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Fidèle à ses habitudes, Lee Dorrian a le don, via son label Rise Above, de faire signer des petits groupes talentueux et ne rentrant pas dans les cases préétablies et de les proposer aux webzines du monde entier afin qu'il soit enfin reconnu par le public comme il se doit. Parmi ceux ci, on retrouve Litmus qui n'est pour autant pas le premier venu en matière de musiques psychédéliques avec deux albums derrière lui ainsi que des prestations au Roadburn et au Hawkind's Hawkfest.
Dans ce vaste domaine qu'est le Psychédélique, Litmus propose un Space Rock plutôt particulier. En effet, imaginez vous la dernière demi-heure du chef d'oeuvre du septième art qu'est 2001 : L'Odyssée De L'Espace. Cette demi heure où tout va très vite, toutes ces lumières colorées qui nous agressent les yeux, cette musique qui devient vite du bruit, ce voyage supersonique et surtout cette part de mystère. Si vous avez vu ce film, vous saurez de suite si la musique de Litmus pourrait avoir une chance de vous convaincre ou non. La musique du groupe est donc un voyage inter galactique à la vitesse de la lumière. Les cinq membres du groupe sont incroyable de maitrise avec une section rythmique qui ne cesse de groover, une guitare qui ne délivre d'excellents riffs et des soli psychédéliques par leur coté chaotique (On pense de ce coté au guitariste de St Vitus) et deux derniers membres chargés des claviers et de la programmation qui ne sont pas des innocents dans la manière spatiale dont le groupe sonne. Pour compléter ça, non pas un vocoder mais un jeu entre les trois chanteurs de la formation dont les voix sont superposées la plupart du temps.
Je dois bien avouer que dès le départ, j'ai été bluffé par cet album et par ce style unique que propose Litmus car souvent, tout ce qui est nouveau est tout beau. Malheureusement, passées les premières écoutes, je fus moins enchanté par la musique pour pleins de petites raisons qui se complètent. La structure des morceaux ne changent pas vraiment même si certains morceaux sont plus courts que d'autre. On sait que le gros riff qui accompagnera les chants laissera place à une très longue partie instrumentale avant un final qui reprendra le riff de départ. Passé le premier morceau, il n'y a plus de surprise. Et si l'ensemble n'est pas bien varié, on peut se douter que l'album va tirer en longueur assez rapidement, ce qui ne manque pas du tout. Sur « Beyond The Sun », le feeling passe très bien mais après, la magie ne fait plus effet et on en vient très vite à souhaiter la fin des morceaux, notamment des trois derniers sans exception. Pire encore ce ne sont pas les parties instrumentales qui ennuient mais bien les parties finales avec des phrases et une musique répétées à l'extrême (« We will be kings of the infinite space »). C'est aussi le concept poussé jusqu'au bout qui veut ça mais cet album aurait été bien plus intéressant avec facilement quinze à vingt minutes en moins. Trop de notes tuant les notes, l'auditeur ne décolle plus avec Litmus ou revient très vite sur terre à cause de l'indigestion provoquées par celles-ci. Seuls deux morceaux sortent un peu du lot, la plus Pink Floydienne et donc jolie « Eos » qui est une instrumentale et l'énergique et catchy « Stars » qui se rapproche plus du Hard Rock bien qu'elle reste dans la même structure que le reste.
Originale, dansante, longuette, homogène, cette nouvelle sortie de Litmus s'avère être mi figue, mi raisin même si l'effet de surprise qu'a eu Aurora sur moi joue en sa faveur et m'en fait retenir plus de positif que de négatif à son égard.
1. Beyond the Sun
2. In the Burning Light
3. Eos
4. Miles Away
5. Stars
6. Kings of Infinite Space
7. Ma:55oN Rift
8. Red Skies