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On espère toujours naïvement que certains groupes remettent enfin le couvert et nous reviennent remontés à bloc avec de nouvelles galettes explosives.
A ce titre, 2009 s’annonce comme une année exceptionnelle en terme de come-back. Je pense notamment à Skinlab pour l’aspect métallique, ou à Kickback, Earth Crisis, Skarhead, ou encore Vietnom, en ce qui concerne la scène assimilée hardcore.
Parmi ceux-là, Merauder aura malmené notre patience avec virulence.
6 longues années pour enfin voir débarquer le 4ème opus du cultissime gang de Brooklyn.
Nombreux sont les obstacles ayant jalonnés la route de Merauder depuis la sortie de ‘Bluetality’, Jorge (chant) a mené sa petite barque tant bien que mal durant toutes ces années :
Un pseudo split, puis un retour sur le devant de la scène en 2004 avec un tout nouveau line-up (Remember Fury Fest 2005), puis des changements de personnel en veux-tu en voilà, sans parler du décès de Sob, (l’ex-guitariste, qui ne faisait déjà plus parti du groupe au moment de sa mort), pour finalement arriver à ce mois de juillet 2009 et la sortie de ce ‘God Is I’, qui marque donc un véritable événement dans le petit milieu du hardcore. Mais pas seulement…
Merauder n’est pas un groupe de plus ! Amorcé fin 80 par les Leeway et autre Cro-Mags, Merauder est aux côtés d’All Out War, et à juste titre l’instigateur de ce qu’on appelle de nos jours le ‘metal-core’. Un mouvement qui fait aujourd’hui trémousser les mèches du monde entier.
Et pour cause, quand on se remet dans les esgourdes les 2 premières galettes de la troupe (‘Masterkiller’ & ‘Five Deadly Venoms’), on se rend vite compte qu’ils étaient des visionnaires et qu’ils avaient malheureusement 15 ans d’avance. Seuls quelques milliers de fan majoritairement HxC, ont eu l’opportunité de découvrir le groupe à l’époque et de sentir ce petit quelque chose de si spécial & d’original qui faisait toute la différence avec ce qui se pratiquait à l’époque. Il y avait d’une part l’émergence du power thrash avec les Pantera, Machine Head, Grip Inc, Sepultura, et d’autre part l’avènement du néo-métal avec qui vous savez. Merauder faisait donc figure d’ovni au milieu de tout ce fourbi.
Aujourd’hui ses 2 premiers albums sont devenus cultes, et nombreux sont de plus jeunes groupes à leur rendre aujourd’hui hommages par le biais de covers (Heaven Shall Burn, God Forbid, et plus récemment Hatebreed).
Mais que peut aujourd’hui donner et apporter un groupe ayant traversé autant de méandres, après toutes ces années et tous ces changements de personnel ? Merauder peut-il toujours sonner comme du Merauder ? Voilà les véritables questions qui brûlent les lèvres !
Mais une chose reste certaine : nous savons d’ores et déjà que le faux pas ne sera pas toléré !
L’artwork annonce déjà la couleur ! Craig Holloway (le graphiste que tous les combos hardcore s’arrachent en ce moment) s’est fendu d’un visuel percutant, avec le retour de la mascotte de Merauder, le ‘Masterkiller’ ayant Satan et Jésus à sa merci. Voilà donc une bonne base de départ!
Concernant l’aspect musical, ‘Until’ nous fait rentrer dans le vif du sujet avec son intro tonitruante. Premier constat, le son du groupe est plutôt gras et lourd, le guitare riffing sent le Merauder pur jus, basique mais efficace, chose assez remarquable pour être signalée avec ce que j’ai pu évoquer précédemment… Et surtout, SURTOUT ! Le chant si caractéristique de l’ami Jorge, toujours aussi en voix et toujours aussi… impressionnant ! Bref, un premier titre plutôt convainquant !
Et ça ne s’arrête heureusement pas là ! Nombreux sont les titres marquants sur cet album, je pense notamment à ‘Ratcatcher’ et sa rythmique perforatrice de boite crânienne, ‘Built On Blood’ dont le refrain sera repris en cœur par les assistances du monde entier, et surtout ‘Gangsta’ qui se révèle être le véritable single de l’album, à la fois entrainant et percutant… Une bombe qui ne dépareillera pas au milieu des ‘Life Is Pain’, ‘Masterkiller’ et autre ‘Downfall Of Christ’. Les racines hispaniques de Jorge ne sont pas non plus mises de côté, les chansons ‘Perdona Me’ ou ‘Ahora" faisant la part belle à des lyrics en espagnol.
Alors bien sûr, on ne va pas exagérer, Merauder ne réédite pas l’exploit ‘Masterkiller’, qui n’était qu’un défilé de tubes et qui apportait surtout ce petit effet de surprise. Pas de mauvaises chansons néanmoins sur ce ‘God Is I’, simplement des titres moins directs et plus massifs, des structures peut-être plus complexes et donc moins digestes. Quoi qu’il en soit, le résultat se révèle tout de même être une bonne surprise, et on se sent rassuré de voir ce retour aussi bénéfique et positif. Car avouons-le, de nos jours, nombreuses sont les reformations bidons et celle de Merauder aurait pu en être une de taille…
Personnellement, j’en parlais un peu plus haut, ce qui me marque le plus dans cet album, est la performance encore une fois irréprochables et impériale de Jorge. Un chanteur vraiment unique qui n’a cette fois-ci pas hésité à pousser un peu plus loin les limites de son registre, comme il l’avait déjà amorcé sur l’album de Rag Men, pour nous dévoiler une véritable diversité rafraichissante.
Au final, on se sent rassuré !
Même si Merauder se montre quelque peu différent, et heureusement je dirai, le groupe garde son identité et signe ici un retour plus que correct en nous assénant quelques brûlots qui ne demandent qu’à s’embraser sur les planches.
Avec ‘God Is I’, Merauder est bel et bien vivant et n’est plus réduit à un simple groupe surfant sur son passé ou sur son statut de groupe culte.
Reste à savoir quel public sera touché par cet album, qui se veut finalement très metal. Les fans de metal ne vont-ils pas le trouver trop hardcore, et inversement ?
Faites preuve d’ouverture !
1. Until
2. Ratcatcher
3. Built On Blood
4. Gangsta
5. Forgotten Children
6. God Is I
7. Perdona Me
8. Hell Captive
9. Intro
0. Ahora
11. Never Surrender