Traleuh - Bilan 2018
samedi 12 janvier 2019Top Albums
1. Urfaust - The Constellatory Practice (Ván Records)
Passant tour à tour de troubadour du tragique à l'ignoble indigent, de goule intoxiquée au bohémien des étoiles, c'est finalement en une délétère inhalation de trop qu'Urfaust rejoint l'Olympe. Et il a semé sa route de graines de pavots.
2. Deafheaven - Ordinary Corrupt Human Love (ANTI-)
Toujours mélomane mais plus étriqué par les genres, Deafheaven s'apprécie maintenant comme du Rock Indie qui aurait retrouvé ses couilles perdues au détour d'une allée sombre, quelque vingt ans plus tôt. Tout en ambivalence, toujours dans les contrastes, Deafheaven est à la fois beau et tragique, à l'instar de l'obscur soleil qu'il nous dépeint ici.
3. Portal - Ion (Profound Lore)
Dépoussiérant considérablement son office, tous les projecteurs sont désormais braqués sur l'infâme Portal. Qu'on se rassure, la bête n'en est pas moins indicible : son horreur semble juste plus éclatante.
4. Wytch Hazel - II: Sojourn (Bad Omen)
Après s'être battu pour son Mighty King lors des grandes croisades avec le feu sacré d'un saint Georges, Wytch Hazel le preux, Wytch Hazel le hardi, Wytch Hazel le paladin au grand coeur, est en proie aux doutes, prenant ses démons par les cornes à l'occasion d'une quête mystique qui devra se faire en solitaire. Et il n'en reviendra que plus flamboyant.
5. Cosmic Church – Täyttymys (Kuunpalvelus)
Il semblerait que la Finlande se soit trouvé un nouveau Vaïnamoïnen pour conter sa majesté : avec son œuvre testamentaire, Cosmic Church s'inscrit définitivement comme un des géants de la scène, magnifiant le Pays Aux Lacs comme peu avant lui. Cosmic Church est mort. Vive Cosmic Church.
6. Yob - Our Raw Heart (Relapse Records)
Alternative intimiste à l'indépassable monolithe que constitue toujours Clearing The Path To Ascend, Our Raw Heart fait état d'un Yob plus fragile mais aussi nettement plus sensible, et plus humain finalement. Our Raw Heart c'est aussi un album cathartique, sonnant comme une convalescence au regard de l'état de santé récent de son génial géniteur, Mike Scheidt, littéralement revenu d'entre les morts pour nous pondre ce disque mêlant doute, douleur, anxiété mais surtout amour. Car Yob is love, et il ne l'a jamais été autant qu'ici.
7. The Body - I Have Fought Against It, But I Can't Any Longer (Thrill Jockey Records)
Qu'il est compliqué à suivre, ce The Body. Après nous avoir donné sa définition d'un album de pop avec No One Deserves Happiness, le duo de Portland nous est revenu cette année pour pas moins de deux disques, dont le plus récent n'a pas encore fait son chemin dans mes écoutes. I Have Fought Against It, de son côté, y a fait une entrée pour le moins fracassante : pathologiquement sombre, profondément lynchéen, à l'image de la pochette, on se souviendra surtout de I Have Fought Against It pour les incroyables performances vocales de Kristin Hayer (Lingua Ignota), auxquelles The Body laisse une place prépondérante ici, faisant monter le disque à des degrés d'intensité rarement atteints par le groupe (Sickly Heart of Sand...).
8. A Forest of Stars - Grave Mounds And Grave Mistakes (Prophecy Productions)
J'en parle en détails ici, mais retenez que ce nouveau disque d'A Forest of Stars est au moins aussi habile et déroutant que le jeu de mots qu'il a pour titre.
9. Imperial Triumphant - Vile Luxury (Gilead Media)
Après le triomphe ascétique de l'Obscura de Gorguts et l'enfer dodécaphonique de Fas – Ite, le Death avant-gardiste s'est trouvé un nouveau Roi en la personne d'Imperial Triumphant. Et ce Roi est fait de d'horreur rampante, d'urbanisme décadent, de chaos contrôlé, et de jazz.
10. Sleep - The Sciences (Third Man Records)
Sans se réinventer ni sortir ici son disque le plus marquant, Sleep réussit le grand écart impossible entre la massivité de Dopesmoker et le saint groove de Holy Mountain, tout en restant encore parfaitement pertinent. Les graines du Rifftree sont donc encore intactes, et le ptérodactyle vole à nouveau.
Mentions honorables :
Horrendous - Idol (Season of Mist)
Solstice - White Horse Hill (Indépendant)
Hangman's Chair - Banlieue Triste (Musicfearsatan)
Turnstile - Time & Space (Roadrunner Records)
Mournful Congregation - The Incubus of Karma (Osmose Productions)
Funeral Mist - Hekatomb (Norma Evangelium Diaboli)
Messa - Feast for Water (Aural Music)
Akitsa - Credo (Profound Lore)
Basalte - Vertige (Indépendant)
Vargrav - Netherstorm (Werewolf Records)
Solar Temple - Fertile Descent (Eisenwald)
Cultes Des Ghoules - Sinister, or Treading the Dark Paths (Indépendant)
Thou - Magus (Sacred Bones Records)
Ken Mode - Loved (Season of Mist)
Panphage - Jord (Nordvis Produktion)
Esoctrilihum - Inhüma (I, Voidhanger Records)
Reverorum ib Malacht - Im Ra Distare Summum Soveris Vas Innoble (Annapurna)
Top concerts
Godspeed You! Black Emperor @Le Pointu Festival (Six Fours Les Plages)
Drab Majesty @Le Molotov (Marseille)
Sleep @02 Arena (Londres)
Chelsea Wolfe @Lucerna Music Bar (Prague)
Carpenter Brut @Le Pointu Festival (Six Fours Les Plages)
Blood Incantation @Brutal Assault (Jaromer)
Mortiis @Brutal Assault (Jaromer)
Aluk Todolo @Brutal Assault (Jaromer)
Claudio Simonetti'sGoblin @Brutal Assault (Jaromer)
Bölzer @Brutal Assault (Jaromer)
Laibach @Brutal Assault (Jaromer)
Espoir(s) pour 2019
Les prochains Wolves in the Throne Room, Bölzer et Blood Incantation déjà annoncés.
Un nouveau Nocternity ? Nazxul ? Atlantean Kodex ? Earth and Pillars ? Malokarpatan ? Sunn 0))) ? Volahn ? Macabre Omen ?
Carte blanche
Playlist