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En 26 années et 12 albums, Vic et Megadeth en auront vu passer des mètres de barbe !
4 bassistes, 9 guitaristes, 8 batteurs, tel est le tableau de chasse de Dave Mustaine au sein de SON bébé.
Ce n’est peut-être pas très gentil, mais Megadeth c’est un peu comme Soulfly. D’un côté Mustaine, et de l’autre… des gens dont tout le monde se fout au final. Des exécutants en quelque sorte. A ceci près, que dans le cas Megadeth, le line-up qui a sévit durant la quasi-totalité des années 90 (Mustaine, Ellefson, Friedman, Menza) restera celui dont tout le monde se souviendra, avec à son actif, 4 albums quasi incontournables. Outre les nombreuses embrouilles avec Kerry King, Hetfield ou Anselmo, ce défilé montre un certains déséquilibre chez le père Mustaine, qui semble toujours souffrir presque 30 ans plus tard, de son passage éclair de 6 mois au sein de Metallica. Mais Mustaine a un ego surdimensionné, et surtout un talent énorme ! Il ne pouvait qu’être seul homme à bord de son propre navire, pour mener à bien ses idées.
Ce qu’il a fait de fort belle manière, en imposant Megadeth comme une référence et non comme une copie des Four Horsemen, comme certains se plaisent encore à le croire aujourd’hui. Des albums comme ‘Peace Sells… But Who’s Buying?’, ‘So Far So Good So What?’, ‘Rust In Peace’, ‘Countdown To Extinction’ et même ‘Youthanasia’ sont devenus des classiques pour beaucoup de chevelus.
Cependant l’ère post-‘Youthanasia’ n’a pas été très reluisante. Même en étant bon, ‘Cryptic Writings’ amorçait déjà le déclin et la vertigineuse descente aux enfers.
‘Risk’ et ‘The World Needs A Hero’ n’ont pas vraiment fait durcir les zizis, bien au contraire! Pas très surprenant lorsqu’en 2002, ce soit disant problème au bras que rencontre Mustaine engendrera l’arrêt total du groupe.
Puis finalement, contre toute attente, ce qui devait être à la base un album solo, sort sous l’étendard Megadeth. ‘The System Has Failed’ voit le jour en 2004 et dévoile une certaine envie, et un peu plus d’inspiration.
2006 marque le retour définitif de Megadeth dans la cour des groupes sur lesquels il faut de nouveau compter avec ‘United Abominations’. Sur celui-ci, Megadeth renoue enfin avec les riffs thrash acérés, avec les rythmiques cavaleresques, avec un chant rageur et inspiré, avec des textes colériques et engagés, le tout avec une énergie débordante.
Megadeth se devait donc de frapper fort avec ‘Endgame’ pour poursuivre dans cette phase ascendante.
Et c’est ce que le rouquin et ses sbires veulent nous faire comprendre dès le riff d’intro de ‘Dialectic Chaos’. Un riff sonnant très ‘Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant ça va commencer’. Un véritable appel à toute la communauté metal pour montrer que Megadeth est bel et bien de retour ! Et ça marche ! Ce titre instrumental d’intro est vraiment concluant et donne envie ! Mustaine et Chris Broderick se montre maître dans l’art du shred et se tire la bourre mutuellement jusqu’à plus soif. On constate direct que Mustaine n’a rien perdu de sa verve, et que son compagnon laisse lui aussi présager du meilleur. On enchaîne ensuite avec ‘This Day We Fight!’ qui est une belle surprise mais qui nous fout un sacré coup au moral ! Et pour cause, on le croirai tout droit sorti de ‘Rust In Peace’, que çe soit musicalement ou vocalement. Ca ne nous rajeunit pas tout ça et on se prend 20 années en travers de la tronche! D’autant plus que ce sentiment de retour en arrière revient inlassablement tout au long de l’album. Le guitar-riffing des ‘1-320'’, ‘Bite The Hand’, ‘Headcrusher’, ‘The Right To Go Insane’ nous replonge direct et sans retenus dans les ‘Peace Sells’, et ‘So Far So Good So What’. Les leads sonnent définitivement très ‘Rust In Peace’ de part leur son, leur structure, leur exécution et la place qu’ils occupent dans chaque titre. Megadave semble avoir trouvé en la personne de Chris Broderick, un shredder hors-paire, peut-être le digne successeur de Marty Friedman, celui que l’on attendait depuis si longtemps et qui faisait tellement défaut à Megadeth.
Quand au chant de Mustaine, il se rapproche plus que jamais de celui qu’il adoptait jusqu’à ‘Countdown To Extinction’. Tout ça est plutôt osé, mais ça reste inspiré, et ça ne sonne finalement pas ‘daté’’. Megadeth n’aurait peut-être pas dû s’éloigner autant des sentiers battus à certains moments de sa carrière, tant il est ici efficace et redoutable. Megadeth s’est efforcé à mixer l’agressivité de ses premiers efforts combiné à l’accessibilité accrocheuse de ‘Countdown To Extinction’, avec des riffs tranchants, des solos chauds comme la braise, des duels harmoniques magnifiques. On est en plein revival thrash, comme beaucoup de groupes s’essaient à le faire en ce moment, Megadeth a réussi son parie de sonner à la fois ‘à l’ancienne’, tout en restant moderne et frais!
Par contre, dès qu’il délaisse un peu ses influences thrash pour des choses plus posées, comme sur ’44 Minutes’, ou ‘Bodies’, ça sent vite le réchauffé et le manque d’inspiration. Et ce, même si ces 2 titres restent fondamentalement écoutables, voir bons dans leur style. On se rapproche ici des périodes ‘Cryptic Writtings’ et ‘Youthanasia', qui sont à mon goût, 2 très bons disques, mais on s’éloigne finalement du reste de l’album. D’autant que sur ces 2 titres, Dave s’essaye au ‘vrai chant’, et on ne peut pas dire que ce soit vraiment un de ses points forts…
On perd donc en homogénéité et on le déplorera. Tel semble être le (seul ?) défaut de cet album.
Je n’exagère donc pas une seule seconde en disant que c’est un Megadeth en grande forme que l’on retrouve sur ‘Endgame’, l’ensemble s’avérant plus que positif dans la balance. Je dirai que cet album est un peu à l’image de la carrière globale du groupe. Il y a du bon, voir du très bon sur les 4/5ème, et 1/5ème plus anecdotique et dispensable.
D’autant plus qu’Andy Sneap n’a pas fait un album d’Andy Sneap. Disons que sa prod. rend service à Megadeth, chose qu’on ne peut pas forcément dire de ses précédentes réalisations, qui avaient tendance à bien toutes se ressembler et sonnaient bien impersonnelles. L’ensemble reste donc fin et catchy, mettant en avant l’efficacité des titres. On aurait difficilement pu espérer mieux.
A l’aube de ses 50 piges, Mustaine prouve qu’il en a encore dans le bide et qu’il faudra encore compter sur lui pendant quelques temps encore. Avec ‘Endgame’, Megadeth ne signe peut-être pas son meilleur album, mais sans doute le meilleur depuis ‘Countdown To Extinction’.
Je vais même vous donner le sentiment qui m’anime à chaque écoute de ce nouvel album : J’ai l’intime conviction que Megadeth n’a pas encore sorti son meilleur album.
Mustaine semble toujours capable de surpasser tout ce qu’il a pu faire jusqu’à présent, et nous pondre LA perle qui mettra enfin tout le monde d’accord, même King et Hetfield!
1. Dialectic Chaos
2. This Day We Fight!
3. 44 Minutes
4. 1,320'
5. Bite The Hand That Feeds
6. Bodies Left Behind
7. Endgame
8. The Hardest Part Of Letting Go... Sealed With A Kiss
9. Headcrusher
10. How the Story Ends
11. Nothing Left To Lose