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Toutes les légendes commencent à un moment donné et celle de Marillion a commencé un jour de 1983 quand le Royaume Uni était déjà sous le charme du Heavy Metal d'Iron Maiden et commençait à oublier le Rock Progressif des années 70. C'est alors que des groupes comme Marillion ou Pendragon sont apparus et ont permis à cette scène devenue fébrile depuis que Genesis ait vendu son cul à une Pop bien plus offrante, de se renouveler et de prouver que ce genre continuerait à jamais d'exister.
Marillion est emmené par ce qui sera le noyau dur du groupe, Pete Trewavas à la basse, Steve Rothery à la guitare et Mark Kelly aux claviers ainsi que par Mick Pointer derrière la batterie et surtout un certains Fish au chant qui aidera, par son charisme et sa mélancolie, la formation à trouver rapidement son public.
Ce n'est pas forcément avec ce premier album intitulé Script For A Jester's Tear que le groupe se forgea une réputation de leader de la nouvelle scène. Cet album sent bon la mélancolie, la déprime, la nostalgie avec un zeste d'humour et possède déjà d'excellents éléments qui feront le succès de la formation dans un avenir très proche. L'approche de Marillion nene cherche jamais à tomber dans la virtuosité technique d'un Yes mais au contraire veut émouvoir par sa retenue. Vu le talent de chacun des membres, Marillion aurait pu partir dans une bataille d'égos pour savoir lequel des musiciens auraient le solo le plus long. De toute façon, il n'y pas match si solo il y a, ce sera un solo de guitare par Steve et son touché extraordinaire. Le monsieur donne l'impression de ne faire qu'un avec sa guitare. Comme un David Gilmour (Pink Floyd) il ne la gratte pas, il la caresse et vu les sons qui en sortent, elle semble aimer terriblement cela... Et nos oreilles aussi. Cette sensation est présente sur tous les morceaux. Steve Rothery est un guitariste incroyable et il n'en est encore qu'à ses balbutiements.
Mark Kelly ou Pete Trewavas auraient pu lui tirer la bourre mais, et c'est tout à leur honneur, ils savent rester à leur place et ne pas sombrer dans le pompeux ou le pathétique. Marillion est un tout, où chaque musicien est à sa place, construit sur un collectif et non sur une somme d'individualité. La stabilité du groupe parle d'elle même. Ces deux membres sont aussi indispensables que Steve ou Fish à la musique du groupe et sont quand même mis en valeur (« The Web » pour le premier, « Forgotten Sons » pour le second)
Fish, parlons en de Fish. C'est un chanteur tout bonnement incroyable capable de nous faire pleurer et de nous faire rire (« Garden Party ») selon ses intonations. Il rend peut être l'une de ses plus belles copies avec le titre éponyme qui est surement le titre qui vaut à lui seul l'achat de cet album. Une pièce maîtresse de la longue discographie du groupe, voilà ce qu'est « Script For A Jester's Tear ». Elle n'aurait jamais été rendu aussi émouvante avec un autre chanteur que lui. Son chant est si doux et dégage de la fragilité (« Chelsea Monday ») . Il est aidé par un talent d'écriture qui n'est plus à démontrer.
Ceci dit, il faut tout de même avouer que ce premier album est encore assez éloigné de la perfection. Marillion se cherche encore un peu et le spectre Genesis n'est jamais bien loin dans les structures, dans les rythmiques (« Garden Party »), dans les ambiances (cette flute sur « Script For A Jester's Tear »).
L'autre défaut, et pas des moindres, est que l'on retrouve l'ensemble de cet album sur le DVD Recital Of The Script avec des parties remaniées, un son bien meilleur et le charisme impressionant de Fish qui rendent Script For A Jester's Tear beaucoup plus touchant que sur simple support CD.
Beaucoup de groupes rêveraient de sortir un premier album de la qualité de Script For A Jester's Tear, mais malgré tout Marillion est encore loin de ses sommets. Les influences se feront de moins en moins sentir au fûr et à mesure que les disques sortiront et Marillion gagnera en qualité.
« So Here I Am Once More In The Playground Of The Broken Heart »
1. Script For A Jester's Tear
2. He Knows You Know
3. The Web
4. Garden Party
5. Chelsea Monday
6. Forgotten Sons