Yoann, patron du label Inhuman Homicide Rec.
Yoann Gautier
Chroniqueur musiques du monde. Parfois Brutal Death / Black / Grind mais rien au dessous de 300BPM sinon c'est trop mou et je m'endors.
Aujourd'hui on s'entretient avec Yoann Gautier, acteur incontournable de la scène Grindcore et Metal underground parisienne en général.
Salut Yoann, pour les amateurs de la scène metal parisienne underground (UG) tu es une personne incontournable, notamment concernant le Grindcore et le Brutal Death. Néanmoins je ne suis pas sûr que l’intégralité du lectorat de Horns Up sache qui tu es, pourrais-tu te présenter brièvement ?
En général la présentation c'est ce qui prend le plus de temps à faire, mais on va essayer de faire bref : Yoann (aka Yoarghhh), actuellement guitariste de SERPILLERE, RANDY X MARSH et BORDEL SONORE, en solo dans BBARBAPAPPA BUTCHERY, je gère tout ce qui est musique dans INSEMINATION EXTRAGENITALE TRAUMATIQUE, voilà pour ce qui est des groupes avec une actualité récente. Je gère également deux labels/distro depuis presque 20 ans, Inhuman Homicide records (spécialisé dans le goregrind) et Triangle Infernal records (plus orienté grindcore/powerviolence/crust). Et j'ai monté pendant le confinement un troisième label avec 2 potes (Hervé "Pigy Perv" et Bernard Tetêde) qui assure la promo de groupe de l'underground français, le but assumé de celui-ci étant de dégoter des groupes qui n'ont pas forcément vocation à être signés sur un label ou qui n'avaient pas prévu de sorties physiques de leurs enregistrement (ce qui est le cas de plus en plus chez les jeunes du grind). Les bonnes choses se perdent. Bref ça a l'air un peu bordélique dit comme ça, mais c'est un ensemble qui est imbriqué l'un dans l'autre.
Pour beaucoup de personnes, tu es le gars qu’on voit partout en concerts UG dans un coin de la salle à vendre des CDs, tu peux nous parler de cette activité ?
En ce qui concerne Inhuman Homicide records, c'est le label que j'ai monté en 2002 quand je suis arrivé sur Paris et pour prendre la suite des prémices de Triangle Infernal records, qui a été mis en stand-by par la même occasion à ce moment-là. A la base, ce label était juste destiné à faire de l'autoproduction sur mes propres groupes, ceux de mon frère et ceux d'un pote, Flop, qui était mon guitariste en Normandie. On va dire grosso modo que le roster était surtout composé de BBARBAPAPPA BUTCHERY, BORDEL SONORE, URGL, DEGENERATION CHRONIQUE, GRIND MILITIA 50 et quelques autres projets en one-shot. De fil en aiguille, j'ai commencé à organiser des splits avec d'autres groupes, qui ont fini eux-mêmes par me proposer d'autres prods de leur cru, et c'est comme ça que ça a grossi. Mais j'ai réussi à maintenir l'esprit DIY que j'ai depuis le début, avec beaucoup de choses faites à la main. Et donc la raison pour laquelle on me voit squatter la plupart des concerts underground, c'est que la meilleure façon de diffuser et de propager ce que je produis, ça reste le trade avec d'autres labels. Je me retrouve donc avec une distro assez conséquente, qui mêle ce que j'aime, c'est à dire brutal death, grindcore, goregrind etc... J'ai réussi à nouer des liens avec des assos qui organisent des concerts sur Paris et qui me permettent de monter des stands lors de leurs concerts, notamment Suden Promotion, Cookie Prod, Booze Me Up, Théaux du Neuronoise Fest etc... En contrepartie, j'essaye de ramener un max de mon public de boomer ahahahah.
Comment se passe l’activité de label ultra spécialisé en France en 2020 ? Je te laisse le joker de 2019 si tu ne veux pas polémiquer sur le covid. Est-ce que les nouvelles technologies t’emmerdent ou tu t’es au contraire bien adapté ?
Je pense être pas trop mal au fait des nouvelles technologies, mon travail de tous les jours m'y oblige quoi qu'il arrive (je travaille pour une boîte de com'). Je ne vais pas dire que ça m'emmerde strictement, les réseaux sociaux sont un outil formidable de promotion et relation contact avec d'autres musiciens/labels/fans. Mais il faut suivre la cadence entre les nouveaux outils qui arrivent tous les 2-3 ans, faire le tri entre ce qui est utile ou pas, les mises à jour des fois un peu foireuses. Je me suis monté mon propre site il y a pas mal d'années, ce qui me permet quoi qu'il arrive de ne pas être totalement dépendant des réseaux sociaux. Après pour 2020, c'est une année très compliquée, j'ai dû repousser toutes mes sorties prévues, n'ayant plus eu d'imprimeur pendant plusieurs mois et des commandes au ralenti. Et comme mon activité est aussi assez dépendante des concerts, j'ai forcément un revenu qui a fortement baissé cette année. Et c'est justement là où tu dis merci aux nouvelles technologies, qui permettent de garder un minimum la tête hors de l'eau. Après j'ai l'avantage d'avoir suffisamment de recul sur ce que je fais pour savoir ce que je peux me permettre de faire ou pas, et de jouer assez rapidement la carte de la prudence. C'est ça qui a permis la pérennité d'Inhuman Homicide records sur toutes ces années. Après tout n'est pas bon dans les nouvelles technologies, on a eu le cas récemment avec cette polémique autour de Spotify (et je pense qu'on pourrait en englober pas mal dans ce genre-là), c'est adapté aux modes d'écoute (enfin pour le coup-là on va parler plus de consommation que d'écoute) avec un système de gros fils de pute derrière.
J’ai lu par ci et là que tu gères parfois absolument tout dans certains groupes, de l’art de la pochette, au pressage, à la distribution etc. En quoi consistent toutes tes activités en détail ?
Comme je disais plus haut, j'ai l'avantage de savoir combiner plusieurs éléments de mes activités, c'est pourquoi je me suis lancé dans l'aventure du label il y a plusieurs années. Je suis graphiste de formation, j'ai fait de l'illustration, et j'aime faire les choses par moi-même. J'ai toujours voulu faire de A à Z sur mes propres groupes, je peux donc apporter mon expérience à de plus jeunes formations, surtout comme je disais plus haut également, tu te retrouves confronté de plus en plus avec les jeunes générations à des gens qui ne savent même pas graver un cd-r. Je trouve ça un peu triste, je trouve qu'un enregistrement qui finit uniquement sur Youtube sera vite oublié. Donc quand un groupe me contacte, en premier lieu, s’il n'a pas de pochette prévue je lui propose de gérer tout cela (et pour certains quand on m'envoie des pochettes bien dégueulasses, je ne citerai pas de nom ahahahah). Au niveau du pressage, je fais massivement du DIY, mais du DIY “propre”. Je veux éviter à tout prix les cd-r en xerox immondes que tu trouvais au début des années 2000. J'ai donc mes contacts imprimeurs, je travaille aussi avec une boite de pressage pro pour les grosses sorties. Pour la distribution, je fais beaucoup de trades avec d'autres labels basés un peu partout dans le monde, ce qui donne aussi l'opportunité à quelques petits groupes de se retrouver à l'autre bout du monde sans avoir rien demandé ahahah. Mais c'est ça qui me plait dans l'undeground, c'est ce côté grande famille (même si comme partout y a quelques cassos' dans le tas), cette entraide, nouer des contacts à droite à gauche. C'est surtout ça qui doit te motiver quand tu montes une structure.
A chaque fois que j’entends parler d’un nouveau groupe de Grindcore sur Paris, une fois sur deux t’es dans le groupe (ou ton frère). Tu peux me faire un état des lieux musical passé et présent de la famille Gautier ? Fais toi plaisir, promo gratos.
Ahaha t'exagères un peu à ce niveau-là. On a eu beaucoup plus de formations quand on était en Normandie, mais bon faut avouer qu'un bon paquet n'a rien donné, hormis nos projets solos qu'on a amené avec nous sur Paris. Bon on va essayer de disséquer tout ça :
- BBARBAPAPPA BUTCHERY : c'est mon projet solo, on va dire qu'au début j'étais dans une mouvance grind fun, avec des paroles un peu Edgy sur les bords et qui est devenu plus cyber goregrind “traditionnel” il y a quelques années. J'ai un split en cours d'enregistrement actuellement avec ce projet.
https://bbarbapappabutchery.bandcamp.com/
- SERPILLERE : j'ai rejoint le groupe il y a 5-6 ans maintenant quand leur guitariste est parti vivre dans le sud. On joue du grindcore avec un esprit punk. Mon frère joue de la basse dedans depuis les débuts, et à l'époque je leur avais proposé de les dépanner sans forcément y rester des années, et au final j'y suis resté. On a eu un petit stand-by quand Denis, le batteur, est parti, on lui a trouvé un remplaçant l'année dernière mais comme tu peux l'imaginer, tous les projets de concerts sont annulés cette année.
https://serpillere.bandcamp.com/
- RANDY X MARSH : c'est le projet cybergrind-violence que j'avais monté avec Wlad de PENDRAK lors du stand-by de SERPILLERE. On l'a monté à deux, au final Zan, le chanteur de SERPILLERE, a fini par s'y incruster, on a eu mon frère au deuxième chant quelques temps après, on l'a viré et on a récupéré Théo de BRAINWASHED pour un concert. J'aimerais vraiment me repencher vraiment dessus pour finir une demo qui s'éternise, mais on a tous un planning un peu chargé de chaque côté.
https://www.facebook.com/randyxmarsh/
- BORDEL SONORE : c'est le seul groupe que j'ai fait avec mon frère à avoir “survécu” de notre période normande. De base c'est du noisegrind pur et dur, de l'impro totale, et on a essayé de “stabiliser” tout ça avec un peu moins d'impro. C'est le plus vieux groupe que j'ai, on a commencé en 1993 mais les enregistrements survivants de cette époque datent de 1997. Je pense qu'on doit détenir le record entre la date de formation du groupe et son premier concert, puisque celui-ci a eu lieu au Neuronoise il y a 2 ans ahahaha. Plus de 20 ans, ce groupe de losers ahahaha.
https://bordelsonore.bandcamp.com/
- INSEMINATION EXTRAGENITALE TRAUMATIQUE : c'est un projet cybergore que j'ai monté avec Bernard Tetête (GRAND FUCKER / LEO X GERARD). On a sorti une demo pendant le confinement, on en a une deuxième en cours. Je ne sais pas encore si on fera des concerts avec ce truc, on verra bien quand le moment sera venu.
https://cracrarecords.bandcamp.com/album/disease-from-another-planet
Pour Manu, je vais faire un récap rapide de ses propres projets où je ne participe pas, si tu veux plus d'informations t'auras qu'à l'interviewer directement : tu peux le voir dans URGL (cybergrind), DERISOIRE (powerviolence), FROIDEUR QUANTIQUE (black metal urglesque), PORNORO (pornogrind urglesque) et KYST (goregrind).
Comment cette année de merde influe sur tes activités de groupe ou label ? Tu le vois comment le futur proche de la scène UG française ? Tu aurais des groupes prometteurs à nous proposer ?
Cette année c'est vraiment la merde niveau activité du label, comme je l'ai précisé plus haut, j'ai dû mettre pas mal de choses à l'arrêt et repousser des prods, il y a encore des commandes mais c'est pas du tout comparable à une année normale. Après mine de rien, je ne me plains pas trop du confinement non plus, car musicalement j'ai pu avancer sur pas mal de choses, j'ai pu relancer mon fanzine, j'ai pu faire plein de choses que je ne peux pas faire en temps normal par manque de temps. Le plus chiant c'est l'absence de concerts, là c'est sûr il y a un manque, et j'ai hâte que ça reprenne, même à service minimal. Pour la scène underground française, je trouve qu'elle se porte plutôt bien, avec une relève au rendez-vous ; j'ai l'habitude de farfouiller à droite à gauche et là il y a vraiment de quoi se mettre sous la dent. Je suis surtout surpris par toutes les sorties qu'il y a eu cette année, alors que je pensais que ça allait être au point mort pendant plusieurs mois, étant donné que pas mal de studios d'enregistrement étaient à l'arrêt. En groupes prometteurs, je te citerais des trucs comme FILTHCULT, CAVALERIE, BRAINWASHED, BAIN DE SANG, GUMMO, HURAKAN, VIOLENT ENCOUNTER, GxZxP, MUCUS FACTORY, PRO DEATH CORPS, GRAND FUCKER, OTAGE... et il y en a plein d'autres.
Tu t’es assez récemment relancé dans le fanzine avec Grind’n’Noizy mais t’avais déjà fait l’expérience dans le passé selon mes souvenirs. Tu pourrais nous faire un pti récap’ jusqu’à aujourd’hui et nous présenter le concept ?
Ahhhhhhhhh mes fanzines, une grande histoire tout ça... J'avais commencé au début des années 2000 un fanzine intitulé “La Colère des Dieux”, c'était plus ou moins une private joke qui parodiait les magazines « du métale » où on interviewait nos groupes entre nous (on s'était fondé un petit collectif grind/noise normand d'une dizaine de personnes pour une quarantaine de groupes qui s'appelait le Triangle Infernal) qui a duré de 2001 à 2003. C'est vraiment ce truc qui va aboutir à Grind'N'Noizy, j'ai changé l'appellation et la ligne graphique pour vraiment faire un fanzine qui serait une sorte d'hommage grind/bruitiste à Hard'N'Heavy qui a bercé mon adolescence. Donc, 10 ans après la fin de ce premier fanzine, j'ai sorti 2 numéros de Grind'N'Noizy qui étaient encore totalement centrés sur les groupes du Triangle Infernal, et j'ai ré-exhumé le tout en mars dernier, me disant “pourquoi ne pas aller encore plus loin et aller piocher dans les groupes de l'underground FR ?”. J'ai recruté 2-3 potes pour pondre quelques interviews et des chroniques et au final on a trouvé un rendement que je trouve plutôt bien cette année, avec environ un numéro tous les 3 mois. Et j'espère pouvoir faire perdurer tout ça sur le long terme.
Qu’est-ce que tu cherches à faire avec toutes tes activités ? C’est juste un hobby, des revendications, un exutoire ? Qu’est-ce qui te pousse à créer tout ça ?
Un exutoire clairement. J'ai du mal à rester à ne rien faire où que je sois. J'ai un besoin de créer, c'est indéniable. Et c'est surtout une énorme passion depuis mes années lycée, c'est ça qui me guide, c'est me faire plaisir. Je reste le premier client de ce que je fais. Il y a un côté clairement boulimique dans tout ça, si je ne compose pas, je dessine ou je gère ce label. Le seul truc qui peut me freiner c'est de ne pas avoir le don d'ubiquité et le manque de temps pour faire tout ce que j'aurais envie de faire.
Y’a un pas si récent clivage très marqué entre le « Grindcore rigolo », surtout type Goregrind / Porngrind porté par exemple par Gutalax, assez accessible et grand public, et le Grindcore plus sérieux, plus intimiste et authentique ; c’est quoi ta position par rapport à tout ça ? Est-ce que t’as l’impression qu’on revit la fin des années 1990’s / début des années 2000’s avec feu-MDU, Gronibard et l’avènement d’Ultra Vomit ?
Je navigue souvent entre ces deux visions sans problème, avec une préférence pour le grindcore sérieux malgré tout, celui qui est revendicatif et énervé. C'est la base. Je comprends chacun des points de vue, entre celui qui ne cherche qu'à s'amuser et celui qui veut ressentir de la contestation dans ce qu'il écoute. Au débuts de BBARBAPAPPA BUTCHERY, j'avais également quelques “détracteurs” (mais bien évidemment plus mesurés que les cas GRONIBARD et consorts) parce que je ne faisais pas un grind conventionnel, je piochais allègrement dans des bidouillages électroniques, des morceaux techno tuning couplé à du black metal etc... Après en soit le problème ce n'est pas forcément ce que les groupes font, mais plus le public que ça draine le succès venant. Je me rappelle du dernier concert de GRONIBARD à la Loco avec un public de puceau qui hurle “Gronibard !!! Gronibard !!!” durant le set de MORGUE qui passait juste avant, le manque de respect total... Mais je pense que c'est un phénomène typiquement franco-français. Après en soit, je n'ai aucun problème avec le grind fun.
Je te vois comme un militant de l’Underground, du coup permets-moi d’en rajouter une couche. Les scènes Porngrind et Slam Death sont largement visées par le féminisme, principalement pour leur misogynie dans les paroles pour l’un et le machisme ambiant en live pour l’autre. C’est un peu moins le cas en France car ces scènes sont quasi absentes, mais en tant que personne très engagée dans le milieu tu en penses quoi ? Second degré ou réel problème ?
Honnêtement, je n'ai encore jamais entendu parler d'un membre d'un groupe de slam death appliquer ce qu'il chante, j'ai tendance à trouver le débat sur la misogynie du slam death foncièrement ridicule. Tu as beau avoir certains mecs qui disent des trucs complètement débiles, c'est pour la plupart du second degré et c'est pas du tout la même implication qu'un mec qui fait du NSBM et qui a cette même idéologie dans sa vie de tous les jours. Il faut se méfier des exagérations de tous les côtés, je n'ai pas de problème avec quelqu'un de sain qui se donne un rôle borderline pour ce qu'il crée. On est dans une société de la victimisation constante, et je pense qu'on accorde un peu trop d'importance à des gens de la team 1er degré qui vivent les choses à fleur de peau d'une façon irraisonnée, ce qui a tendance à ridiculiser des revendications légitimes sur la place de la femme dans notre société. Mais évidemment si des groupes dérapent dans la vie réelle, c'est normal de les condamner. Et pour avoir trainé dans énormément de concerts de slam death sur Paris, je te confirme que tu vas y trouver pas mal de monde qui se revendique du féminisme. C'est vraiment une question de savoir prendre du recul ou pas sur certains sujets et de discerner ce qui est du second degré et ce qui ne l'est pas.
On ne va pas faire trainer l’interview plus en longueur ; est-ce que tu aurais quelque-chose à dire qui te tient à cœur au lectorat d’Horns Up ? Je te laisse les mots de la fin, merci pour le temps que tu nous as consacré !
Hey toi le lecteur de Horns Up, soutiens ta scène locale, elle en a vraiment besoin en ces temps-ci, tu ne peux pas voir de concerts ? Ce n'est pas grave, achète des disques, des t-shirts, continue à faire vivre tous ces groupes le temps que reprenne tout ce bordel !!!
Merci à toi pour cette interview et grind on !!!!!!!!!
https://inhumanhomicide.bandcamp.com
https://triangleinfernalrecords.bandcamp.com
https://cracrarecords.bandcamp.com
http://normandieinvasion.free.fr/grindnnoisy-1-accueil.html
Merci à Yoann pour ses réponses pleines de spontanéité et de passion !