REVUE D'ACTU #44 : Bataille, Converge x Chelsea Wolfe, Slipknot, Boris...
Non.
Une nouvelle revue d'actu en format grand écart : du projet de Maxwell Bataille aux mastodontes Slipknot et Sabaton en passant par les Grecs de Rotting Christ ou les Japonais de Boris, on traverse les océans, les continents et les époques. Bonne lecture et bonne écoute !
Bataille
Dolorès : Je crois que lorsque Maxwell a annoncé la sortie d'un clip pour le titre « Solaire », on ne s'attendait pas forcément à ça. L'occasion parfaite de rendre hommage au monde du jeu vidéo qu'il aime tant et qui lui a tant donné en retour !
Ce clip est monté sous la forme d'un AMV, une vidéo de fan autour des images d'un jeu qui sert de clip vidéo pour une musique en particulier. C'est un genre très présent sur Youtube et ce, depuis les débuts de la plateforme ! En ce sens, ce deuxième clip de Bataille (après le très beau « En Avant ! ») met également à l'honneur le monde de Youtube dans son aspect historique, communautaire et plein de fougue des joueurs passionnés d'antan et d'aujourd'hui. Un clin-d’œil à sa communauté qui a pu suivre ses aventures sur Twitch dans le(s) jeu(x) Dark Souls.
Peut-être qu'une partie du public potentiel de Bataille (dungeon synth avec une vibe black atmo) ne se sentira pas concerné ou pas très attiré par ce type de clip, mais la surprise de cette sortie couplée à cette volonté très authentique et sincère en arrière-plan rendent le clip de « Solaire » très touchant. Je vous rassure, on peut quand même apprécier les visuels du jeu sans y avoir joué, dont certains plans sont vraiment superbes. L'occasion, aussi et tout simplement, de redécouvrir « Solaire » sous une nouvelle forme grâce au support visuel, ainsi que les chœurs de Cindy (Lisieux, Candélabre) qui apportent beaucoup au titre.
CD et vinyles toujours disponibles !
Converge x Chelsea Wolfe
Dolorès : Si toute la décennie continue d'annoncer uniquement des collaborations comme celles auxquelles on a droit depuis l'an dernier, nous serons gâté(e)s. Big Brave & The Body, Thou & Emma Ruth Rundle et maintenant Converge & Chelsea Wolfe. J'en oublie sûrement, mais vous voyez l'idée.
« Coil », sorti il y a quelques jours, fait déjà presque l'unanimité aux côtés de « Blood Moon » dévoilé le mois dernier. Pointerait presque une petite déception d'en voir tant dévoilé à l'avance : restera-t-il de la surprise ? Cela dit, la collaboration frappe fort : on y retrouve autant la puissance mélodieuse de Converge que l'ensorcelante Chelsea Wolfe qui tire le meilleur de ses capacités et lorgne même vers ses limites vocales. Il en sort un « Coil » tout bonnement épique (qui me rappelle presque un feeling très Ghost, dans le bon sens du terme pour son côté théâtral et grandiose). Sans m'en rendre compte, le titre a tourné en boucle et chaque retour à la case départ me semblait plus excitant que lassant ou redondant.
Les pré-commandes de l'album collaboratif Bloodmoon: I sont bien évidemment ouvertes. A découvrir entièrement le 19 novembre (et en juin 2022 pour la version vinyle).
Slipknot
S.A.D.E : J'ai toujours un petit frisson d'impatience lorsque Slipknot annonce un nouveau single. Même si j'ai un peu lâché le groupe ces dernières années (l'album précédent ne m'avait pas vraiment convaincu), Slipknot fait tellement partie de mon ADN musical que je frémis à chaque fois. Et comme souvent avec leurs singles, les Neufs me ramène quinze ans en arrière, dans ma chambre d'ado. Plus encore avec ce début où Corey adopte, le temps de quelques mesures, un chant mansonnien avant de sortir sa grosse voix si puissante. Le riffing tape dans le rythmique ultra-efficace dont les Américains maîtrisent la recette à la perfection : c'est aussi simple qu'imparable. Dans la même catégorie (simple et imparable) il y a également le refrain en chant clair, avec des guitares un peu plus mélodiques qui rappelle My Plague. Slipknot propose un titre qui coche toutes les cases pour plaire à son auditoire mais le fait toujours avec une maîtrise qui force le respect. The Chapeltown Rag annonce un nouvel album dont on ne connait ni le titre ni la date de sortie, à suivre donc.
The Halo Effect
Pingouin : C’est une nostalgie toute particulière que celle de l’époque de Göteborg pour les amateur-ices de death metal. The Jester Race, The Gallery, Slaughter of The Soul, c’était la belle époque. Et comme bien d’autres scènes pendant les années 2010, le death de Göteborg a droit à son petit moment revival.
Du moins c’est ce que suggère l’annonce début novembre d’un nouveau supergroupe : The Halo Effect. Mikael Stanne de Dark Tranquillity au chant, Niclas Engelin (In Flames) et Jesper Strömblad (ex-In Flames) à la guitare, Peter Iwers (ex-In Flames, décidément) à la basse et Daniel Svensson (je vous dis même pas dans quel groupe il a joué) à la batterie.
Toute cette petite bande a signé chez Nuclear Blast, et nous annonce un single, « Shadowminds », pour ce mardi. Avec un bel artwork signé Adrian Baxter.
On attend encore une date de sortie dans les bacs. Côté scène, The Halo Effect sera en tournée avec Amon Amarth et Machine Head l’année prochaine, passage à Paris le 12 octobre 2022, et à Bruxelles le 21.
Nightrage
Storyteller : cela faisait bien longtemps que Nightrage n’avait pas sorti de son et sa trilogie The Venomous et Wolf to Man manquait d’une conclusion. C’est chose faite, l’album est en route, il s’appelle Abyss Rising et le combo greco-suédois s’apprête à l’offrir au monde le 22 février 2022. Côté concept, c’est super grim, on se rapproche de Dante et de sa vision de l’enfer, un enfer créé par l’Homme et dans lequel il est maintenant condamné à vivre. En attendant et dans un pur style melodeath, voici le titre éponyme. Pas de fioritures, du gros son, des riffs catchy. C’est tout bon.
Boris
S.A.D.E : Dans la catégorie des dont on ne sait jamais à quoi ressemblera le prochain album, Boris se place en maître : les Japonais ont pratiqué une infinité de style, du doom au shoegaze, du drone au punk, de la pop à l'ambient. Leur nouvel EP, Reincarnation Rose, sortira le 17 nomvembre prochain chez KiliKiliVilla et l'un des deux titre le composant a été dévoilé (le second faisant près de vingt minutes, diffile de le proposer en single...). Passé en format quatuor et avec un nouveau line-up (seule Wata semble rester), les iconoclastes nippons proposent un titre tout à fait rock'n'roll habillé d'un clip dominé par une imagerie visual-kei. Encore un fois, Boris s'amuse à nous destabiliser et y parvient à merveille : le titre est efficace et entraînant, avec une guitare lead qui nous guide à travers le titre. On verra bien ce que nous réservent les vingts minutes du second titre, mais Boris prouve que son talent est définitivement protéiforme.
Saxon
Malice : Après avoir un peu buté mon groupe de NWOBHM favori (et le plus grand groupe de tous les temps), à savoir rien moins qu'Iron Maiden, dans ma dernière chro' (un peu de selfpromo ne fait jamais de tort), place donc au n°2 de la catégorie, les inoxydables Saxon. Un peu comme Maiden à l'époque du cancer de Dickinson, Saxon est passé par un épisode difficile avec une crise cardiaque pour le légendaire frontman Biff Byford, et c'est donc un plaisir de le voir en assez bonne forme, même si un peu bouffi, dans le clip (assez ridicule) de "Carpe Diem (Seize the Day)" tourné à moitié en "live" et à moitié près du Mur d'Hadrien, de manière à coller au thème du morceau (les conquêtes romaines en Grande-Bretagne). Même si bien sûr, au vu des soucis de santé de Byford, "Carpe diem" a une autre signification.
Le morceau en lui-même fera une ouverture efficace en concert, et on verra bien ce que l'album éponyme offre : Battering Ram était excellent, Thunderbolt bien plus anecdotique. Tout ce qui est à prendre à ce stade de la carrière de Saxon n'est de toute façon que du bonus. Carpe Diem (l'album) sortira le 4 février 2022 chez Silver Lining Music et ce ne sera après tout que le... 23e opus du groupe...
Sabaton
Malice : Allez, parce qu'il faut bien en parler, évoquons le single de Sabaton, dont on aurait presque oublié qu'ils peuvent faire autre chose que des singles "publicitaires" pour leurs partenariats avec World Of Tanks et autres. Ca vous a peut-être échappé, mais les Suédois ont cette fois annoncé le successeur de The Great War et après avoir joué aux effets d'annonce en demandant aux fans leur participation pour décider du futur thème de l'album, ils ont décidé de rester bloqués sur la Première Guerre Mondiale. The War To End All Wars fait donc le pari risqué du risque zéro, du thème bateau, de la continuité, après un Great War déjà un peu fatigué.
Pour introduire cet album, Sabaton a révélé son premier single Christmas Truce, évoquant naturellement cette célèbre trêve de Noël du 24 décembre 1914 lors de laquelle les deux camps, Allemands et Français, ont fraternisé le temps d'une nuit. Morceau idéal pour la fin d'année, mais le moins qu'on puisse dire est que Sabaton n'a jamais brillé par ses ballades, et Joakim Broden n'est pas réputé pour la finesse de son registre vocal. J'attendrai donc, pas forcément impatiemment, le 4 mars 2022 et la sortie de The War To End All Wars, en espérant que le groupe change d'orientation dans un futur proche.
Rotting Christ
Matthias : C'est comme une sombre pépite qui se voit déterrée, de années après la dernière fois que des yeux se sont posés dessus ; un morceau de Rotting Christ probablement inconnu de nombreux fans vient de refaire surface. « In the Name of 1000 Devils » est sorti originellement sur un split entre les Grecs et le groupe de Black Metal américain Negative Plane, pressé sur 45 tours à 616 exemplaires seulement, où il est présenté sous le nom « Naturdemonernas lockrop: I 1000 djävlars namn ». C'est d'ailleurs la dernière activité recensée de Negative Plane, toujours considéré comme actif mais qui n'a rien sorti depuis 2012.
La magie du numérique a donc fait ressortir ce morceau, audible sur YouTube depuis ce samedi. Et c'est pour le moins intéressant de découvrir cette piste méconnue, sortie pile entre l'album peu apprécié Aealo, et un Κατά τον δαίμονα εαυτού reconnu sans conteste comme un des chefs d’œuvre de Rotting Christ, ce qui d'ailleurs lui avait valu une place dans les 3 albums pour (re)découvrir le groupe qu'en fan inconditionnel, je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire. D'autant que le morceau ne ressemble pas beaucoup au style de l'époque de l'emblématique groupe hellénique.
Star One
Storyteller : Arjen Lucassen est le roi des projets. On arrive à peine à tous les recenser même si l’on sait que le premier d’entre eux reste Ayreon. Il marque sa passion pour les space opera, pour les dystopies futuristes en tout genre. Et c’est pour cela qu’il a décidé d’insister en montant Star One. Projet basé sur un recrutement de dingue, la barde prépare son troisième album. Et pour vous mettre en appétit, il propose le clip du titre « Lost Children of the Universe » qui dure dix minutes ! Petite exclusivité dans ce clip, les voix des deux chanteurs sont mélangées sur ce titre alors que sur l’album, chacun aura en charge une partie de l’opus. C’est donc une version légérement différente de ce que vous entendrez sur Revel in Time qui sortira chez Inside out. Les paroles sont inspirées du film Interstellar mais on ne va pas se mentir, les gens sont d’abord venus pour écouter Steve Vai jouer un long morceau et l’inonder de son talent, à la sauce Lucassen bien sûr.
Gronibard
Prout : La grosse surprise de la semaine est sans doute la signature annoncée de Gronibard sur le label majeur Season of Mist. A ce sujet, Gronibard s'exprime : "Nous, Gronibard, sommes très fiers d'être sous la bannière Season of Mist. Michael (NDLR : le boss du label) nous a promis de nous payer avec le coffret collector 'Illud Divinum Insanus' de Morbid Angel et nous a assuré qu'il atteindra bientôt une grande valeur et nous rendra riches." Suite à cette communication, on peut gager que le nouvel album, qu'on espère pour 2022, sera encore sous le jouc de l'humour. Rien n'a encore été annoncé à part ce mini teaser :