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1995, alors que la scène norvégienne était en plein essor et à peine plus d’un an après la sortie du monument « In The Nightside Eclipse » d’Emperor, nous retrouvons Samoth et Ihsahn impliqués dans un projet aux allures d’all star band. Accompagnés par Frost (Satyricon) à la batterie et d’Aldrhan (Dodheimsgard) au chant, Zyklon-B est sur le papier, le line-up rêvé.
Avant de commencer, autant mettre de suite les points sur les I. Zyklon-B n’a aucun rapport avec le projet monté dans les années 2000 par Samoth et Trym, ici point de death/black mais on est à l’essence même du black metal, brutal et froid à souhait.
Aucune connotation raciale ou politique concernant le nom du groupe, ce n’est que pure provocation. C’est simplement un nom qui glace les veines tout comme la musique du groupe.
Si Zyklon-B n’a pas offert grand-chose à se mettre sous la dent (un EP et deux splits) le contenu n’en est pas moins phénoménal. « Blood Must Be Shed » est peut être un des EP les plus expéditifs dans l’histoire du black mais il s’avère que je me suis pris une de mes plus grosse baffe à l’écoute de celui-ci. 3 titres, 10 minutes d’agression auditive où le sentiment de haine prend tout son sens.
« Mental Orgasm » nous plonge directement dans le sujet, les riffs acérés de Samoth sont en parfaite cohésion avec le jeu de Frost qui martèle sa batterie de blasts telle une sulfateuse. Aldrhan vomit toute sa haine à travers ses vocaux, créant une ambiance malveillante et glaciale.
La production crade à souhait qu’on pourrait qualifier de « nucléaire » renforce l’aspect de violence de la chose, laissant au final peu de places aux claviers d’Ihsahn mais qui ont tout de même leur importance.
Et tout cela se répète durant les deux titres qui suivent, à l’image de « Bloodsoil » et sa montée en puissance suite à une partie mélodique renforcée par les claviers d’Ihsahn, rappelant le Emperor des débuts sur la première partie du titre.
L’EP se conclue sur « Warfare », titre le plus long. Ce morceau est à mes yeux le meilleur des trois, le groupe s’envole un peu plus au niveau des ambiances et se permet beaucoup plus de choses dont ce final dantesque où les interventions d’Ihsahn donnent un côté dérangeant.
Dix minutes de pure violence, si la haine se représentait par un son, celui-ci s’appellerait « Blood Must Be Shed ». Zyklon-B n’avait pas la prétention de réinventer le style, mais Samoth signe ici un de ses plus belles pièces. Ce mini est tout simplement indispensable.
« War is good, AIDS is good, Mass murder is good, Gang violence is good, Crack cocaine is good, Anything that contributes to depopulating the Earth is good » rien d’autre à ajouter.
1. Mental Orgasm
2. Bloodsoil
3. Warfare