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Church Of Misery m'a toujours intrigué par ses apparitions sur l'affiche du Roadburn qui reste un festival référence pour l'amateur de riffs bien lourds que je suis et par les réactions que le groupe engendrait.
Autre particularité du groupe, il nous vient, à l'exception du guitariste Tom Sutton, du pays du Soleil levant. Et pour finir sur les facéties de cette excellente formation, toutes les chansons sont basées sur des histoires de tueurs en série. Ainsi, vous remarquerez le célèbre assassin (entre autre) Albert Fish sur la pochette et bien d'autres noms d'autres tout aussi joyeux lurons qui voient chacune des chansons leur être consacrées.
Alors, je sais, vu comme ça, le groupe n'est pas fait pour attirer, à moins d'être un passionné des détraqués du siècle dernier mais il faut vraiment que vous vous penchiez sur ce dernier album, Houses Of The Unholy qui est une belle sortie Stoner Doom.
J'ai, néanmoins, pourtant du mal à rapprocher la musique du concept textuel du groupe qui pour moi ne se marient pas pour le mieux. En effet, j'ai du mal à me représenter des tueurs en série quand j'écoute ce disque même si pourtant l'ambiance est chaude et poisseuse mais je trouve que ça ne colle pas (malgré les samples).
Church Of Misery ne propose pas de la musique qui va changer les faces du monde du Stoner ou du monde du Doom mais y met suffisamment de convictions pour marquer les esprits sur la longueur. Les riffs sont on-ne-peut-plus travailler, à la fois rapides, efficaces, gras et mélodiques. Les soli ne sont jamais là par hasard et ont toujours un aspect mélodique prononcé (« Blood Sucking Freaks (Richard Trenton Chase) ») et les distorsions répondent toujours parfaitement aux besoins des morceaux. La basse n'est pas oublié dans le mixage et ses vrombissements font plaisir à entendre et ajoutent une touche en plus de crasses. Pour ne rien arranger, la batterie est pleine de groove et nous fait taper du pied. Yoshiakki Negishi, le chanteur, exécute une solide prestation avec sa voix rocailleuse franchissant allègrement le cap du guttural par instant.
S'il ne était pas précisé que Church Of Misery était originaire du pays du Soleil levant, il aurait été normal de penser que ce groupe nous venait tout droit de Louisiane tant on peut ressentir l'influence de la scène de la Nouvelle Orléans (les passages torturés me font penser à du Eyehategod et on peut aussi penser un peu à Down). Même le chant ne laisse transparaitre aucune once d'accent nippon (ni mauvais!). Mais, car il y a toujours un mais, l'album se mord toujours la queue au fur et à mesure que l'on avance dans les morceaux aussi bon soient-ils. L'effet monolithique n'est pas fait pour accrocher l'auditeur comme il se doit et on se retrouve souvent à décrocher devant la bête par faute de variétés. Même la reprise de Sir Lord Baltimore, vieux groupe de Heavy des années 70, « Master Heartache » est réarrangée de manière à ne pas faire tache sur l'album.
Houses Of The Unholy n'est donc pas à conseiller aux non initiés malgré sa qualité certaine mais pour les autres, cet album et ce groupe sont testés et approuvés par la maison même s'il ne délogera jamais mes vieux Cathedral.
1. El Padrino (Adolfo de Jesus Constanzo)
2. Shotgun Boogie (James Oliver Huberty)
3. The Gray Man (Albert Fish)
4. Blood Sucking Freak (Richard Trenton Chase)
5. Master Heartache (reprise de Sir Lord Baltimore)
6. Born to Raise Hell (Richard Speck)
7. Badlands (Charles Starkweather & Caril Fugate)