ALV #2 : 10 reprises d'Extrême encore plus extrêmes !
dimanche 3 novembre 2019Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).
Apprécie La Violence #2
10 reprises d’Extrême encore plus extrêmes
Après le premier ALV sur les breaks (dispo ici), nous nous intéresserons aux covers. Pas au sens d’artwork ou de pochette, mais bien de reprise. Reprise du morceau d’un groupe par un autre. Et pour la sélection d’aujourd’hui – toujours sans les hiérarchiser ou les classer –, il s’agira de débusquer les versions encore plus violentes d’un morceau qui pourtant l’est déjà. Qu’elles soient fidèles ou non aux versions originales, nous verrons que les reprises listées ci-dessous déploient une intensité encore supérieure, que ce soit en termes de son, de vitesse ou simplement de jeu. En revanche, sauf précisé, toutes ces reprises ne sont pas, à mes yeux, meilleures que les originales. La plupart des groupes repris ici sont en effet si géniaux qu’il est quasi-impossible d’arriver à proposer une meilleure version de leurs enregistrements. Je le rappelle donc une dernière fois, seul le degré de violence supplémentaire nous intéresse ici. J’ai volontairement exclu toute cover de Venom tant ce groupe est de très loin le plus repris dans le paysage Metal extrême, et qu’il m’était tout simplement impossible d’en élire une en particulier. Voici donc, sans plus attendre, la sélection du jour.
AngelCorpse – Pleasure to Kill (Kreator)
Ceux qui me lisent savent à quel point AngelCorpse est un groupe qui compte à mes yeux. Fiers représentants de ce que j’appellerais la seconde vague Death Metal, les Américains développent un style dont on perçoit très rapidement les influences Azagthothiennes, et ce tout en proposant une formule encore inédite à leur époque. Le morceau qui nous intéresse ici est tiré des bonus de la réédition de Hammer of Gods, mais on le retrouve surtout dans l’excellente compilation Iron, Blood and Blasphemy parue en 2001. Et je dois dire qu’il fut particulièrement difficile à choisir. D’une part parmi les morceaux que le groupe reprend : Kill Again de Slayer, Desecration of Virgin de Sarcofago, Demon Seed de Morbid Angel ou Burning in Hell de Possessed… Et d’autre part pour le line up : avec ou sans Bill Taylor, avec Tony Laureano ou avec John Longstreth, bref, le choix fut cornélien. Mais c’est finalement cette reprise de Kreator qui a eu ma préférence.
Premièrement, il s’agit pour moi et pour beaucoup d’autres du meilleur album des Allemands, et ce de très loin. En termes d’agressivité, il y a très peu de sorties Thrash Metal qui arrivent à ce niveau, même parmi la flopée de tueries de la seconde moitié des années 80. Et au sein de cet album, le titre éponyme fait figure de monument. Deuxièmement : le line up d’AngelCorpse. En effet, bien que les deux monstrueux batteurs du groupe se vaillent tout autant, l’ajout d’une seconde guitare donne en revanche bien plus de relief au morceau. Mais ce qui frappe le plus (c’est le cas de le dire) lorsqu’on entend cette version pour la première fois, c’est le jeu de batterie. Celui-ci sonne extrêmement ciselé par rapport au titre original, notamment grâce au jeu de caisse claire de John Longstreth. Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre comment le groupe a pu se séparer de cette machine de guerre, surtout en avançant que son jeu n’était pas assez rapide. Invraisemblable ! Que l’on préfère le jeu de l’énorme Laureano ou non, personne ne peut nier que Longstreth parvient ici à un degré de bestialité quasiment équivalent. Ses roulements manquent un peu de rondeur, mais la faute est plutôt à attribuer au mix qu’au jeu. Et que dire des inimitables vocaux de Pete Helmkamp…
En définitive, même si l’originale reste évidemment insurpassable, la bestialité supplémentaire qu’insuffle AngelCorpse à Pleasure to Kill vaut très clairement le détour. Il s’agit pour ma part d’une de mes reprises de Metal extrême favorites et de la meilleure reprise de Kreator qu’il m’ait été donné d’entendre, loin devant celle d’Endless Pain par Cannibal Corpse…
Sadistic Intent – The Exorcist (Possessed)
Alors oui, c’est un peu de la triche lorsqu’on connait le passif des deux groupes, mais vous m’en excuserez. Plusieurs des membres de Sadistic Intent, et notamment les deux frères Cortez, ont en effet joué avec Possessed à plusieurs reprises durant la carrière du groupe. Les deux formations entretiennent des liens très forts depuis plusieurs décennies et cela s’entend. Mais le caractère exceptionnel de cette reprise au sein de notre article réside dans le fait que Jeff Becerra, vocaliste et fondateur de Possessed, est justement au chant sur cette cover des Chicanos.
Enregistrée à la fin des années 90, cette version / collaboration figure sur la face B du fameux single Morbid Faith. Et contrairement aux autres reprises de cet article, il s’agit ici du seul exemple de fidélité parfaite au titre original. Outre les vocaux du même chanteur, le travail des musiciens est irréprochable. Et cela l’est d’autant plus que cette reprise fut réalisée bien avant que les différents musiciens intègrent le line up officiel de Possessed. La justesse avec laquelle le groupe exécute le légendaire titre de leurs confrères est tout simplement bluffante. Accordées légèrement plus bas, les guitares filent à la même vitesse et la rythmique reste identique, jusqu’au moindre coup de tom. Bien que cette version de Sadistic Intent bénéficie d’un mix un peu plus harsh que l’originale, le rendu reste impeccable. C’est bien simple, si on m’avait fait écouter cette version sans la connaitre, j’aurais tout de suite pensé à une version estampillée Possessed. Un véritable « trompe-l’oreille » !
Heresiarch – Equimanthorn (Bathory)
Le monde des covers de Bathory est un vaste monde. Et comme souvent, on y trouve de nombreuses perles dans un océan de médiocrité. Parmi les innombrables reprises des premiers albums, certains groupes s’attèlent à réinterpréter un autre des brûlots de Quorthon : Equimanthorn. Et entre la version de Revenge sur leur dernier split, ou celle, plus confidentielle, de Proclamation, il semble évident que la scène Black Bestial éprouve un attrait particulier pour ce titre culte. Loin de minimiser ces deux exemples (surtout le premier), j’ai cependant choisi une autre version pour cet article : celle d’Heresiarch. Bien qu’ils n’aient pas la renommée de leurs émérites confrères canadiens, les Néo-zélandais jouissent cependant d’une certaine réputation dans le milieu underground, notamment grâce à leurs deux EPs. Pour ma part, bien que James Read soit l’un des batteurs les plus époustouflants de cette scène, j’ai toujours eu une préférence pour C.J. Sinclair. Même si son travail de producteur peut parfois rebuter, son jeu de batterie, notamment dans Diocletian et Heresiarch, ne laisse personne indifférent. Et pour ce dernier groupe, la première demo Obsecrating the Global Holocaust et l’EP Hammer of Intransigeance s’imposent très clairement parmi les meilleures sorties Black NZ.
Mais abordons plus particulièrement le cas de cette reprise de Bathory. Tout d’abord : le son. En effet, ce premier enregistrement bénéficie de la meilleure prod’ de toute la discographie des Néo-Zélandais. Là où Sinclair va doper le son des sorties suivantes, celui de cette première demo demeure à la fois dense et rond. On perçoit parfaitement tous les instruments, aucun n’est plus en avant que les autres. Mention spéciale au bourdonnement de basse hyper granuleux qui donne un relief tout particulier au break central. Même si j’ai une légère préférence pour les compos des EPs, impossible de nier qu’en termes d’ambiance, cette demo l’emporte haut la main. Et pour couronner le tout, le chant de NH est complété par celui de l’ex-Diocletian Phil Kusabs. Toujours avec ce son fantomatique et ces multiples échos, l’alternance entre les growls abyssaux et les screams déchirés rend cette reprise encore plus démoniaque. Même si celle de Revenge détruit tout en live, la palme studio revient définitivement à la version d’Heresiarch !
Ampütator – Slaughter of the Innocent (Repulsion)
Toujours dans le Black Bestial, augmentons d’un cran le degré de folie avec l’un des projets les plus tarés de la scène US qui reprend les tout aussi tarés Repulsion. Ce n’est pas chose aisée que de s’attaquer à ce monument des scènes Death et Grind, mais le duo américain s’en sort plutôt bien. Située au beau milieu du premier full-length Deathcult Barbaric Hell, cette cover a la particularité de faire changer le registre du morceau original. En effet, moyennant quelques changements d’accords, de tempo et de son, Slaughter of the Innocent devient ici un pur titre de Black Bestial.
Accordées légèrement plus haut, les guitares conservent ce grain buzzsaw si typique. Coté rythmique en revanche, on accélère encore plus le tempo pour donner à certains passages un rendu totalement épileptique. Comme si la version de Repulsion ne l’était pas déjà assez ! À une vitesse pareille, le passage central « Nuclear solution, End the war at once » sonne à la fois hyper Grindcore et en même temps complètement Black Bestial. Le tout est évidemment agrémenté de « UGH ! » et autres régurgitations vocales réverbérées du plus bel effet. Tous les éléments Black Bestial sont là, nous avons vraiment affaire à un morceau d’Ampütator. Et pourtant, l’hommage au titre original est en même temps parfaitement exécuté. Il s’agit pour moi d’une des meilleures reprises d’un titre d’extrême par la scène Black Bestial, qui pourtant regorge de tueries. J’aurais évidemment pu choisir Slaughter par Conqueror, Sarcofago par Blasphemophagher, Bolt Thrower par Diocletian ou même, soyons fous, Blasphemy par Black Witchery, mais malgré la qualité indéniable de tous ces missiles, cet exemple me semble représenter à la perfection le propos de cet article. Un bel hommage à un titre culte, tout en y ajoutant une couche de violence. TOTAL WAR !
Abhorrence – INRI (Sarcofago)
Continuons dans la bestialité avec l’un des foyers les plus représentatifs de toute l’histoire du Metal extrême, j’ai nommé l’Amérique du Sud. Bien que le Chili ou la Colombie ne soient pas en reste, le Brésil fait souvent office de figure de proue au sein des différentes branches Thrash, Death et Black sud-américaines. Et pour cet exemple précis, nous allons pouvoir nous intéresser à deux courants très distincts de cette bestialité made in Brazil : le proto-Black et le Brutal Death. Nul besoin de présenter l’original, Sarcofago est l’un des plus grands ambassadeurs de l’extrême sud-am’ des 80’s. Reprenant ce que faisaient leurs compatriotes Vulcano ou Sepultura à l’époque, le gang de Belo Horizonte accouche en 1987 d’un des albums les plus marquants de l’histoire du Metal extrême. Et le titre éponyme qui nous intéresse ici figure parmi les favoris de votre serviteur. Les interprètes, en revanche, méritent un peu plus d’attention. Bien qu’il soit l’un des plus fervents représentants de son courant musical, Abhorrence reste un groupe assez confidentiel dans le paysage Death Metal, souvent occulté par le combo finlandais du même nom. Brésiliens eux aussi, les musiciens d’Abhorrence officient dans le registre Brutal Death typiquement do Brasil initié par Krisiun durant la seconde moitié des 90’s. Un Brutal Death extrêmement bestial où la rythmique constitue l’élément le plus important. Aux côtés de Rebaelliun, Nephasth, Mental Horror et évidemment du groupe suscité, Abhorrence ont participé à faire de cette branche une véritable école au sein de la scène Brutal Death début 2000’s.
Véritable croisement entre ces deux courants typiques de l’Amérique du Sud, impossible de passer cette cover sous silence. Car, même si le degré de violence reste équivalent d’une version à l’autre, celle d’Abhorrence a le mérite d’effectuer une parfaite adaptation d’I.N.R.I. à la sauce Krisiun-like. Les guitares sont accordées plusieurs octaves en dessous, et niveau rythme la différence est justement frappante ! Exit le jeu délicieusement approximatif de DD Crazy, bonjour la rythmique meurtrière à la Max Kolesne. La caisse claire, littéralement mitraillée par Fernando Arroyo, est l’Alpha et l’Omega du morceau. Ouverture, lancement du couplet, pause, calibrage du chorus final, bref, cette caisse claire Brutal Death brésilien vient littéralement compartimenter le morceau. Et le jeu de guitare de l’autre frère Arroyo est d’une précision tout aussi chirurgicale. Mention spéciale au riff du passage « Thieves, And Corrupters ». La boucle originale, voguant insidieusement sur les proto-blasts de DD Crazy, voit ici sa fin totalement compressée pour s’insérer parfaitement entre les impitoyables assauts du batteur. Bien qu’on préfère évidemment la version Sarcofago, la transition vers le Death Metal est ici on-ne-peut mieux exécutée. Elle conclut à la perfection le split avec les non moins bestiaux Impiety, malheureusement dernière offrande d’Abhorrence avant leur séparation…
Impiety – Black Church (Sextrash)
Et en parlant d’Impiety, restons un instant dans le domaine des covers de groupes brésiliens. Si Impiety est célèbre pour ses énormes reprises de Bathory et même de Sarcofago, leur hommage à Sextrash, autre fleuron de Cogumelo Records, est selon moi le plus réussi. D’une part, il s’agit là de mon titre préféré des Brésiliens. Situé sur la face B de leur premier album Sexual Carnage, Black Church est de loin l’un des morceaux les plus evil de l’album. On y retrouve d’ailleurs DD Crazy, batteur culte de Sarcofago mentionné plus haut. Et entre les mains d’Impiety – là aussi sur leur meilleur album –, ce morceau prend une dimension encore plus démoniaque.
Une fois n’est pas coutume, les grattes sont encore plus graves, et le grognement si caractéristique de Shyaithan introduit à la perfection le riff principal. À l’inverse des guitares, le chant est bien moins caverneux et beaucoup plus criard que sur la version originale. Et en la matière, Shyaithan est pour moi l’un des meilleurs vocalistes du genre. La hargne avec laquelle il vomit ses propres textes est identique pour la réinterprétation de ce Black Church. Le tout est en plus renforcé par des backing vocals légèrement pitchés lors de certains passages. De véritables bêtes sauvages ! Enfin, tout comme pour la reprise d’Abhorrence ci-avant, le jeu de batterie est encore plus fourni et précis, mais conserve toute sa bestialité. J’admets que, pour cette cover, un jeu légèrement plus approximatif aurait peut-être mieux sonné, mais les Singapouriens s’en sortent à merveille. Que ce soit pour leurs nombreuses reprises ou pour leurs propres compositions, Impiety restent l’un des combos les plus déchainés des années 2000.
Nuclear Death Terror – Morbid Tales (Celtic Frost)
Changement de registre radical à présent. Les amateurs du genre pourront aisément reconnaitre, à la simple lecture du nom, que le groupe qui nous intéresse ici est plutôt à ranger du côté du Punk. En effet, avec un patronyme faisant écho à un grand nom anglais du genre, Nuclear Death Terror officie dans les registres Crust et Hardcore D-beat. Et cet EP Ceaseless Desolation est pour moi leur meilleure sortie aux côtés du full-length Chaos Reigns. À peine constitué de trois compos et d’une reprise, il s’agit pour moi d’un des meilleurs disques de la scène K-Town Punk. Et cette reprise finale y est surement pour quelque chose !
(à 7:40 ci-dessous)
Le choix du groupe, qui à première vue peut paraitre surprenant, s’avère à l’écoute parfaitement logique. Le Metal extrême typiquement 80’s de Celtic Frost se prête aisément au groove D-beat de NDT. Morbid Tales est l’un de mes titres préférés des Suisses, et la version crusty que nous propose le combo de Copenhague est loin de lui faire déshonneur ! Une production idéale, qui laisse bien résonner le son de guitare, des doubles vocaux qui sonnent à la fois lointains et evil, et globalement un son très Metal qui ne dénature en rien cette merveille de Celtic Frost. On ne va pas se mentir, c’est avant tout sur les accélérations que NDT excelle. Le tempo est d’ailleurs légèrement plus rapide que l’original. Et ce D-beat typiquement CrustPunk scandinave – avec ce constant martellement de la ride – donne une saveur toute particulière au titre. Une fin d’EP aussi abrupte que puissante !
Insect Warfare – Behind Bars (Razor)
On continue dans les reprises improbables de Metal extrême par des groupes de Punk extrême. Ici, c’est l’un des plus gros cadors de la scène Grindcore 2000’s qui s’attaque à un second couteau du Speed Thrash nord-américain. Toute sproportions gardées bien entendu, Razor est en effet l’un des groupes les plus réputés de la scène canadienne. Mais pour une reprise par Insect Warfare, on aurait plutôt pensé à Slaughter ou même aux premiers Voivod. Et, même en prenant Razor, Behind Bars est loin d’être le titre qui nous viendrait à l’esprit. Tout sautillant et entraînant qu’il est, on a du mal à s’imaginer Insect Warfare se l’approprier. Et pourtant…
Lorsqu’on a entre les mains le fameux EP dont est extrait cette cover, la corrélation saute aux yeux. Chacun des titres de morceaux est en effet un hommage à un groupe de Thrash 80’s (en vrac Kreator, Razor, Sodom ou encore Destruction). Et pour couronner le tout, en plus de cette reprise, l’artwork et le titre du disque font explicitement référence à l’album Violent Restitution des Canadiens. Bien que Behind Bars ne soit clairement pas le morceau le plus violent de ce fameux album, il s’agit d’un des plus populaires. Déjà repris par Cannibal Corpse trois ans plus tôt, force est de constater qu’il se prête fort bien à l’exercice de la reprise. Et cette version grindisée par le power trio texan s’avère encore plus réussie.
Assez scolaire dans son exécution, elle bénéficie cependant de la prod typique d’Insect Warfare. Un son buzzsaw hyper granuleux au niveau des pédales d’effets et surtout une caisse claire au timbre absolument parfait, ni trop tefal ni trop aseptisé. Les fills de Frank Faerman avant chaque refrain donnent d’ailleurs un élan supplémentaire à ce morceau déjà très dansant. Judicieusement placé en clôture, cette cover se termine sur le même sample de tronçonneuse qui ouvre l’EP. Le son se mêle parfaitement aux riffs grésillants de Beau Beasley et vient mettre une touche finale à ce brillant hommage au Thrash 80’s. Bien qu’elle ne soit pas extraordinaire, je préfère largement cette reprise à celle de Celtic Frost que le groupe a ajouté sur la réédition de ce même EP. Et puis ça aurait fait doublon avec le précédent exemple de cet article…
Defleshed – Beneath the Remains (Sepultura)
Passons maintenant à un groupe un poil plus confidentiel : Defleshed. Les Suédois furent uniquement actifs entre mi-90’s et mi-2000’s mais n’ont certainement pas chômé, avec pas moins de 5 albums et autres EP, live ou demos. Personnellement, je retiens surtout la doublette Under the Blade (1997) / Fast Forward (1999). Deux pures galettes Thrash Death parues pourtant à une période où le style était quasiment à l’agonie. La qualité reste excellente d’un album à l’autre, mais c’est Under the Blade qui nous intéresse plus particulièrement. En effet, en plus d’une reprise de Destruction en clôture d’album, la version vinyle comporte une énorme cover de Sepultura en fin de face A.
Sans intro aucune, celle–ci démarre sur les chapeaux de roues. L’ouverture typiquement Thrash prend ici encore plus d’ampleur grâce à une rythmique surpuissante. Les riffs d’annonce donnent d’emblée envie de tout casser. Et cela ne va pas baisser en intensité de tout le morceau. Un martellement skank beat constant, simplement complété par de courts fills aussi vifs que percutants avant chaque changement de riff. Les vocaux, moins hargneux que ceux de l’original, sont cependant beaucoup plus éraillés. Cela donne un relief plus extrême au chant, notamment dans les graves lorsqu’arrive le fameux écho du refrain. Ce Beneath the Remains made in Defleshed est d’ailleurs légèrement plus rapide. Sans pour autant tomber dans l’esbroufe de l’interprétation supersonique, le groupe parvient à accélérer un tout petit peu le tempo et ainsi nous livrer une version plus personnelle. Et pour couronner le tout, un lead totalement frénétique est ajouté en plein milieu du morceau. Du pur Deathrash 90’s ni trop old school ni trop moderne. Même si on ne pense pas forcément aux Suédois lorsqu’on parle de covers de Sepultura, Defleshed parviennent ici à nous proposer l’une de leurs reprises les plus réussies.
Infernal War – Christ Passion (Sodom)
Eh oui, je l’avais gardé pour la fin… Ça ne vous surprendra pas, vu que j’en avais déjà parlé dans le premier numéro de cette série ALV. Je n’y peux rien, en matière de Black Metal, le Infernal War années 2000 est certainement mon groupe favori. Et lorsqu’il reprend en plus mon morceau préféré de Sodom – dont j’avais aussi parlé –, je ne réponds plus de rien… Là encore, ce titre ne figure que sur la version vinyle de Terrorfront, premier effort des Polonais. Et, comme si cet album n’était pas déjà assez violent, cette incroyable cover enfonce encore plus le clou (sans mauvais jeu de mot)…
Cette fois-ci, le changement est beaucoup moins subtil que pour la reprise dont je parlais plus haut. Le tempo est d’emblée accéléré, et pas qu’un peu ! Sans évidemment faire de la vitesse pour la vitesse, Infernal War nous propose une version de Christ Passion qui, en plus de coller parfaitement à ses thématiques de prédilection, colle également à son style musical : brutal, rapide et Punk. Des guitares qui sonnent plus acérées et une caisse claire tefal du plus bel effet. D’ailleurs, Stormblast s’est totalement approprié le morceau, c’est presque comme si c’était lui qui l’avait composé ! Son mur de blasts, ses annonces de breaks ou encore ses avalanches de skank beats sont tous présents dans cette cover. Et que dire des vocaux de Warcrimer… Encore et toujours l’un de mes vocalistes Black Metal préférés ! Son chant scandé prend d’ailleurs une ampleur folle sur le chorus « Mortal way of life ». Tout ce qui dans le titre original me faisait déjà péter un plomb est ici rendu à la puissance 1000. Pour une analyse plus complète de Christ Passion mais aussi d’Infernal War, je vous renvoie donc à mon précédent article sur les breaks ici. Je me contenterai juste de conclure en affirmant que cette reprise est sans conteste ma reprise préférée ever. Point final (ou presque)…
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Ce fut assez difficile d’arriver à une sélection de seulement dix morceaux, mais j’en suis globalement assez satisfait. Le domaine des cover songs est assez épineux tant l’exercice est ardu selon le groupe auquel on s’attaque. Certains artistes ne se cantonnent d’ailleurs qu’aux reprises live, préférant l’intensité du rendu scénique à un enregistrement studio figé. Et c’est souvent encore plus exceptionnel que tout ce que j’ai pu lister ci-dessus. Ainsi, je n’ai pas pu inclure les énormes Schizo de Repulsion, Black Magic de Deströyer 666, Evil Dead de Mercyless, Mortician d’Incantation, Ripped from the Cross de Drowned, Victims of a Bomb Raid de Napalm Death, No TV Sketch de Siege, Bestial Invasion de Toxic Holocaust ou encore Sacrifice de Tsjuder... Toutes des tueries intersidérales mais impossibles à aborder dans un article sans sources audio de qualité. En revanche, je n’ai aucun doute sur le degré de violence supplémentaire que les morceaux de cet article contiennent par rapport aux titres originaux. C’est justement tout l’intérêt de cette série d’articles ALV. Et vous, quelles sont les covers que vous trouvez encore plus extrêmes que les originales ? P.S. Tout morceau repris par Vader sera automatiquement éliminé.