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Pour Silent Fall, leur album Otherwise est une renaissance. En effet, le groupe se nommait Winterland et s'inscrivait parfaitement dans une mouvance heavy métal à tendance fantastique qui a périclité ces dernières années après avoir soulevé les foules après l'avènement de Rhapsody Of Fire et autres Freedom Call. En lisant leur biographie, on a un peu de mal à savoir à quel moment la transition et le changement d'identité s'est effectué tant les deux noms circulent encore. D'ailleurs certains titres apparaissant sur ce premier album datent de l'époque de The Snow Begins To Fall comme Kill For Life. Ce passage mis à part, ils se sont fendus d'une dizaine de morceaux, ont même prévu un inédit internet et celui pour un bonus cd. Malins, les Français.
Otherwise est un album qui représente ce que l'on a le talent de faire en France, avec ce petit je-ne-sais-quoi qui fait qu'il est impossible que ce disque fut produit ailleurs. Peut-être dans le chant ou encore dans les mélodies mais ils ont un caractère bien à eux rattaché à un certain terroir, et cette constatation est loin d'être dépréciative. En fait, on remarque directement l'énergie qui se dégage des titres comme World Of Secrets ou Kill For Life qui déroule de bons gros riffs de guitares appuyés par une batterie qui frappe avec précision des rythmiques assez rapides et pourtant pas si simplistes que ça et dans lesquelles on reconnaît ces petits coups sur la ride qui sonnent souvent dans les morceaux de heavy / speed.
Ils poussent même leur style jusqu'aux abords du symphonique avec les chœurs de On The Top Of The World (dont l'exactitude au niveau de l'anglais me semble douteuse : il y aurait un The en trop), et le tout poussé par des claviers dont la qualité selon les titres est assez inégale. En effet, autant sur Tears Of Fate, on reconnaît merveilleusement bien la touche gros heavy mélodique qui s'approche des grands noms comme Sonata Arctica, autant parfois, on sent le trop plein, tellement les sons sont aigus et superflus.
En parlant de superflu, vous n'échapperez pas aux ballades qui sont assez classique et ont pour une d'entre elles le mérite de faire intervenir un des deux invités de l'album : Marjolaine de Wildpath sur This Could Have Been. L'autre convive est Stephan Forté d'Adagio qui vient nous gratifier de sa technique sur World Of Secrets.
L'émotion que soulève ce groupe se focalise souvent autour de son chanteur. Mais ici, pas de débat, il a un timbre qui donne son caractère au groupe donc pour moi, il est plutôt un atout. A un détail près, la prononciation sur certains passages, en particulier la boulette sur les premières paroles de Who Is The Fool ? Et du mot crown. Un détail ? Oui mais quand on veut s'exporter, voilà le genre de détails sur lequel on ne transige pas.
Otherwise est un album plutôt homogène et certains détails montrent tout le travail effectué par Silent Fall pour le faire sortir du lot : des percussions sur le premier titre surprennent l'auditeur par exemple. Malgré tout, le style du groupe est un peu suranné et on ne s'attend plus à entendre ce type de heavy, nos oreilles en ayant été saoulées au début de la décennie. De plus le son est correct, mais ne rend pas forcément toujours hommage à la puissance des guitares, la voix est parfois un peu trop en avant. Et on cherche le détail qui va sublimer le tout, l'ensemble manque d'un déclencheur, d'un gimmick. On en demande plus à Silent Fall, car on les sent au bord de la réussite et on sait qu'après Otherwise, on ne peut que les encourager et les pousser à aller plus loin.
1. Who is the fool?
2. Kill for life
3. Haunted Sights
4. Forever and Ever
5. One cold winter night
6. I wish
7. Play with Fire
8. World of Secrets
9. This could have been
10. Tears of Fate
11. On the top of the world
