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Jusqu’où peut aller l’amour de la musique et l’amour pour un groupe ? Si pour certains, elle va jusqu’au meurtre, pour ma part, mon coup de cœur pour Thulcandra m’a poussé à reprendre contact avec Napalm Records, label que nous comptions jadis dans nos partenaires et de qui nous n’avions plus de nouvelle, exprès pour la sortie de cet album ! Il faut dire que les extraits que le groupe avait mis en ligne sur leur myspace annonçait du très très bon, et c’est donc avec une patience en béton armé que j’ai attendu ce fameux album : Fallen Angel's Dominion.
Thulcandra, donc, mené par le talentueux Steffen Kummerer dont la renommé à déjà été éprouvé à travers Obscura, a vu le jour en 2003. En 2005, pourtant, le co-fondateur Jüergen Zintz, sujet a la dépression depuis plusieurs mois se donne la mort et oblige le groupe à effectuer un break qui durera jusqu’en 2010. Fallen Angel's Dominion marque donc le grand retour de Thulcandra sur la scène métal suédoise, et sensiblement, avec la signature chez Napalm Record, sur la scène internationale. Notre Steffen Kummerer (qui officie ici au chant et guitare) a semblé choisir avec soin ses compères d’aventures pour ne prendre que des musiciens déjà réputés via d’autres formations : frères Ludwig (Tobias, basse et Sebastien, guitare), du groupe Helfahrt, et Seraph (batteur de session, Dark Fortress). Sachant que de surcroit, le présent album a été enregistré aux Woodshed Studios de V Santura (Dark Fortress, Triptykon), on ne pouvait qu’espérer le meilleur !!
Dès les premières notes, l’ombre d’un très grand groupe recouvre la musique de Thulcandra : Dissection !! Tout, absolument tout dans cet album peut être lié d’une manière ou d’une autre au légendaire groupe de feu Jon Nödtveidt. La pochette ? Réalisée par Kristian Wåhlin, aussi l’artiste qui avait réalisé les pochettes de Dissection, de Live Legacy à l’EP Maha Kali en passant par les deux plus gros méfais du groupe : The Somberlain et Storm Of The Light Bane. L’ambiance ? Aussi froide et envoutante que sur les albums précédemment cités. La production ? Sans aucun défaut, à l’image de leurs ainés. Les rythmiques ? Du Dissection. Les soli, les breaks ? Dissection. Le groupe poussera même encore plus loin en reprenant « The Somberlain », une chanson de … DISSECTION !!
Ceci dis, crier au plagiat serai une réaction bien trop facile. Et il faut écouter avec une seconde oreille pour comprendre la musique de nos suédois. « In The Realm Of Thousand Deaths », l’intro instrumentale marquera les esprits et rappellera aux nostalgiques de Dissection comme moi “At The Fathomless Depths”. Vous vous souvenez du roulement de batterie qui annonçait Night’s Blood ? Eh bien c’est exactement le même qui introduit Night Eternal (notez au passage la ressemblance de nom). Ce titre peut être considéré comme LE titre de l’album. Une voix envoutante, des breaks à la guitare acoustique aux moments opportuns pour mieux reprendre leur black death mélodique, la bonne dose de ce qu’il faut, tout y est pour que ce titre devienne culte ! L’efficacité du groupe est vite démontrée, en alternant avec des passages purement black en blast, avec d’autres passages mid-tempo aux rythmiques plus catchy. L’émotion est là, la froideur aussi nous offrant la sensation de marcher en plein blizzard tellement les frissons ressentis sont palpables. La production enfin est juste … géniale, sans aucun défaut !
L’album se termine par l’instrumentale jouée au piano « In Silence We Eternally Sleep ». Una manière toute douce et calme de clôturer l’album. Parlons un peu de cette reprise : The Somberlain. Elle est ici vraisemblablement plus présente en tant qu’hommage que pour toute autre raison. L’influence que Dissection a pu avoir sur Thulcandra suinte par tous les pores de leur musique. Et même si The Somberlain n’aurai pas été incohérent sur l’album, la reprise a le mérite d’être fidèle et de renvoyer les sentiments que l’on ressent à l’écoute de l’originale.
En bref, Thulcandra ne pourra pas le cacher (et ce point pourra faire débat un moment), c’est du Dissection-like. Cependant, attention, ici, ce n’est pas de plagiat ou encore de mauvaise copie qu’il est question (en la matière, si vous voulez rire, voilà une très mauvaise reprise de « Where Dead Angel Lies » ). Thulcandra doit avant tout être vu comme les dignes héritiers, et non pas comme des usurpateurs de Dissection. Et ça, c’est déjà une victoire !! Mon coup de cœur 2010, à n’en point douter !!
1. In The Realm Of Thousand Deaths 01:30
2. Night Eternal
3. Fallen Angel's Dominion
4. Frozen Kingdom
5. Everlasting Fire
6. Spirit Of The Night
7. Legions Of Darkness
8. In Silence We Eternally Sleep
9. The Somberlain (Dissection cover)