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On a tous un ou des groupes qu’on aurait aimé voir en haut de l’affiche, mais qui ne sont jamais réellement parvenus à faire leur trou, et sont tombés dans l’oubli. Pour moi, ce groupe c’est Yyrkoon. Depuis leur split il y a maintenant 3 ans (2007), je parle souvent de ce groupe, et force est de constater que peu connaissent le combo Amiénois. Et pourtant…
Pourtant, s’il y a bien un album qui aurait pu, que dis-je, aurait dû les emmener au panthéon du death français, c’est bien Occult Medicine. Car on tient bien ici un des tous meilleurs albums que la scène death française a sorti au cours de ces dix dernières années, ni plus ni moins. Mais à cause de problèmes de line-up ayant gêné la bonne promotion de cet opus (annulation de concerts…), et ce malgré une tournée européenne avec Impaled Nazarene, il n’en sera rien. Venons-en maintenant à la musique : du death plutôt musclé mâtiné de passages « power metal », le tout mâtiné de riffs mélodiques, de passages épiques et de soli furieux qui n’auraient pas dépareillés dans un album de heavy ! Vous l’aurez compris, le groupe, sur une base solidement death metal, pioche habilement dans plusieurs styles pour un résultat résolument personnel. C’est d’ailleurs simple, si au départ on pense peut être à quelques influences de la scène nordique (Illdisposed), rapidement la patte Yyrkoon fait mouche et on reconnaît immédiatement le son du groupe.
Une introduction classique pour un album de metal ouvre le bal, mais c’est avec « Doctor X » que les hostilités commencent : riff mélodique sur fond de blast, puis la voix de Stéphane Souteyrand nous growle aux oreilles. Je tiens d'ailleurs à souligner le travail de la production signée Jacob Hansen qui est tout simplement énorme et rend parfaitement justice à la musique d’Yyrkoon : le son laisse distinguer parfaitement tous les instruments, de manière à savourer les mélodies des compositions tout en gardant le panache caractéristique du côté « extrême » du groupe. Le travail sur la voix est particulièrement criant : en effet, à ce jour « Occult Medicine » est l’un des seuls albums où le chanteur growle de manière aussi audible et convaincante ! De plus, Stéphane Souteyrand possède un timbre assez personnel qui le rend reconnaissable entre mille !
Une des réflexions qui nous vient également à l’esprit lors de l’écoute, c’est la technicité et l’efficacité des compositions : le morceau « Blasphemy » en est un parfait exemple car tout y passe : du blast pur, des breaks à tout va, des rythmiques plus écrasantes, des riffs syncopés aux solos galopants… le tout soutenu par des mélodies apocalyptiques. En un seul mot : épique. Ce morceau vaut la découverte de l’album à lui tout seul, et représente parfaitement la démarche d’Yyrkoon à mon sens. Tous les morceaux de l’albums contiennent leur moment de bravoure (voire même d’émotion dans les solos), que ce soit le plus mid-tempo « Occult Medicine », ou encore « Reversed World » et ses quelques apparitions de chant clair (pour vous donner une idée, c’est très proche du chant clair de Scarve)…
A noter aussi que la batterie est proprement hallucinante de technicité tout au long des 45 minutes de cette galette. Normal quand on connaît le nom de celui qui est derrière les fûts, qui n’est autre que Dirk Verbeuren !
Le seul défaut que je pourrais trouver à cet album, c’est que la première partie (jusqu’à la piste 8) est tellement bonne, que pour les trois derniers morceaux (qui sont tout de même très bons) on a l’impression que le groupe baisse un peu le pied…
En bref, je ne saurais que conseiller « Occult Medicine » à tout amateur de death mais également de metal mélodique. Et à tous les autres aussi! Si cet album n’a pas réussi à amener au groupe le succès qu’il aurait mérité, il gardera toujours à mes yeux le statut de culte au sein de la scène française. Ca rend nostalgique tout ça…
1. Intro
2. Doctor X
3. Censored Project
4. Blasphemy
5. Occult Medicine
6. Revenant Horde
7. Reversed World
8. Trapped Into Life
9. Surgical Distortion
10. Schizophrenic Carnage
11. Erase the Past
