U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
The Fallen Within est un jeune groupe Grec signé sur un label Italien, Coroner Records. Le sud de l'Europe s'allie pour faire concurrence au nord et aux States . Pour leur premier album, quoi de plus normal que de s'adresser à un groupe national afin de solliciter une aide bienvenue. C'est donc un des membres de Firewind, Bob Katsionis, qui s'est mis derrière les manettes. Côté influence, on tape à tout va dans ce qui constitue le métal d'aujourd'hui, entre extrême, prog, core, heavy et j'en passe, Intoxicated est un creuset de modernité, auquel s'ajoutent voix claires et claviers histoire de ne pas faire de jaloux. La première rencontre se fait avec une pochette aussi colorée que mystérieuse. Les couleurs sont chaudes et l'illustration aussi, puisque l'on y voit force explosions et destructions en tous genres, avec un portrait énigmatique qui semble mettre l'homme devant à ses genoux. Métaphore ? Prophétie ? On a du mal à déterminer surtout que le titre de l'album ne nous aide guère.
Alors on met le cd dans son lecteur avec l'envie d'en savoir plus. On démarre avec une intro My Vanity, pas de quoi se rouler par terre. D'ailleurs pour rester sur des rails classiques, l'album finira pas une instrumentale d'ambiance, Timeworn. J'ai toujours eu du mal à saisir l'utilité de ces chansons, si ce n'est pour faire monter la pression en concert. On rentre quand même dans le vif du sujet de manière énergique, et on repère tout de suite les références de The Fallen Within : la période « avec claviers » de Dark Tranquillity sur Sound of Destruction, un soupçon de Slikpnot sur I am Hate, n'importe quel groupe de melodeath sur Extinction (sur le départ). A défaut d'être originaux, les Grecs se lancent à corps perdus dans une musique avec un maximum de punch. Ils veulent accrocher l'auditeur sur leur envie de jouer et de montrer qu'ils existent.
Du coup, le fil rouge de l'album est plutôt difficile à trouver car on part un peu dans tous les sens, mais en gros si ce que vous aimez ne se résume pas au siècle dernier, ou aux hurluberlus peinturlurés qui se promènent dans les forêts enneigés, vous avez de quoi trouver votre compte sur Intoxicated. Ils partent du mélodique sur Endless Reality pour aller sur des rythmes Bodomiens sur Last Breath en passant par des riffs quasi thrash-power sur Pain Right Under. Le tout est agrémenté de solos plutôt classes, répartis entre les guitaristes et le clavier.
Mais plus que tout, viennent se greffer plusieurs défauts assez rédhibitoires : pour commencer le son est plutôt confus et sur certains morceaux on finit par perdre le fil de la musique tant les claviers sont au-dessus de tout. J'en veux pour preuve le début de Pain Right Under qui pourtant se développe comme la meilleure chanson de l'album, mais qui commence par un brouhaha qu'il sera fort délicat de reproduire sur scène. Cela me permet d'enchaîner avec le deuxième écueil, les claviers. Ce n'est pas parce qu'il est un membre à part entière qu'il est nécessaire de lui faire jouer une partie par riff. On tombe parfois dans la caricature que l'on prendra comme un manque d'inspiration. Au lieu de se faire discret et de valoriser la musique lorsqu'elle en a besoin, ses parties viennent tout gâcher : les sons « fantomatiques » d'Intoxicated sont à pleurer de rire et les sons « de l'espace » de The Great Fall sont ouvertement superflus. Pour finir avec la critique négative, la voix de Steve Al est un peu juste en voix claire, elle passe un peu derrière et tombe à plat.
On se demandera au final quel est l'intérêt d'avoir embauché une pointure pour se satisfaire d'un son aussi moyen. Car à mon humble avis, The Fallen Within passe à côté de son introduction dans la cour des grands. On ne retiendra que quelques bonnes idées, dues à la technique prometteuse des musiciens. Intoxicated ne marquera guère les esprits au delà d'un écoute qui peut s'avérer satisfaisante mais pas concluante. Comme disait un de mes profs à la fac : des efforts louables mais non aboutis.
01. My Vanity
02. Sound of Destruction
03. Pain Right Under
04. I Am Hate
05. Extinction
06. Endless Reality
07. Intoxicated
08. Last Breath
09. The Great Fall
10. Timeworn
