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Dying Fetus et moi, c’est une longue histoire d’amour qui a commencé par la découverte d’un certain « Destroy The Opposition », qui, à mes yeux, est et restera le meilleur album du groupe. Tout y est, des compositions inspirées, des riffs de tueurs, des musiciens talentueux, une production qui sonne très naturelle et surtout un Kevin Talley, dont les parties batterie me font toujours autant d’effet, quel sens du groove ! Et au moins lui n’était pas retouché.
Depuis les choses se sont gâtées, à mes yeux le groupe n’a jamais réussi à se remettre de ce disque et n’a toujours pas pondu un digne successeur à « Destroy The Opposition », malgré un « Stop At Nothing » tout de même bon.
La descente aux enfers est entamée avec le départ de trois membres, Jason Netherton, Sparky Voyles et Kevin Talley en 2001, Dying Fetus a perdu gros et les changements de line-up incessants n’ont pas aidés. En 2007, le groupe revient avec un nouvel opus, « War Of Attrition », qui après les deux premiers morceaux s’avère être une grosse déception, la suite du disque montre un Dying Fetus en roue libre, sans surprises et parfois en manque d’inspiration.
Si Dying Fetus m’avait foncièrement déçu à la sortie de « War Of Attrition », je les ai découvert en live sur le tard, ayant raté chacune de leur prestation sur Paris, mais ce fut la baffe, même réduit à trois sur scène, Dying Fetus a réussi à foutre le feu à Clisson comme j’ai rarement vu.
Aujourd’hui Gallagher et les siens reviennent avec un nouvel et sixième opus, toujours en trio, depuis le départ de Mike Kimball à la guitare, et celui du batteur Duane Timlin aujourd’hui remplacé par Trey Williams.
Espérant encore un réveil de la part de John Gallagher et surtout un retour à quelque chose de plus efficace et groovy comme le groupe savait si bien le faire sur « Destroy The Opposition » ou « Killing On Adrenaline », le premier extrait de ce « Descend Into Depravity » mis en ligne un soir de juillet avait de quoi nous faire trépigner d’impatience. En effet « Your Treachery Will Die With You » se rapprochait de ce qui avait fait le succès de Dying Fetus. Un titre efficace rappelant alors « Destroy The Opposition ».
Cependant, comme je le craignais, ce titre est bien le seul. Après une première écoute, que penser de ce disque ? Un peu déroutant, à la fois impressionné tout en étant mitigé. Une chose est sûr c’est qu’il m’aura fallu un nombre d’écoutes conséquent pour disséquer la bête. Aux premiers abords, ce nouveau Dying Fetus impressionne de part sa technicité bien plus élevée que par le passé ainsi que la brutalité qui a prit l’ascendant sur le groove. Hélas avec bon nombre d’écoutes on se rend compte d’une surenchère technique inutile et bien souvent mal amenée. Dying Fetus nous avait habitué à des morceaux aux constructions alambiquées mais tout en restant cohérents avec un certain feeling, aujourd’hui perdu comme il en était déjà question sur « War Of Attrition ». Il n’y a qu’a prendre exemple avec le titre « Shepherd’s Commandment » qui à partir de 2 :25 se transforme en un enchaînement de riffs techniques qui se retrouvent ici comme un cheveux sur la soupe.
Et c’est bien le problème de ce « Descend Into Depravity », même si tous les morceaux sont constitués de bonnes idées, bien souvent on arrive à se demander pourquoi ils ont fait ça.
Dying Fetus a toujours montré un niveau technique élevé comparé à bon nombre de groupes, sans pour autant tomber dans l’excessif, et je crois bien que le cap a été franchit sur ce disque. Effet de mode ? C’est bien cette impression que m’ont laissés certains titres, il n’y a qu’a écouter l’intro de « Conceived Into Enslavement » qui nous tromperait limite sur la marchandise à croire qu’on écoute un album de Brain Drill.
Malgré ces points noir, « Descend Into Depravity » reste un bon album, bien meilleur que son prédécesseur. Le disque est bourré de bonnes idées et on prend plaisir à entendre de nouvelles sonorités comme ce lead « arabisant » (pour reprendre le terme de notre ami Saku’), à 1 :28 sur « Sheperd’s Commandment » ou encore le très bon « Ethos Of Coercion » dont la fin sombre (et étonnante pour DF) aurait méritée d’être plus longue. Le disque contient son lot de bons morceaux, « Your Treachery Will Die With You » en premier lieu, « Shepherd’s Commandment », « Ethos Of Coercion » ou encore le titre éponyme « Descend Into Depravity ». On pourra cependant regretter que Gallagher et les siens n’aient pas continués dans la voie du premier titre, qui bien que pas original pour un sou, reste excellent et sûrement mon titre préféré de l’album.
Concernant le reste, nous retrouvons un Dying Fetus classique avec son lot de gros breakdown qui feront mouche en live. Les riffs sont globalement plus inspiré que sur « War Of Attrition » gommant ainsi le côté auto-repompe de ce dernier.
Concernant la production, elle aussi est bien meilleure que celle de son prédécesseur, bien que je ne sois pas le plus apte à juger sur des MP3 ; rien que le son de batterie soulage comparé au son merdique au possible sur WOA. Bien qu’ici Dying Fetus ait usé de nombreuses retouches agaçantes sur la grosse caisse, ça en devient gerbant cette mode de tout retoucher, même si Trey Williams a l’air excellent, je regrette l’époque de Kevin Talley, lui qui au moins n’était pas retouché.
A noter que Gallagher a décidé de ne pas doubler certains solos avec une gratte rythmique, peut être pour ne pas entacher le rendu live de ces morceaux ?
Globalement « Descend Into Drepavity » est un bon album, même si pour moi il ne répond pas à mes attentes, il est plus satisfaisant que « War Of Attrition » et relève donc la barre. Le retour à quelque chose d’efficace n’est visiblement pas au programme, il va sûrement falloir que je me fasse une raison. Un bon disque sans pour autant être marquant, ça se suffira pas pour figurer dans le top 10 de l’année 2009 ; une semi-déception en soit.
1. Your Treachery Will Die With You
2. Shepherd's Commandment
3. Hopeless Insurrection
4. Conceived Into Enslavement
5. Atrocious By Nature
6. Descend Into Depravity
7. At What Expense
8. Ethos Of Coercion