.
Próżnia, agrémenté de deux interludes éponymes ambiants très cosmiques (qui vont de pair avec la thématique plus astrale du projet), se contente peut-être pourtant de peu avec seulement 30 minutes de musique au bout. Après un départ en fanfare, "Will and Representation" et "Merkavah" n’apportent rien de plus notable, mais les compositions restent de qualité, avec toujours ces trémolos mirifiques qui portent vraiment la musique du projet. Sans tomber dans le Post- de bas étage, Białywilk fait du bon boulot, et représente ce qui se fait de mieux au sein de la scène américaine, aux côtés de… Vukari sur lesquels vous devriez donc vous pencher si ça n’est pas encore fait. Rien de révolutionnaire donc, peut-être un peu court pour un « album », mais cet effort de Białywilk est à recommander pour tout aficionado de Black atmo qui plane pas mal sur son souffle épique.
Cradle of Filth – Existence Is Futile
Black/Gothic Symphonique – Royaume-Uni (Nuclear Blast)
Malice : Pour entamer une participation à un article collectif sur le black metal, c'est au final assez cohérent que je m'attaque à ce qui restera à jamais mon introduction au style, comme pour beaucoup : les goths anglais de Cradle Of Filth, qui ont franchement marqué toute une génération. Cette génération n'ayant pas connu la vague norvégienne, cette génération MTV/MCM marquée par les clips très visuels du Cradle du début des années 2000 ("Scorched Earth Erotica", vraie claque visuelle à l'époque). D'abord ado à la sortie de l'immonde Thornography, j'ai fouillé à rebours, intrigué par ce style si particulier, et découvert tout un univers, tout un pan de musique extrême, encore un poil trop pour moi peut-être, mais que ses contours romantiques, grand-guignolesques, kitsch rendaient si fascinants. À l'époque, Cruelty & The Beast et Midian étaient certainement parmi les albums les plus "violents" que j'aie pu entendre. Good ol' times.
Aujourd'hui, j'ai bientôt 30 piges, et Cradle Of Filth a fêté les siens cette année. Et du second souffle dans la carrière de Dani Filth, entamé avec le très bon Godspeed on the Devil's Thunder (2008), il ne reste pas grand chose. En 2015, un excellent Hammer of the Witches, certainement le meilleur opus du groupe post-Midian, m'avait fait espérer le meilleur, ce qui avait rendu la médiocrité de Cryptoriana - The Seductiveness of Decay (2017) encore plus décevante. Nous voici en 2021 avec Existence is Futile et franchement, on se demande si ce n'est pas d'encore attendre un grand moment de CoF qui est futile actuellement. On est cependant une bonne tête au-dessus du précédent album : "Crawling King Chaos" est un titre franchement puissant, et les accélérations très réussies de "The Dying of the Embers" rappelleront de bons souvenirs aux plus acharnés d'entre vous. Mais la façon dont Dani sussurre quelques passages, dont le chant féminin s'envole sur des orchestrations grandiloquentes, tente un peu trop de rappeler une époque révolue, celle de Cruelty & The Beast et de son inspiration géniale. Les guitares ont rarement aussi bien sonné post-Midian, avec quelques réels moments de bravoure comme sur la belle pièce "Sisters of the Mist", mais il faut se farcir une belle dose d'orchestrations bouffies et surproduites pour parvenir à les apprécier. En 2021, on doute de l'intérêt de la chose. Ou suis-je simplement en train d'exprimer ma frustration face au temps qui passe ? Difficile à dire. Si les grosses productions made in majors ne vous rebutent pas, laissez sa chance à Existence is Futile. En attendant, on va se repasser Dusk & Her Embrace ...
Dauþuz – Von Schwarzen Schmied
Black Metal – Allemagne (Amor Fati Productions)
Circé :Dauþuz n'a déjà plus grand chose à prouver depuis un bon moment, autant en terme de régularité que de qualité. Quatre albums depuis 2016, et le duo s'est créé une solide réputation dans l'underground Black Metal, en particulier pour les amateurs et amatrices de riffs aussi mélodiques que vaillants. Avec, pour couronner le tout, un univers plutôt singulier permettant de les démarquer aisément face à tous les groupes chantant à la gloire de Satan, de Dieux oubliés ou de la beauté de la nature. Les Allemands ne semblent pas se lasser, puisque Von Schwarzen Schmied fait résonner le fer en musique pour nous emmener une fois de plus dans les mines, pour suivre ici l'histoire d'un forgeron sur les huit pistes de l'album.
Dauþuz a la maîtrise des ambiances, de la douce mélancolie acoustique avant la montée en tension de riffs nerveux ou de choeurs triomphants. Une recette qui au final change peu, se repose sur des codes bien connus dont elle ne cherche nullement à s'émanciper, mais au contraire à démontrer qu'ils peuvent toujours donner des morceaux inspirés et inspirants. Le Black Metal de Dauþuz n'en n'est pas moins riche et audacieux, sachant s'assortir au moment opportun de guitares acoustiques ou de piano lorsque cela permet d'approfondir l'atmosphère qu'ils cherchent à créer. Tout est fait en finesse, des passages les plus contemplatifs aux plus bruts et dissonnants, des voix sauvages et suraiguës aux choeurs solennels. Les mélodies portent sans jamais oublier la rudesse inhérente au genre, à la manière d'un Panphage ou d'un Murg, pour citer les premiers qui me viennent en tête parmi les plus récents. Moi qui n'ai écouté que peu de BM cette année par rapport à mes habitudes, je n'aurais pu espérer meilleur compagnion pour attaquer la grisaille de novembre.
Archgoat – Worship the Eternal Darkness
Black bestial – Finlande (Debemur Morti)
Sleap : Au sein de la très fermée scène Black bestial, Archgoat reste encore aujourd’hui un incontournable. Plus fidèles à Blasphemy qu’à leurs compatriotes finlandais, les frères Puolakanaho restent droits dans leurs bottes après plus de 30 ans de carrière. Cependant, cela fait une bonne dizaine d’années maintenant (depuis l’excellent EP Heavenly Vulva) que je n’avais pas été agréablement surpris par un album d’Archgoat. Loin d’être mauvais, les deux précédents ne m’avaient pas marqués plus que ça, ce qui n’est pas le cas de ce Worship the Eternal Darkness !
Alors ne vous méprenez pas, le power trio n’a pas troqué son Black bestial ultra régressif contre un autre style musical ; les amateurs de proto-blasts mononeuronaux et de breaks bien binaires y trouveront une nouvelle fois leur compte. Mais le groupe incorpore cette fois-ci à sa recette habituelle plusieurs passages première vague Venom-like (Rats Pray God) voire carrément Thrash (Black Womb Gnosis). On a même droit à quelques soli épileptiques, ce qui, d’ordinaire, n’est pas courant chez Archgoat. Le tout est évidemment agrémenté des gimmicks habituels : chèvres qui bêlent, nonnes qui gémissent, cloches qui tintent, etc. Même s’il n’égalera pas la puissance d’un Whore of Bethlehem ou la noirceur d’un Angelcunt, ce nouveau cru des Finlandais s’impose comme un très bon moment de leur discographie !
Plebeian Grandstand – Rien ne suffit
Post-black / Avant-garde – France (Debemur Morti)
Pingouin : Quatrième album de Plebeian Grandstand, sorti le 19 novembre dernier chez Debemur Morti, Rien ne suffit marque un nouveau moment dans la carrière des toulousains. Aux fulgurances post-black et avant-gardistes s’ajoutent des éléments plus expérimentaux, entre l’électronique et la noise. C’est agréable mais ça ne suffit pas à en faire un album mémorable comme False Highs True Lows en 2016.
Dissonances, disharmonies, Plebeian Grandstand garde sa patte. Rien de révolutionnaire dans la structure des compositions. On reste quand même les oreilles grandes ouvertes, grâce à l’usage intelligent des larsens et des thèmes de guitare lancinants. Qui se marient très bien avec les quelques éléments électro et noise incorporés ci et là ("Tropisme"). Ajoutez à cela un chant black metal saturé à la Anaal Nathrakh, et vous avez une recette qui tient la route.
Gros bémol sur les deux pistes construites autour de samples ("Espoir, Nuit, Naufrage," et "Nous en sommes là"). On y entend des références à Scooby-Doo, à Spider-Man, des titres de pop. Qui se retrouvent vite noyés dans la cacophonie noise.
Une cacophonie noise, c’est ce qu’on peut retenir de cet album, qui renferme son lot de riffs bien trouvés, de descentes de toms précipités et de couplets schizophrènes. Faute de prendre tout le monde par surprise comme en 2016, Plebeian Grandstand se fait plaisir, tente des choses. Et c’est tant mieux pour eux.