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Que s’est-il passé dans la tête de Ice-T le jour où il a eu l’idée folle de laisser de coté son gangsta-rap pour se lancer dans un groupe de métal ? Quoi qu’il en soit, Body Count reste dans son genre une véritable curiosité culturelle et musicale. Les noirs américains sont très faiblement représentés dans les groupes de métal. Quelques exceptions existent bien sur (Suffocation, God Forbid, …) mais les groupes composés à 100% de noirs américains sont en nombre infimes. C’est tout d’abord par cette curiosité que le groupe sort du lot, mais également de part se musique et ses textes. Largement puisé dans le registre du rap, les paroles traitent de la vie dans les quartiers ou des violences policières (mais nous y reviendrons). Au niveau musical, Body Count nous offre un surprenant mélange entre le punk, le metal et le rap.
C’est dans cette mentalité, avec une forte envie de sortir du lot, que Ice-T et Body Count sortent leur premier album en 1992. L’album, initialement intitulé « Cop Killer » s’est vu censuré en raison de la chanson éponyme « Cop Killer », traitant des bavures policières impliquant la police de Los Angeles, alors impliqué dans de nombreux scandales comme le passage à tabac de Rodney King. En effet, ce titre extrêmement virulent est un appel à la haine envers les forces de l’ordre. Le groupe s’est donc vu retirer de la vente tous les albums et a été obligé de le rééditer. C’est ainsi que quelques mois plus tard, le même disque revient sur le marché, « Cop Killer » en moins et « Speech Of Freedom » en plus, titre où il dénonce la censure dont il a été victime.
Débutant sur une discussion entre Ice-T et un agent de police, discréditant le sérieux de se dernier (« My job is to eat donut’s »), l’album se révèle dès le départ très imprégné des sujets que l’on retrouve principalement dans le rap. Cette sensation se trouvera plus tard confirmé par certains passages, tel que la chanson « KKK Bitch ». Dans cette dernière, Ice-T raconte avec beaucoup d’humour un épisode backstage dans lequel il aurait eu des relations sexuelles avec la fille d’un haut représentant du Ku Klux Klan.
Les titres Now Sports, A Statistic, The Real Problem ou Oprah ne durent qu’une poignée de seconde. Certains d’entre eux sont des extraits de flash info radio montrant le dédain des médias pour les problèmes de guerre de gangs (traduit de « Now Sport » : « Cette semaine, 37 jeunes ont trouvé la mort dans les affrontements de gangs à South Central. Passons au sport … »). Certains autres dénoncent le problème du racisme à travers l’exemple des couples où les conjoints ne sont pas de même couleur de peau. Comme vous pouvez le constater les textes sont très similaires à ceux que l’on retrouve dans le gangsta-rap. Musicalement parlant, on retrouve de nombreux passages basse-batterie lorsque Ice-T chante, qui tranche avec les rythmiques rapides à la guitare de Ernie-C. Ce guitariste de talent, ami d’enfance du chanteur s’illustrera à certains passages avec d’excellents soli.
En bref, ce premier jet restera probablement le meilleur album sortit par Body Count, le reste de leur discographie étant en dessous de cet éponyme. Des textes virulents, des « dick », « fuck » à en perdre le compte, des paroles rapées illustrant le débit vocal impressionnant dont est capable Ice-T, sur musique mélangeant rapidité du punk et lourdeur du metal. Une curiosité musical loin du crossover et de la fusion de Limp Bizkit ou de Rage Again The Machine. Une curiosité à écouter au moins une fois !!
1. Smoked Pork
2. Body Count's in the House
3. Now Sports
4. Body Count
5. A Statistic
6. Bowels of the Devil
7. The Real Problem
8. KKK Bitch
9. C Note
10. Voodoo
11. The Winner Loses
12. There Goes the Neighborhood
13. Oprah
14. Evil Dick
15. Body Count Anthem
16. Momma's Gotta Die Tonight
17. Ice-T/Freedom of Speech *
17.Cop Killer **
*Lors de la réédition
**Titre original
