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L’été, ô belle saison que tout le monde attend avec impatience (hormis les maisons de retraite) ! Qui dit été dit chaleur ; soirées ; maillot de bain ; piscine ; putes et bien sûr : les tubes de l’été. Moi qui jusqu’à présent ne jurais que par ces deux génies afro-américains qui nous ont pondu un « Big Booty Bitches » d’anthologie, je me voyais déjà arpenter toutes les plages d’Europe en trémoussant mon arrière train sur ce hit, la gloire assurée je vous dis.
Mais ce temps là est déjà révolu. Merci qui ? Merci Indie Recordings. En attendant patiemment la sortie du nouvel album de Sahg fin août, le label norvégien a mis la main sur la pépite qui deviendra la bible de cet été 2010.
Kvelertak a tout du groupe hype, un artwork signé John Dyer Baizley (Baroness), un son phénoménal concocté par Kurt Ballou (guitariste de Converge) et des guests en veux tu en voilà avec entre autre Hoest de Taake. Oui je vous l’accorde, tout pour ne pas se pencher dessus. Et pourtant ce premier opus s’est révélé tout simplement excellent.
Qui a dit que la Norvège était un pays froid, enneigé ? Pas Kvelertak en tout cas. Car si leurs racines sont encrées dans le black metal, leur musique est bien loin de se cantonner à ça. C’est simple, prenez du black, ajoutez à cela une grosse touche de stoner et de punk, ça paraît imbuvable comme ça et pourtant la recette fait mouche.
« Kevlertaaaaaak » et bim c’est parti pour quasi 50 minutes de tubes, de riffs épiques et refrains beaufs. Si sur une première écoute on y va un peu à reculons, au fil de l’album on succombe facilement au charme des norvégiens. Je me suis d’abord demandé « putain comment on peut mélanger ces deux genres ? » et puis merde, cinq minutes plus tard je me suis retrouvé entrain d’hurler sur un « Blodtørst » de folie.
Si certains titres comme « Mjød » ou « Sultans Of Satan » ne donne pas dans la finesse et plutôt dans la « beaufferie » la plus totale comme savent si bien faire Korpiklaani et ses « Beer Beer », le reste de l’album est bien plus fouillé et bourré de subtilités.
J’en veux pour exemple des titres comme « Offernatt », « Ordsmader av Rang » ou « Utrydd dei Svake » qui rappellent fortement le Baroness du « Red Album » avec des riffs et leads épiques, radieux et chaleureux.
La musique des norvégiens bien que super facile d’accès se veut originale. Les cinquante minutes défilent à vitesse grand V on ne peut que saluer le mélange des genres et le travail de composition effectué. Au final leur musique devient presque une évidence, le black et le stoner ça peut baiser ensemble. Toutefois elle montre quelques limites sur les morceaux les moins travaillés tel que le faible et linéaire « Mjød », « Sultan Of Satans » ou encore « Liktorn » que je trouve assez poussifs.
Un peu comme à l’image de Baroness sur son « Blue Record », le bon riff ou solo arrive au bon moment pour ne montrer quasiment jamais de signe de faiblesse. Si Kvelertak s’inscrit dans la facilité via un chemin ouvert par Mastodon, Baroness et Kylesa ces derniers temps, les norvégiens font les choses avec classe.
En somme , Kvelertak livre ici un excellent premier opus qui comblera vos longues beuveries d’été (ou pas). Jeune ami, il est temps de ressortir la 206 du garage, d’aller flamber sur les autoroutes et d’aller chercher les bimbos sur la plage, Kvelertak est là !
1. Ulvetid
2. Mjød
3. Fossegrim
4. Blodtørst
5. Offernatt
6. Sjøhyenar (Havets Herrer)
7. Sultans Of Satan
8. Nekroskop
9. Liktorn
10. Ordsmedar Av Rang
11. Ytrydd Dei Svake