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Etre étudiant, c’est parfois avoir beaucoup de temps libre, mais pour mon cas, c’est aussi beaucoup de travail, de révisions et d’implication. C’est ainsi qu’à toujours bosser sur les cours, la pile d’album à chroniquer s’accumule sur le bureau, jusqu’à atteindre un point de non retour !! C’est donc avec du retard que je vous parlerai de la sortie de Soulmaker, Discordance. Ayant découvert le groupe en 2007, j’étais totalement tombé sous le charme de leur titre « Les Mouches » et c’est avec une impatience non dissimulée que j’attendais la sortie de leur premier album, objet de cet chronique !
Petit retour en arrière sur le passif du groupe : fondé en 1999 à Belfort, mais avec un line-up stabilisé en 2002, Soulmaker enregistre un titre pour la compilation Into A Heavy Circle (2004) et sort une démo de trois titre en 2005. Le groupe commence à tourner en 2006 en première partie de Psykup et Epica. En 2007, le chanteur et membre fondateur quitte l’aventure et laisse la place à un élément qui deviendra par la suite pièce maitresse du groupe : Marina. Le groupe enregistre la même année un EP sobrement intitulé Obsessions qui reçoit les éloges de la presse spécialisé. Après une trentaine de date en compagnie d’ADX ou Black Bomb A, le groupe enregistre en juillet 2009 son tout premier album : Discordance.
C’est donc en janvier 2010 que sort enfin le premier rejeton. Proposant un heavy/thrash metal, l’album, autoproduit, révèle un son excellent. Et pour cause, il a été enregistré sous la direction de Yann Klimezyk (ayant déjà collaboré avec MyPollux et X-Vision). Le mastering est assuré quant à lui par Sébastien (guitariste). Savoir que c’est une autoproduction en écoutant un résultat aussi propre est presque irréaliste, chaque instrument est clairement identifiable et le rendu final est finement léché. Le son des guitares est par ailleurs très travaillé pour proposer puissance et lourdeur, tout en proposant des riffs tranchants et groovy. On regrettera cependant la mise en retrait de la batterie, proposant principalement des rythmiques mid-tempo, s’adaptant tout à fait aux sonorités thrash que distillent les guitares.
Il est à noter que malgré le succès de groupes comme Arch Enemy ou Wall Of Jerico, rares sont les groupes français menés par une femme à avoir réellement percé dans le métal (Eths étant une rare exception). C’est ainsi que j’aborde la pièce maitresse de l’album : la voix de Marina ! Son aisance est proprement impressionnante : passant en quelques secondes d’une voix fragile, presque chuchotée à une voix frisant avec les hurlés hardcore. Point intéressant de l’album, la moitié des textes sont en anglais et l’autre en français (6 titres pour chacune des langues). J’avoue avoir eu quelques craintes sur les titres en français de quelques longueurs ou d’un choix ne s’adaptant pas avec le registre. Eh bien Marina a réussi à me faire changer d’avis, et pour cause les meilleurs titres de l’album sont en français : « A Vide » (parlant de la dépravation des jeunes filles), « Les Mouches » (inspiré d’une pièce de théâtre de Sartre) ou encore « Tu ne fais rien » (à propos de l’inaction des gens face aux horreurs de l’humanité). Les titres en anglais, sans néanmoins être en dessous des autres, paraissent cependant un poil plus ternes. Pour cause, un chant maitrisé certes mais un poil moins assuré que sur les textes en français (qui eux révèlent plus d’audace dans la voix).
En bref, Soulmaker a pris son temps pour sortir son premier album mais la stratégie s’avère payante. Riche en sonorité, varié, l’album propose un thrash métal de qualité à défaut de réellement innover le genre. Le son est tout simplement excellent, carré et puissant. Une première production qui laisse deviner un avenir plein de potentiel pour le groupe de Belfort ! En espérant avoir l’occasion de bientôt voir le combo sur scène !
01. Married To A Ghost [3:56]
02. A Vide [4:31]
03. Sing [2:40]
04. Requiem For A Creep [3:57]
05. Les Mouches [4:24]
06. In Nobody’s Heart [3:56]
07. Maux D’Adieu [3:38]
08. Inch Allah [4:50]
09. Rise To Fall [4:22]
10. A L’Encre De Ton Sang [3:34]
11. Tu Ne Fais Rien [4:00]
12. I Remember [5:40]