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Rien que le nom du nouvel album de Sole Remedy sent la complication. Apoptosis se réfère au phénomène de mort cellulaire. On devine que le titre en dit long sur la musique qu'un groupe peut jouer : entre le macabre et le complexe, une musique qui ne se comprend que pour ceux qui veulent bien s'en approcher et se pencher dessus. Bien qu'ils existent depuis une quinzaine d'années, les Finlandais n'ont sorti que deux albums, en comptant celui-ci. Un album d'ailleurs a la saveur du fait maison puisqu'il a été produit, enregistré et mixé par Jukka Salovaara, guitariste du groupe.
La pochette est composée d'un mélange de couleurs chaudes et froides, avec une imagerie de film d'horreur mâtinée de symboles ésotériques. Même si le rapport avec le titre de l'album peut être confus, on voit déjà le lien qui unit l'illustration à la musique. Entre la douceur des mélodies mélancoliques et la chaleur brûlante du côté agressif on fait un petit tour du métal moderne. Certains ont placé leur musique entre Katatonia et Opeth et c'est vrai qu'on pourrait leur trouver des points communs dans l'ensemble mais Sole Remedy a aussi voulu tirer son épingle d'un jeu progressif, dépressif et agressif.
Apoptosis se compose de dix titres et dure presque une heure. Les trois derniers morceaux sont bien plus longs que le reste de l'album, même s'ils sont dans la même veine. J'ai parlé un peu plus haut d'une notion de mélancolie qui parcourt l'album. Le groupe s'en revendique d'ailleurs et semble même en faire sa marque de fabrique. Pour comprendre ce que les musiciens ont voulu atteindre, il suffit d'un titre, le premier, Comatose. Un groove de batterie, des arpèges, une ambiance plus qu'une mélodie. Et vous pourrez retrouver cette tendance tout au long d'Apoptosis, pour faire retomber la pression et s'élever un peu. Pour appuyer les notes, une voix est nécessaire, un chant qui puisse marquer cette atmosphère créée par les guitares. Et là, je ne suis pas transcendé par le travail de Jukka. En effet, il manque singulièrement de caractère, d'un timbre qui pourrait se démarquer car l'ensemble est un peu pâle côté chant clair. Non qu'il chante faux ou de manière discordante, c'est juste qu'on a un peu de mal à sentir les émotions transpirer, l'écho et les effets sont de trop, bref pas terrible.
Heureusement, il est épaulé par une voix death, en growls qui accompagne les moments plus bruts de l'album. On voit facilement le découpage, l'équilibre qui est recherché. Pour revenir à l'exemple du premier morceau, l'enchaînement avec Present Remorse est évident. Puis l'alternance se met en place. Les rythmiques ne sont pas vraiment rapides mais assez denses et il faut presque attendre la fin de l'album avec Wolf In Me pour que Sole Remedy se lâche vraiment. Sinon on navigue dans des eaux un peu convenues et plus j'écoute, plus je me sent détaché des compositions. Il m'a été très difficile après plusieurs écoutes de distinguer des moments forts, ou encore un titre qui passerait au dessus des autres. Le tout traîne un peu en longueur.
Dommage car les trois derniers titres valent le détour, assez bien pensés, énergiques et originaux. On sent que Sole Remedy a jeté pas mal de force de composition dans ces derniers, même si le chant ne m'enchante toujours pas vraiment. C'est pour cela qu'au final, vous pouvez jeter une oreille sur Apoptosis, il me semble que l'ensemble manque un peu de saveur pour véritablement convaincre les fans des groupes cités en début de chronique malgré le talent certain des musiciens qui déroulent leurs partitions non sans finesse. Sole Remedy prouve que l'intention ne suffit pas, parfois il faut l'étincelle pour se sublimer, pour moi c'est raté cette fois-ci.
1.Comatose
2.Present Remorse
3.Leave
4.The Burden
5.Ordeal
6.Undertow
7.Apoptosis
8.Wolf in Me
9.Solace
10.Past Decay